énergie et matières premières

Publié le 1 Mai 2010


Bonjour à tous

 

Préfigurant autant de conflits potentiels sur l'échiquier géo-politique mondial, énergies fossiles, matières premières, uranium, ressources naturelles et métaux rares sont aujourd'hui autant de sujets d'actualité et d'enjeux stratégiques délicats.

 

Je viens donc de regrouper dans une nouvelle catégorie intitulée "énergie et matières premières" une douzaine d'articles prélevés dans les rubriques déjà existantes. Sans surprise, ces articles proviennent des catégories "international", "chine", "afrique", "nigéria", "environnement", "économie" ou "actualité".

 

Pour illustrer celui d'aujourd'hui, voici le sujet signé Michael Wines paru dans The New York Times et repris dans Courrier International n°1014 du 8 avril 2010.
Où il est rappelé que l'Afghanistan n'est pas seulement un refuge de talibans ou un pays en guerre, mais aussi un centre d'intérêt économique de première importance...

 

"Pendant que Washington dépense ses dollars à faire la chasse aux talibans, les Chinois investissent massivement dans l’exploitation de minerais sans tirer un seul coup de feu.

 

Dans une vallée située à une trentaine de kilomètres au sud-est de Kaboul, les soldats en poste ne sont même pas armés. Ils s’apprêtent à extraire le cuivre de l’un des gisements inexploités les plus riches au monde. Ils sont chinois. En 2007, l’entreprise publique chinoise, China Metallurgical Group Corporation (MCC), a offert 3,4 milliards de dollars [2,5 milliards d’euros] – soit 1 milliard de plus que ses concurrents canadiens, européens, russes, américains et kazakhs – pour les droits d’exploitation des gisements de minerai d’Aynak.

 

En un rien de temps, Pékin a renforcé sa mainmise sur une ressource cruciale, orchestré le plus gros investissement de l’histoire de l’Afghanistan, promis de créer des milliers d’emplois pour les Afghans et s’est révélée comme la principale source de recettes fiscales du gouvernement Karzai. La MCC va aussi construire une centrale électrique de 400 mégawatts pour alimenter la mine de cuivre et la ville de Kaboul, soumise aux coupures de courant. Elle ouvrira une nouvelle mine de charbon pour alimenter les générateurs de la centrale, créera des infrastructures pour raffiner le minerai de cuivre et implantera une voie ferrée pour amener le charbon jusqu’à la centrale et le cuivre jusqu’en Chine. A en croire les termes du contrat, elle bâtira également des écoles et même des mosquées pour les Afghans. Cet accord est si faramineux que certains experts n’y croient pas. “Les Chinois en ont presque trop promis”, déclare l’un d’eux. Mais même si certains points ne se concrétisent pas, la Chine s’est déjà positionnée comme un partenaire généreux. Le tout sans tirer un seul coup de feu. Nurzaman Stanikzai faisait partie des moudjahidin dans les années 1980. Aujourd’hui, il est prestataire pour la MCC. “Les Chinois sont très malins, explique-t-il. Lorsque nous sommes allés parler aux habitants, ils se sont habillés en civil et se sont montrés très amicaux. Les Américains ne font pas aussi bien. Quand ils viennent ici, ils portent leurs uniformes, leurs armes et ne sont pas aussi sympathiques.”

 

La police nationale afghane, qui protège la mine, a été entraînée en grande partie avec des fonds américains. Les 1 500 gardes postés à Aynak et ses environs n’auraient pas été détachés des effectifs mais spécialement recrutés pour cette mission. Une conclusion s’impose : les Etats-Unis contribuent à faire de l’Afghanistan un lieu sûr pour les investissements chinois. Et si la Chine réussit à développer les mines d’Aynak et à fournir un revenu au gouvernement afghan, cela aidera les Américains à atteindre l’un de leurs objectifs qui consiste à amener les Afghans à financer eux-mêmes leur sécurité. Pékin a refusé de participer à l’effort de guerre afghan sous prétexte que sa politique nationale interdit toute action militaire à l’étranger hormis pour des opérations de maintien de la paix. La politique étrangère de la Chine est plutôt fondée sur le commerce. Et le projet d’Aynak semble être pour la Chine un coup stratégique autant que commercial, à la différence de ses autres investissements. Les Etats-Unis considèrent l’Asie du Sud-Ouest comme une menace pour la sécurité. La Chine voit plutôt la région comme une ressource. Plusieurs décennies de coopération militaire avec le Pakistan – qui partage un rival avec la Chine : l’Inde – ont été couronnées par une alliance économique. La Chine a financé [à hauteur de 85 %] à Gwadar, sur le golfe d’Oman, un port en eau profonde qui permettra d’acheminer du pétrole et du gaz fournis par le Moyen-Orient jusqu’en Chine en franchissant l’Himalaya par l’ouest.

 

L’Afghanistan, voisin à la fois de l’Iran et du Pakistan, n’a guère attiré l’attention de la Chine avant le milieu des années 2000. D’après un responsable américain, les Chinois auraient remporté l’offre en versant au moins 20 millions de dollars [14,8 millions d’euros] de pots-de-vin à l’ex-ministre des Mines afghan, Muhammad Ibrahim Adel. Celui-ci a démenti cette information. Selon Rahman Ashraf, géologue expérimenté et principal conseiller du président Karzai pour tout ce qui touche à l’exploitation minière, la Chine a obtenu le contrat pour une bonne et simple raison : elle a fait une proposition globale, allant de centrales électriques à des hauts-fourneaux en passant par une voie ferrée, qu’aucun autre candidat n’a pu égaler. Et elle a promis que l’intégralité de l’opération serait menée à bien par des ouvriers et des cadres afghans. “Au bout de cinq ans, il n’y aura que des ingénieurs afghans, précise-t-il. Les Chinois seront présents seulement dans l’administration.”

 

Forts de l’argent et du soutien de leur gouvernement, les grands groupes publics chinois prennent des risques dans des contrées où même les plus grosses entreprises privées refusent de s’aventurer. “Les Chinois sont allés au-delà de la simple opération minière. Ils veulent se rapprocher sur le long terme. Même si les choses prennent cinq ou dix ans, ils ont au moins une tête de pont”, analyse l’un des experts, qui préfère garder l’anonymat. La stratégie d’investissement de Pékin est aussi opaque que démesurée. Pour certains experts, la compagnie sera obligée de transférer certaines parties de son gigantesque projet, comme la construction de la voie ferrée (qui n’a pas encore commencé), à des bailleurs de fonds internationaux. Ce que personne ne peut prévoir, c’est si le projet chinois à Aynak est vraiment un plan brillant ou simplement une aventure ruineuse. L’entreprise ne donne aucune information. Ses responsables ont refusé de répondre à nos questions et ont même tenté de nous empêcher de photographier le site.

 

Dernièrement, Kaboul a lancé un appel d’offres pour un deuxième grand projet minier, l’exploitation du gisement géant de Hajigak, au sud-ouest de Kaboul, qui renfermerait 60 milliards de tonnes de fer. Sept entreprises sont finalistes. Elles sont indiennes ou chinoises. La MCC fait partie du lot".

 

http://tontondaniel.over-blog.com/article-36633702.html

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Mati%C3%A8re_premi%C3%A8re

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Ressource_naturelle

 

Tonton Daniel

 

 

ressources afghanistan

 

 

 

Rédigé par tonton daniel

Publié dans #énergie & matières premières

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