arbres

Publié le 27 Février 2022

Bonjour à tous

Sorti par hasard sur grand écran la veille de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, "Le Chêne" du réalisateur Laurent Charbonnier et du producteur Michel Seydoux invitera certainement quelques spectateurs à une réflexion sur l'actualité internationale et sur la folie des hommes ! Car le vieil arbre majestueux et puissant qui sert de décor au film ressemble à un petit monde en réduction, écosystème soumis au passage des nuages et des saisons, qui abrite, protège et nourrit une faune et une biodiversité aussi variées que méconnues. Ecureuils, charançons, geais, fourmis, mulots, pics, chouettes, sangliers et chevreuils vivent ainsi dans une harmonie apparente jusqu'au réveil de prédateurs agressifs et peu scrupuleux... Ou quand la fiction et le documentaire rejoignent symboliquement la réalité et l'actualité...

La caméra, tour à tour patiente et rapide, discrète et indiscrète, suit ainsi la couleuvre envahissante se rapprochant du nid des oisillons sans défense, puis l'autour pourchassant ses proies, les mulots craintifs et l'écureuil prudent se réfugiant dans leurs cachettes souterraines, avant de sublimer les couleurs flamboyantes de l'automne, l'or des feuilles se détachant sur l'azur d'un ciel évoquant involontairement un drapeau jaune et bleu aujourd'hui bien malmené...

Heureusement, le plus menaçant ne fait pas toujours la loi. Après l'hiver vient le printemps, le vent s'est calmé, la couleuvre a disparu, les oisillons ont grandi, un nouveau chêne est sorti de terre et le cycle de la vie reprend son cours... Jusqu'à la prochaine alerte ! Quant au patriarche, il semble aussi indifférent et imperturbable aux conflits, aux chasses et aux tempêtes que la Terre aux soubresauts de l'histoire humaine, il continue de livrer ses ressources et ses glands nourriciers, ne cesse de communiquer avec ses congénères via les réseaux racinaires et partage sa complicité symbiotique avec les champignons de la forêt. Sous la Lune, le Soleil ou les étoiles, il reste pour l'éternité un modèle de sagesse, de paix et de vie.

On notera enfin que l’Office National des Forêts s’associe à la sortie du film pour une campagne de sensibilisation à la préservation de l’environnement à destination du jeune public et lance un appel au don auprès des entreprises et des particuliers pour soutenir les futures opérations d’éducation à l’environnement organisées en direction des scolaires :

www.onf-agirpourlaforet.fr

Tonton Daniel
 

le chêne
le chêne

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #cinéma, #arbres, #actualité

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Publié le 26 Août 2021


Bonjour à tous

Qui connait aujourd'hui ces extraordinaires constructions que sont les "ponts vivants" indiens ? Construits par les peuples Khasi et Jaintia de l'État de Meghalaya, au nord-est de l'Inde, ils sont entièrement constitués de racines aériennes de figuiers à caoutchouc (Ficus elastica). Cette pratique ancestrale fonctionne sur le principe très simple mais au nom barbare d'anastomose botanique (ou inosculation), phénomène de fusion naturelle des organes de deux végétaux appartenant en général à la même espèce. Cette greffe naturelle concerne racines, branches ou troncs, est fréquente chez les résineux et permettrait aux arbres une mise en commun des ressources naturelles, une survie accrue et prolongée des arbres blessés, une meilleure protection contre des agents pathogènes ou une résistance mécanique accrue face aux vents, à l'érosion et aux glissements de terrain.

Dans le cas des figuiers à caoutchouc apparentés aux figuiers des banians, les racines aériennes servent naturellement d'ancrages au sol sur des pentes abruptes ou rocheuses et de supports aux lourdes branches d'arbres pouvant atteindre 40 mètres de haut dans un environnement tropical humide. Pour franchir torrents et rivières, Khasi et Jaintia ont donc mis à profit cette particularité pour élaborer de différentes manières des ponts entre des arbres situés sur des rives opposées. Parfois guidées par des échafaudages en bois ou en bambou qu'elles finissent par remplacer au fil du temps, les racines aériennes peuvent aussi profiter de troncs évidés d'aréquier leur servant à la fois de tuteurs creux, de protection et de source de nutriments mais les ponts sont le plus souvent créés par un long et patient travail de tressage manuel jusqu'à ce qu'ils puissent supporter le poids d'un être humain, vingt ou trente ans après le début du projet !

Contrairement au béton et à l’acier, ces structures vivantes sont plus résistantes avec l’âge, peuvent perdurer pendant plusieurs siècles et résister aux crues soudaines et aux violentes tempêtes fréquentes dans la région. Tant que les arbres restent en bonne santé, leurs racines continuent de croître, de s'épaissir et de se renforcer, donnant au pont la vigueur, la force et la supériorité des êtres vivants sur les matériaux inertes traditionnels. Le plus long pont de racines vivant connu mesure plus de 50 mètres, on en trouve également en Indonésie et il existe même trois exemples de ponts vivants doubles. La technique est parfois utilisée pour d'autres types de structures, échelles, plates-formes ou même gradins le long des terrains de sport !

Symboles de patience, de communion, de respect et de sagesse, les ponts vivants sont considérés aujourd'hui comme de parfaits doubles traits d'unions, lien social entre les hommes d'une part et symbiose entre hommes et Nature de l'autre. Qui dit mieux ?

Tonton Daniel
 

ponts vivants

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #arbres, #environnement, #le temps qui passe, #architecture, #inde

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Publié le 18 Juin 2021


Bonjour à tous

Attention, livre-culte ! "L'arbre-monde" ("The overstory") de l'écrivain américain Richard Powers a très justement été récompensé du Grand Prix de littérature américaine en 2018 et du prix Pulitzer en 2019. A travers les destins croisés de plusieurs personnages blessés par la vie et issus d'horizons différents, Richard Powers a construit un extraordinaire manifeste écologiste. Chapitre après chapitre, hommes et femmes héritiers de Muir et de Thoreau vont trouver réponses et solutions aux fléaux infligés à la Nature par leurs congénères : restauration forestière, engagement politique, algorithme informatique, conférences universitaires, oeuvres d'art et même suicide en public !

Appuyé sur les plus récentes découvertes scientifiques, le récit fourmillant d'anecdotes est construit comme un arbre, constitué d'histoires a priori séparées comme des racines mais formant plus tard tronc commun jusqu'à produire des graines minuscules pleines de promesses. Châtaignier centenaire, figuier étrangleur, séquoïa géant, gingko fossile, tremble migrant et quantité d'arbres sacrés, d'arbres sentinelles ou d'arbres témoins nous enseignent ici leur langage secret, leur communication silencieuse, leur temps différent et tous les bienfaits que ces "colonnes d'air solidifié" dispensent aux hommes depuis la nuit des temps.

Au fil des pages, Richard Powers évoque l'hypothèse Gaïa de l'écologiste James Lovelock, admire Yggdrasil, l'Arbre-Monde de la mythologie scandinave et nous rappelle qu'il n'existe pas d'individus solitaires : "Tout ce qui est dans la forêt EST la forêt" ! Il dénonce la "maladie du progrès sans remède efficace", les coupes claires et la déforestation industrielle, la disparition des forets primaires, le bilan environnemental planétaire catastrophique, mais aussi les mondes virtuels informatiques, la surpopulation, la spirale de "la croissance économique exponentielle dans un système fini", et surtout la bêtise, l'ignorance, la cupidité, la méchanceté et "l'effet spectateur" qui nous empêche de réagir à une catastrophe annoncée. Aveuglé par son pouvoir, l'homme devient peu à peu une créature insupportable et autodestructrice qui transforme hélas le monde à son image...

Voici un livre de fiction à la fois scientifique, poétique et miraculeux, un récit à la dimension universelle et philosophique, "une bonne histoire" qui fera plus et mieux pour la cause et la compréhension des arbres qu'une multitude de rapports scientifiques. L'être humain cherche aujourd'hui une solution à tous ses problèmes. La réponse est à la fois dans les livres et dans les arbres !

Tonton Daniel
 

l'arbre-monde

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #littérature, #arbres

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Publié le 1 Mars 2021


Bonjour à tous

Oubliez le ficus étrangleur, l'antiaris toxique ou le bois-canon... Plus sournois que le mancenillier dont la sève et les fruits acides sont très toxiques, plus violent que l'arbre-bombardier dont les épines du tronc servaient autrefois en Amazonie à empoisonner les pointes de flèches des chasseurs, l'arbuste désigné aujourd'hui par les botanistes comme le plus dangereux et le plus vénéneux du monde est l'arbre-araignée australien (Dendrocnide moroides) plus communément appelé gympie-gympie du nom de la ville de Gympie dans le Queensland.

Haut de trois mètres, appartenant comme l'ortie à la famille des urticacées et ne vivant qu'en Indonésie et dans l'est de l'Australie, le gympie-gympie a pourtant l'air bien inoffensif. Ses feuilles, tiges et fruits roses sont néanmoins tous couverts de poils urticants très toxiques pouvant occasionner des douleurs pendant des semaines et restant toujours actifs après plusieurs mois plantés dans la peau ! Des aiguillons hypodermiques injectent au moindre frôlement des peptides neurotoxiques contenant un cocktail d'acides aminés ressemblant à celui des venins sécrétés par araignées, scorpions et escargots marins mortels. Zoologistes et botanistes évoquent ainsi deux processus évolutionnaires différents convergeant vers un maximum d'efficacité mais un résultat parfaitement inutile dans le règne végétal.

Malgré de nombreuses campagnes d'information, le gympie-gympie continue de tuer régulièrement de nombreux chiens, chevaux et mammifères brouteurs et aurait même poussé plusieurs hommes fous de douleur au suicide, d'où son autre surnom de "plante aux suicides". Des spécimens séchés et collectés il y a plus de cent ans sont aujourd'hui toujours dangereux car la toxine que sécrète cette plante diabolique est stable, résistante à la chaleur et conserve ses propriétés pendant une durée indéterminée...

En dehors de quelques coléoptères, on ne connait qu'un seul prédateur insensible au poison du gympie-gympie, le pademelon à pattes rouges, marsupial endémique d'une des régions présentant déjà une faune parmi les plus dangereuses de la planète. Mais ceci est une autre histoire !

Sources : Internet et Magazine Sciences et Avenir n°888 - Février 2021

Tonton Daniel
 

l'arbre le plus dangereux du monde

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #arbres

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Publié le 12 Février 2021


Bonjour à tous

Observateurs, poètes, aventuriers, romanciers, philosophes et savants ont toujours été fascinés par le mystère et la sagesse des arbres, messagers d'un temps long et vénérables "piliers du monde". Ecrivains oubliés ou auteurs célèbres ont ainsi inspiré l'éditeur Luciano Melis pour un petit recueil dédié aux seigneurs du règne végétal, "L'arbre philosophe". Au fil des pages se croisent les rêveries de Jean-Jacques Rousseau, les méditations de Chateaubriand, les promenades au Bois de Marcel Proust, les réflexions de Victor Hugo, l'art des jardins anglais chanté par Elisée Reclus ou les aventures de Sylvain Tesson dans les forêts de Sibérie. Parmi de nombreux extraits, citations, poèmes, aphorismes et fables de toutes les époques, le lecteur retrouvera aussi les baobabs du Petit Prince, le chêne et le roseau de Jean de La Fontaine, le planteur d'arbres de Jean Giono ou l'homme qui dort de Georges Perec.

L'ouvrage peut également se lire comme une parabole écologiste qui dénonce l'incompréhension, la bêtise, la cupidité humaine ainsi que les ravages infligés à la planète par "Homo economicus" comme le souligne Pierre Rabhi dans la préface ou comme Chateaubriand dès 1802 : "Les forêts précèdent les gens, les déserts les suivent"...

Sérieuse et légère, colorée des saisons et du temps qui passent, ne manquez pas cette jolie promenade littéraire en forêt, à la campagne, dans les déserts et dans les parcs de nos villes !

Tonton Daniel
 

l'arbre philosophe

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #littérature, #arbres, #extraits et citations

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