Publié le 28 Août 2013
Bonjour à tous
Ne vous fiez pas à son titre ridicule, digne d'un film d'espionnage des années 50 : "Leonora agent du doge", roman policier historique signé Frédéric Lenormand, est construit autour d'une véritable intrigue. Menée en 1762 à Venise par, au propre comme au figuré, un détective en jupons, l'enquête nous fera visiter la ville aussi bien qu'un guide touristique grâce à l'érudition de l'auteur, spécialiste du Siècle des Lumières.
Venise au XVIIIe siècle est la ville des secrets, des complots, des masques et des intrigues, des "usages à double face" comme le rappelle Frédéric Lenormand. Il ajoute que "les honnêtes gens ne font pas de brillantes carrières à Venise" et qu'ils doivent "choisir entre l'efficacité et la loi". Mais si, hors du Carnaval et de ses déguisements, l'hypocrisie est la règle au sein des grandes familles, cela est vrai partout ailleurs en Europe à cette époque ! Dans ce décor de théâtre grandeur nature, l'argent règne évidemment en maitre et circule rapidement entre prostituées, commerçants, hommes de main, politiciens ou chevaliers servants, argent arrivé en partie grâce aux nombreux "touristes" déjà fascinés par la Sérénissime voici plus de 200 ans...
Leonora, notre héroïne, apprendra très vite toutes ces règles, usant d'une double identité, versant des oboles, maniant le sous-entendu et fermant les yeux sur toutes les turpitudes, les vanités et les "liaisons dangereuses". Sur la place Saint-Marc, au palais ducal, en gondole sous l'église Santo Stefano, dans les palais somptueux et les meublés humides, dans la prison des Plombs ou au milieu d'un chantier de dragage, elle découvrira progressivement la cité des doges, ses habitants, son Histoire, ses usages, ses parfums, sans oublier son administration qui permit à la ville-état de briller pendant près de mille ans avant de sombrer dans la ruine et la décadence !
Enfin, en plus du témoignage documenté et de l'enquête à rebondissements, on pourra aussi relever un humour aussi léger que la brume du matin sur le Grand Canal un matin de février... Alors, fermez les yeux... Il est minuit... Sur la piazza, le carillon du campanile vient de sonner... Les gondoliers attendent la sortie des théâtres... Le brouillard s'élève au-dessus de l'eau noire des canaux... Deux silhouettes mystérieuses vont bientôt frapper...
http://tontondaniel.over-blog.com/album-1181979.html (Carnaval 2004)
http://tontondaniel.over-blog.com/article-31071666.html (Sigisbée)
Tonton Daniel