recyclage bateaux de plaisance

Publié le 16 Octobre 2017


Bonjour à tous

Avec 12.000 bateaux déclarés hors d'usage chaque année sur les 700.000 bateaux immatriculés en France, on estime à 140.000 le nombre de bateaux de plaisance abandonnés par leurs propriétaires uniquement dans les ports français ! Ce sont des dizaines de milliers de bateaux de plaisance qui sont aujourd'hui réduits à l'état de simples épaves flottantes, abandonnées dans des cimetières marins quand elles ne sont pas brûlées ou coulées en mer !

En 2016, seuls quatre pays dans le monde (Japon, France, Finlande et Suède) disposaient d'une filière organisée pour la déconstruction de bateaux de plaisance en fin de vie.
Créée en France en 2009 à l’initiative de la Fédération des industries nautiques (FIN), l'APER (Association pour la Plaisance Eco-Responsable) travaille avec un réseau de professionnels agréés pour la déconstruction et le traitement des déchets et habilités au recyclage des bateaux de plaisance hors d’usage.
Ce réseau est constitué de quatre opérateurs (Veolia, Romi Recyclage, Arc Environnement et Veron Ecoservices) et 19 entreprises réunissant 52 centres de traitement répartis sur tout le territoire.
Les membres du réseau sont tous agréés par les Dreal (Directions régionales de l’environnement, de l’aménagement et du logement) dépendant du ministère des Transports, de la Mer et de la Pêche et relèvent des industries classées pour la protection de l’environnement (ICPE).

Après dépollution (récupération des fluides et des hydrocarbures, vidange des réservoirs, extraction des huiles usagées et des batteries), la déconstruction sélective peut débuter avec le tri des différents matériaux (bois, plastiques, métaux, aluminium, déchets électriques et électroniques) et la récupération des éléments mobiles (voiles, ancres, mâts, haubans, quille…). Vient enfin la revalorisation des matériaux composites comme le polyester renforcé de fibre de verre, apparu dans les années 60 et qui constitue désormais 90% des coques. Jusqu'à présent, le polyester, considéré comme déchet inerte, était brûlé ou enfoui, tout comme les toiles et voiles synthétiques qui retrouvent désormais une nouvelle vie après découpage et mise en forme pour la fabrication de sacs et de trousses. Désormais, le polyester est broyé et mélangé à de la résine pour recréer un nouveau matériau léger et résistant servant par exemple à la fabrication de mobilier de jardin, de dallages ou de revêtements de sol.

Dès 2018, les constructeurs de navire de plaisance devront assurer le recyclage ou la déconstruction des navires en fin d’usage conformément à la loi de transition énergétique du 20 juin 2016 qui a créé une REP (Responsabilité élargie du producteur) pour les navires de plaisance ou de sport (art L541-10-10 du code de l’environnement). La filière sera financée par une éco-contribution sur le prix de vente des navires neufs et une dotation annuelle de l’État qui mobilise une quote-part du DAFN (droit annuel de francisation et de navigation).
Les industriels de la filière nautique ont également coordonné leurs efforts depuis plusieurs années pour intégrer l'éco-conception dès la fabrication du bateau. Toujours dans un souci de préservation du milieu marin, les nouveaux bateaux sont désormais équipés de cuves de rétention d'eaux noires (eaux des sanitaires), qui peuvent être purgées dans les installations prévues à cet effet dans les ports ou loin des côtes.

En conclusion, le recyclage des bateaux de plaisance en fin de vie est encore soumis aujourd'hui à de nombreux problèmes : filière mal connue, intervenants très nombreux, législation compliquée, absence d'un système de contrôles techniques comme celui mis en place dans le milieu automobile...
De plus, l'autorisation d'agrément de déconstruction serait difficile et très long à obtenir pour les entreprises candidates, ce qui incite beaucoup d'entrepreneurs peu scrupuleux à disperser les déchets au mépris des règles environnementales.
Quant aux particuliers qui contactent l'APER, ils doivent payer le coût de déconstruction de leur bateau si celui-ci contient des matériaux composites, soit environ 100€ par mètre. D'autres enfin qui veulent conserver leur place au port pour un futur bateau refusent d'envoyer leur bien à la casse et de perdre ce privilège mais ignorent sans doute que les épaves abandonnées sur le domaine public peuvent être confiées par les autorités maritimes à l'APER après décision de justice et déclaration de déchéance de propriété. L'abandon de navire peut faire l'objet de poursuite pénale.

Tonton Daniel

 

recyclage bateaux de plaisance

Rédigé par tonton daniel

Publié dans #déchets et recyclage

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