l'homme de la pampa
Publié le 27 Novembre 2024
Oubliez Lino Ventura, les Tontons flingueurs et les dialogues de Michel Audiard ! En 1923, quarante ans avant "L'homme de la pampa, parfois rude mais toujours courtois", l'écrivain franco-uruguayen Jules Supervielle signait un premier roman du même nom à l'ambiance surréaliste et fantastique.
Quelque part en Amérique latine, au milieu des cactus et des serpents, un riche propriétaire vieillissant, las de la prairie poussiéreuse et d'un horizon désespérément plat, ordonne un beau matin la construction d'un immense volcan mécanique pour lui tenir compagnie et embellir son quotidien. Très fier de son nouveau jouet, il décide alors de l'emmener en voyage afin de le montrer au monde entier. Destination Paris !
Sur le paquebot transatlantique, rangé dans une petite valise, le volcan s'ennuie et s'en échappe rapidement pour converser avec son maître en diffusant des parfums suaves et fleuris. Sur le bateau, l'homme de la pampa va croiser une vache normande, tomber amoureux d'une sirène aux mille couleurs, trouver des coffres emplis de fumée ou d'un peu de ciel, cueillir les fruits de cerisiers marins et observer des nuages blancs et noirs jouant aux dames et arrosant malicieusement les voyageurs...
A Paris enfin, où les personnages de cinéma sortent des écrans, le vieux bonhomme découvrira le monde entier en visitant le métro, rencontrera quelques fantômes et un sosie de la sirène avant de grandir comme un géant et de mourir par éclatement dans un dernier feu d'artifice !
Oubliez la logique, la vraisemblance et la raison ! Comme chez Queneau, Vian ou Cocteau, il est ici question de poésie, de rêve et de fantaisie. De quoi inspirer peut-être un classique du cinéma français quarante ans plus tard ?
Tonton Daniel