Bonjour à tous

C'est après une longue promenade ensoleillée le long de la vallée de la Bièvre et des étangs de la Minière, entre Saint-Quentin en Yvelines et Versailles, que l'on découvre sur la commune de Buc, à l'orée de la forêt, le majestueux chêne de Louis XIV. A l'angle du chemin des marais et de celui de la Butte aux vaches, aucune pancarte, aucun signe pour déranger son anonymat, à peine un semblant de clairière à son pied pour le distinguer de ses voisins.

Son tronc ridé et boursouflé n'est pas très haut, sa ramure verte se confond avec celle des arbres avoisinants, rien ne le distingue que son diamètre impressionnant, environ deux mètres de diamètre à la base, signe d'un âge plus que respectable malgré la comparaison avec celui de son frère jumeau, autre "chêne de Louis XIV" qui s'est "écroulé de vieillesse" en 2004 non loin d'ici.

Quel âge peut avoir ce chêne ? A-t-il réellement vu passer le Roi-Soleil pendant les grandes chasses de Versailles ? L'Histoire affirme qu'en 1684 le roi venait se percher dans ses branches pour surveiller les travaux de l'aqueduc de Buc amenant les eaux vers les fontaines et les jets du parc du château de Versailles. Plus près de nous, mentionné dans le célèbre album de E.P. Jacobs "S.O.S. Météores", il a aussi pu voir Blake et Mortimer combattre leur ennemi juré, le colonel Olrik !

Autour de ce monument végétal, le temps semble s'être arrêté, le soleil miroite sur l'étang de la Geneste, les canards glissent sur l'eau, les chevaux paressent sur le Pré Saint-Jean, le clocher de Buc égrène six heures... Il est temps de rentrer !

http://fr.wikipedia.org/wiki/Bi%C3%A8vre_(rivi%C3%A8re)

http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tangs_de_La_Mini%C3%A8re

"La nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles ;
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers."

(Correspondances, Les Fleurs du Mal, Baudelaire)

Tonton Daniel

Bonjour à tous

Sans raison évidente et bien que très agréable à lire, le roman de Jean Echenoz "Je m'en vais" est un livre difficile à résumer et à faire partager ! Grâce à son écriture fluide et à son humour omniprésent, l'auteur a obtenu le prix Goncourt en 1999 pour cette histoire d'un galeriste parisien amené à partir à l'étranger, à revenir vers son travail, à quitter sa femme, à retrouver sa maitresse, à perdre la santé avant de recommencer un nouveau cycle, prendre un nouveau départ, démarrer une nouvelle vie.

Les "dialogues" absents car inclus dans la narration de l'histoire donnent l'impression de regarder tourner des souris dans une cage, muettes dans leur quotidien, incapables de grandeur et soumises aux règles universelles de la vie et de la mort. Même l'auteur est par moments lui-même le spectateur lointain de sa propre histoire, commentant l'intrigue comme une voix off au cinéma.

Mêlant habilement grandes décisions d'une vie et petites anecdotes du quotidien, Jean Echenoz veut nous fait comprendre que fuir ou partir sont des actes bien futiles et sans conséquences. Partir pour où ? Pourquoi ? A cause d'une déception ? D'un simple parfum ? Et dans quelle direction ? N'y aurait-il donc pas de ligne droite et uniquement des trajectoires en boucle comme le laissent supposer les mêmes premiers et derniers mots du roman ? La vie est-elle un manège qui nous fait sortir du néant pour mieux y retourner ?

Sous l'apparence d'une histoire simple, "Je m'en vais" est un livre à plusieurs niveaux de lecture, oscillant entre gravité et légèreté, qui se lit parfois entre les lignes... Un style et un message qui valaient bien un prix Goncourt !

http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Echenoz

Tonton Daniel

Bonjour à tous

Définition : patient.

Synonymes : indulgent, magnanime.

Etymologie : du latin "longanimis" (patient), lui-même de "longus" (long) et de "animus" (âme, esprit).

Citations :

"Ainsi, au prix de plus de cinquante ans d'efforts considérables et conjugués d'une poignée de gens de bureau, historiens sédentaires, obstinés et longanimes, on était venu à bout d'une écriture totalement inconnue et d'une langue morte depuis vingt-cinq siècles : le vieux-perse, comme nous l'appelons."
(Il était une fois la mésopotamie - Jean Bottero - Ed. Découvertes Gallimard)

"Les malins prétendaient que, si le gouvernement et la police se montraient si longanimes, c'est qu'ils y trouvaient leur intérêt."
(Rouletabille chez le tsar- Gaston Leroux - 1912)

http://tontondaniel.over-blog.com/article-6276747.html

Tonton Daniel

Bonjour à tous

Relativement peu connu du grand public, le Musée d'Art Contemporain du Val de Marne (Mac/Val) n'a rien à envier aux "grands" centres parisiens ou au musée Beaubourg de Metz ! Inauguré à Vitry-sur-Seine en novembre 2005, il propose expositions temporaires et collections permanentes sur 4000 m2 dans des salles aussi agréables que lumineuses. Les oeuvres, souvent de grandes dimensions et trop nombreuses pour y être toutes exposées, sont présentées en alternance chaque année par thème, y compris dans le jardin public de 10 000 m2 jouxtant le bâtiment.

Ne cherchez pas d'artistes "célèbres" au Mac/Val, à l'exception peut-être de César ou de Pierre Soulages. Les oeuvres exposées ici couvrent la période 1950-2012, et parmi les plus récentes prédominent évidemment les installations vidéos et photos, souvent déconcertantes et hypnotiques. Les grandes oeuvres en trois dimensions permettent parfois une "participation" du visiteur, soumis au flux d'un ventilateur, caché par des toiles suspendues ou projeté sur l'écran d'un film "d'avant-garde"...

Mois d'août oblige, le musée était hier quasiment désert, permettant une approche lente des oeuvres et une lecture en profondeur des intentions de chaque artiste. Empli de symboles, il est évident que l'art contemporain est parfois difficile d'abord et nécessite pour les béotiens un effort pour comprendre la vision des créateurs, d'autant que chacun d'entre eux interprète le monde à sa manière, désirant tour à tour interpeller, choquer, extérioriser ou matérialiser ses fantasmes ! En plus de quelques bases culturelles, il faut donc visiter le lieu avec une ouverture d'esprit, une curiosité et une tolérance qui manqueront peut-être à quelques esprits adultes et cartésiens mais que les jeunes enfants remplaceront avec bonheur par leur fraicheur et leur naïveté.

D'ailleurs, pourquoi chercher à savoir ou à comprendre ? Comme pour un tour de magie ou un truquage de cinéma dont on veut conserver l'illusion ou le mystère, il suffit de garder une âme de Petit Prince pour apprécier la beauté, la forme ou la subtilité d'une oeuvre d'art : "S'il vous plaît… dessine-moi un mouton !"

Merci à Nadine pour la visite et les commentaires avisés.

http://www.mairie-vitry94.fr/culture/musee-dart-contemporain-du-val-de-marne/

http://www.macval.fr/

http://fr.wikipedia.org/wiki/Mus%C3%A9e_d%27art_contemporain_du_Val-de-Marne

http://tontondaniel.over-blog.com/article-metz-luxembourg-102445328.html

Tonton Daniel

Bonjour à tous

Avec leurs troncs nus et leurs branches tordues, les pins de Bristlecone qui s'élèvent dans l'Utah, le Nevada et le massif de White Mountains en Californie paraissent comme morts et pétrifiés. Mais, bien vivants malgré les apparences, certains d'entre eux auraient plus de 5000 ans et personne ne peut aujourd'hui affirmer quelle est leur longévité naturelle ! Ces arbres sont un éloge vivant de la lenteur : on a observé sur certains spécimens des aiguilles restées vertes pendant plus de 45 ans et la croissance de ces phénomènes n'est que de 2.5 centimètres par siècle !

Vivant en altitude dans un environnement très sec et supportant le gel chaque nuit, ils n'ont en effet pas de prédateurs, pas de parasites, ne sont pas soumis aux incendies et résistent à toutes les agressions. Enfin...presque toutes... Leur seul ennemi est certainement l'espèce la plus bête de la planète : Homo Sapiens, pas si Sapiens que çà, dont certains individus n'ont pas hésité pour leurs études à abattre un exemplaire de 4600 ans en 1964 ! Aujourd'hui protégés, les pins de Bristlecone sont à nouveau redevenus un sujet d'étude de l'espèce sus-nommée qui voudrait comprendre et exploiter à son seul profit et grâce aux progrès de la génétique les secrets d'une telle longévité...

Inutile d'être un grand savant pour répondre à cette interrogation : une population avec un nombre restreint d'individus, consommant sans excès et vivant en accord avec son environnement a tous les atouts pour aller très loin. Comprenne qui voudra !

http://fr.wikipedia.org/wiki/Pin_Bristlecone

http://tontondaniel.over-blog.com/article-18705242.html

Tonton Daniel