ambazonie

Publié le 29 Août 2018


Bonjour à tous

Ecosse, Catalogne, Flandre belge, Tyrol, Laponie, Chiapas, Tibet, Turkestan oriental, Cachemire, Haut-Karabagh, Tchétchénie, Ossétie du sud, Transnistrie, Voïvodine, Kurdistan, Palestine... Nombreux sont les territoires revendiquant aujourd'hui autonomie ou indépendance par rapport à l'autorité administrative dont ils dépendent officiellement. Parmi ces régions, l'Ambazonie est certainement l'une des moins connues. Située entre Nigéria et Cameroun, elle regroupe trois millions d'habitants principalement anglophones autour de sa capitale Bamenda.

Dépendant jusqu'en 1918 du protectorat allemand, le Cameroun fut confié à cette date par la SDN (Société des Nations) aux administrations françaises et britanniques. Après le retrait du Royaume-Uni en 1954, le Cameroun britannique est divisé en deux parties, le nord rejoignant la République fédérale du Nigéria, le sud étant réuni par référendum à la République fédérale du Cameroun et au gouvernement central de Yaoundé suite à l'indépendance de la partie française en 1960.

C'est dans cette ancienne province du "Southern British Cameroons" que les souverainistes font aujourd'hui entendre leurs voix. Marginalisation des fonctionnaires anglophones au sein de la magistrature, promesses du maintien de l’autonomie des Camerounais anglophones non tenues ou nomination de professeurs francophones dans les régions anglophones, l'argument de la langue officielle n'est souvent qu'un prétexte. L'usage culturel de l'anglais et du français est en effet très limité dans le pays en raison d'une très grande variété ethnique et linguistique, 250 langues parlées étant recensées au Cameroun. Exceptionnellement, le conflit ici n'est pas d'ordre religieux, les vraies raisons sont ailleurs, politiques et économiques : rejet du passé colonial, différence de système juridique, crainte d’une perte d’identité, importantes ressources naturelles de la région anglophone (pétrole et gaz naturel) exploitées par des entreprises francophones...

Si les plus modérés du SDF (Social Democratic Front), principal parti d’opposition camerounais créé en 1991, demandent le retour au fédéralisme, les plus intransigeants exigent la partition radicale du pays. En octobre 2017, sécessionnistes, indépendantistes et autonomistes se sont révoltés contre le non-respect des droits de la minorité anglophone et déclaré symboliquement la création de La République d'Ambazonie dont le nom est emprunté à la région d'Ambas, à l’embouchure du fleuve Wouri. Emeutes, barricades, manifestations et couvre-feu, la révolte a été matée dans le sang par le gouvernement central de Yaoundé. En janvier 2018, le Nigéria voisin comptait entre 7.000 et 30.000 réfugiés liés au conflit et à la répression ayant suivi la déclaration d'indépendance.

Conséquences directes ou indirectes de la surpopulation humaine, l'égoïsme, l'indifférence, le repli sur soi, la construction de murs et l'émergence de nouvelles frontières sont dans l'air du temps. En plein coeur de l'Afrique, l'Ambazonie n'échappe pas à ce contexte et s'ajoute désormais à la longue liste des territoires réclamant leur indépendance.

Tonton Daniel

https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9publique_d%27Ambazonie

https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_mouvements_autonomistes_ou_s%C3%A9paratistes

http://tontondaniel.over-blog.com/article-31669384.html (transdniestrie)

http://tontondaniel.over-blog.com/2014/03/ukraine.html

 

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #afrique, #actualité

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