à rebours

Publié le 15 Septembre 2017


Bonjour à tous

Jamais bouquin ne fut plus lénifiant, soporifique et ennuyeux ! Anti-héros du roman "A rebours" signé par Joris-Karl Huysmans en 1884, Jean des Esseintes, homme seul, riche, malade et désoeuvré reste enfermé chez lui durant seize chapitres à contempler les trésors qu'il a accumulés ou dont il a hérité. Fin du résumé.

Ce dandy inspiré en partie à l'auteur par l'excentrique Robert de Montesquiou est victime de cette "névrose des élites" propre à son siècle nommée alors mélancolie. Pour lui, "tout n'est que syphilis", désespoir, vide et vacuité et il conseille avec cynisme : "Fais aux autres ce que tu ne veux pas qu'ils te fassent" ! Mysogine et misanthrope, méprisant la bêtise du monde, Des Esseintes affectionne les parfums malsains, les tableaux lugubres, sanglants, tourmentés et morbides, les végétaux à l'apparence lépreuse, les fleurs factices et les plantes carnivores, les oeuvres écrites "mal portantes, minées et irritées par la fièvre"... Ses auteurs préférés sont Baudelaire, Edgar Allan Poe, Sade ou Barbey d’Aurevilly, poètes romantiques ou écrivains maudits, sataniques et décadents. Il préfère les herbes maladives aux vertes prairies, les langues mortes aux langues vivantes, le voyage immobile à la réalité et le brouillard au "soleil exécrable"...

A rebours de l'ordre social, des préceptes catholiques et de la volonté divine, l'homme malade se cloitre donc chez lui, recréant dans un décor de théâtre et pour lui seul des spectacles qui lui font oublier provisoirement ses souffrances. Il ne recouvre temporairement la santé et l'apaisement que grâce à "une débauche sensuelle et artistique" lui permettant de "lutter contre le doute religieux et existentiel" mais finit par revenir à son corps défendant vers la religion dans laquelle il a été élevé et vers la Société des Hommes qu'il exècre.

Sur la forme, malgré un vocabulaire extraordinaire et alors qu'il prétend admirer "l'épithète unique", Huysmans se perd au fil des pages dans des digressions indigestes et des descriptions sans fin de parfums, de fleurs, de joyaux, de vins, de tableaux ou d'auteurs latins ! Il critique également avec beaucoup d'aplomb le roman social naturaliste et les écrits de ses contemporains qu'il qualifie d'insignifiants, indigents et nauséeux ! Si son but est de peindre et de faire vivre au lecteur l'ennui, le spleen, l'angoisse, "l'influence dépressive de la peur qui agit sur la volonté", l'entreprise est parfaitement réussie !

Tonton Daniel

 

à rebours

Rédigé par tonton daniel

Publié dans #littérature

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