l'art d'aimer

Publié le 14 Février 2016

Bonjour à tous

Bien avant le "Kamasutra" indien ou "Le jardin parfumé" arabe, le poète latin Ovide a rédigé au Ier siècle un recueil destiné à ses contemporains sur "L'art d'aimer". Contrairement à ses successeurs, il y est surtout question de l'art de la séduction plutôt que de l'art d'aimer. Ici, aucune estampe suggestive, pas d'érotisme torride, rien sur les différentes positions amoureuses, l'acte sexuel tient plutôt de l'hédonisme libertin et les caresses deviennent "plaisirs de Vénus"... Références mythologiques, description du pouvoir politique, hiérarchie sociale, divertissements, plaisirs de la table, vêtements, petits détails en tous genres font également de ce livre un formidable témoignage des activités de la vie quotidienne au Ier siècle.

Bien avant Marivaux, prônant la liberté d'aimer comme une liberté individuelle, le poète latin dévoile au fil des tablettes (et aujourd'hui des pages) tout ce que son lecteur doit faire et savoir avant de se lancer dans les jeux de l'amour. Occasions et lieux de rencontres, dates favorables, cadeaux, flatteries et compliments, promesses, larmes, baisers, patience et persévérance, tout y passe ! Mais Ovide reste pragmatique devant son but et n'hésite pas à conseiller également le vin, les complicités, les aphrodisiaques, les approches du pied sous la table, la fausse jalousie et les promesses cyniques des lettres d'amour... Il évoque à mots couverts les zones érogènes, la frigidité et la simulation, excuse l'adultère et l'infidélité s'ils restent discrets, encourage à une tenue décente et à une hygiène irréprochable. Quant aux hommes jeunes et impatients, une différence d'âge avec leur maitresse plus âgée ne doit pas, selon lui, les effrayer dans l'éventualité d'un testament ou d'un héritage !

Et la femme, me demanderez-vous ? Ovide ne l'oublie pas. Elle aussi a droit dans la troisième partie de l'ouvrage à quelques conseils pour plaire et séduire. Pas étonnant donc que cet "art d'aimer" ait été à la fois source d'inspiration pour l'amour courtois à la Renaissance, pour les libertins du XVIIIe siècle et pour les romantiques au XIXe. Chacun peut y trouver argument ou prétexte à ses pratiques amoureuses. Ovide, c'est Ronsard, Choderlos de Laclos et Lamartine se tenant par la main ! D'ailleurs, vingt siècles plus tard, le poète latin reste très moderne. Si vous manquez d'inspiration en ce jour de Saint-Valentin, n'hésitez pas vous aussi à consulter "L'art d'aimer" !

Tonton Daniel

http://tontondaniel.over-blog.com/le-jardin-parfum%C3%A9

l'art d'aimer

Rédigé par tonton daniel

Publié dans #littérature, #sexualité

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