Publié le 17 Avril 2017


Bonjour à tous

Malgré les apparences et quelques odeurs évidentes, la visite guidée du musée des égoûts de Paris se révèle réellement passionnante ! Situé paradoxalement dans le très chic 7e arrondissement de la Capitale et géré par la Section de l'Assainissement de Paris (SAP), le musée permet de comprendre le parcours des eaux usées et des eaux pluviales parisiennes depuis les bouches d’égouts, les collecteurs et les déversoirs d'orage jusqu'aux stations de relevage et aux stations d'épuration situées en aval de l'agglomération parisienne.

Grâce à l'application d'évidentes et nécessaires normes environnementales, la gestion des égoûts est désormais tournée vers l'avenir, assainissement de la Seine où vivent aujourd'hui plusieurs dizaines d'espèces de poissons, récupération d'énergie et de calories au moyen de pompes à chaleur et d'échangeurs thermiques destinés à chauffer écoles, piscines, gymnases et bâtiments administratifs.

Fourmillant d'anecdotes historiques, techniques et humaines aussi invraisemblables qu'ahurissantes, le parcours est aussi l'occasion d'en savoir plus sur l'envers du décor et sur la difficulté d'un métier qui a peu évolué depuis le XIXe siècle. Si les matériels n'ont presque pas changé depuis cette époque, les tenues des égoutiers au contraire répondent aux plus strictes normes de sécurité, détecteurs de gaz, lampes à LED, talkies-walkies ou protections physiques comprenant une collerette protégeant le cou des gouttes et des chutes de blattes !

Très nombreuses dans les égoûts (mais invisibles lors de la visite au contraire d'un surmulot aux yeux brillants !), ces dernières nourrissent en partie une population de rats estimée à environ quatre millions d'individus. Les gaspards sont d'ailleurs aujourd'hui en train de pulluler mystérieusement à Paris au point que certains parcs (square Saint-Jacques ou jardin Joseph Migneret rue des Rosiers par exemple) sont fermés en surface et qu'une campagne de dératisation massive doit débuter prochainement. En revanche, on n'a jamais trouvé dans les égoûts de la Capitale qu'un seul crocodile transféré en 1984 à l'aquarium de Vannes où il se porte désormais très bien !

Pas de quoi effrayer le fantôme de Jean Valjean qui fréquentait beaucoup les égoûts de Paris au début du XIXe siècle selon Victor Hugo...

Tonton Daniel

 

Quelques photos prises ce matin :

 

les égouts de paris
les égouts de paris
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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #paris - ile de france, #le saviez-vous

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Publié le 15 Avril 2017


Bonjour à tous

Une semaine après les frappes américaines en Syrie et alors qu'un porte-avions de l'US Navy se rapproche de la Corée du nord, le président Donald Trump a donné son autorisation pour l'emploi le 13 avril 2017 sur le sol afghan de la plus puissante bombe non-nucléaire de l'arsenal américain. La GBU-43/B Massive Ordnance Air Blast Bomb, abrégée par le sigle MOAB, est une bombe de démolition à effet de souffle massif, guidée par GPS et par une centrale inertielle, ne pouvant être larguée que par un avion de transport type MC-130 en raison de son poids et de son encombrement. Dans les médias anglais, un nouveau sens a été donné à l'acronyme MOAB : Mother Of All Bombs, "la mère de toutes les bombes" !

Conçue en 2002 par des ingénieurs américains afin d'être utilisée lors de la guerre en Irak, la MOAB aurait été construite à 17 exemplaires et testée pour la première fois le 12 mars 2003. A cette occasion, l'onde de choc aurait provoqué un panache de poussière et de fumées visible à plus de 32 kilomètres. Surnommée également "la bombe atomique du pauvre", elle mesure neuf mètres de long, pèse 10,3 tonnes, contient 8,48 tonnes d'explosif H6 (mélange de RDX ou cyclotriméthylènetrinitramine, de TNT et de poudre d'aluminium), soit une puissance explosive comparable à 11 tonnes de TNT (1/30ème de la plus petite bombe nucléaire américaine actuelle).

Lors de sa première utilisation au combat le 13 avril dernier, la bombe a été larguée sur un complexe de tunnels sous-terrains et de grottes minées abritant un fief de l'organisation sunnite jihadiste Daech (Etat Islamique) situé dans une zone montagneuse inhabitée de l'est de l'Afghanistan. L'explosion a résonné à des kilomètres à la ronde, donnant aux plus proches habitants l'impression d'un violent séisme. Le dernier bilan donné par le ministère afghan de la Défense (allié des troupes américaines à la fois contre les talibans et contre Daesh) fait état de 92 morts parmi les troupes de l'Etat Islamique qui sont implantées depuis peu près de Kaboul et qui recrutent désormais parmi les talibans sunnites afghans et pakistanais.

Il se murmure dans les chancelleries et les états-majors occidentaux que la Russie aurait testé en septembre 2007 une bombe thermobarique surnommée "père de toutes les bombes" qui serait quatre fois plus puissante que la MOAB américaine... Sacrée famille !

Tonton Daniel

 

moab
moab

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #actualité, #le saviez-vous, #USA, #international

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Publié le 12 Avril 2017


Bonjour à tous

Avec son titre à rallonge, "L'extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea" pourrait faire croire à un roman loufoque, barré, déjanté et totalement absurde. En réalité, il s'agit d'un roman loufoque, barré, déjanté et totalement absurde. Imaginé en 2013 par Romain Puértolas, le voyage d'Ajatashatru, faux fakir venu en France de son Inde natale pour acheter le lit à clous Kisifrotsipik de la célèbre entreprise suédoise, dissimule néanmoins différents niveaux de lecture.

De prime abord, cette invraisemblable course-poursuite à travers Europe et Afrique du nord rappelle la fantaisie burlesque de Jean Teulé ou de Nadine Monfils. Elle est l'occasion de dresser une galerie de portraits croquignolesques, de croiser la célèbre actrice Sophie Morceaux, de voyager de manières très improbables et de dénoncer avec humour tous les travers de la maison IKEA : parcours obligés, noms imprononçables, meubles "en cageots de pêche" ou montages "tortueux pour l'esprit et douloureux pour le corps"...

Au deuxième degré, très grave en filigrane, ce rocambolesque périple qui commence comme une farce et finit comme une fable est surtout prétexte à revisiter une actualité brûlante. Au fil des pages et des rencontres, Aja croisera migrants et travailleurs clandestins, prisonniers, ateliers dissimulés, prostitution, pédophilie... En découvrant l'entraide, la compassion, l'altruisme, la générosité et la confiance, ce voyage initiatique lui permettra de changer sa vision du monde, sa perception des gens et sa propre personnalité. Tout est bien qui finira bien au bout du voyage intérieur de ce Candide moderne !

Conte moderne inclassable, "L'extraordinaire voyage du fakir" est devenu, contre toute attente, un véritable phénomène d'édition. Adaptaté au cinéma par le réalisateur canadien Ken Scott, il devrait sortir sur les écrans l'année prochaine. Avec un titre à rallonge et Sophie Marceau dans le rôle de Sophie Morceaux ?

Tonton Daniel

 

l'extraordinaire voyage du fakir

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #littérature

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Publié le 5 Avril 2017


Bonjour à tous

Corporate : qui est dévoué à son entreprise.
Le titre anglais du dernier film de Nicolas Silhol ne pouvait pas être mieux choisi ! Un homme se suicide sur son lieu de travail, au siège parisien de la multinationale qui l'emploie. Peu à peu, le vernis craque, les langues se délient, chacun se reproche son silence et son inaction face au système de la logique financière et à la D.R.H., la redoutable et redoutée Direction des Ressources Humaines où le mot "licenciement" est tabou... La responsable hiérarchique de la victime restera-t-elle "corporate" jusqu'au bout afin de couvrir la compagnie et sa propre hiérarchie qui voudrait trouver un bouc émissaire ou requalifier le drame en banal accident du travail ?

Hélas, le sujet très délicat du suicide en entreprise n'est pas une fiction. Pressions, harcèlement moral et mutations punitives engendrant stress, burn out, dépressions et maladies somatiques sont une réalité que connaissent beaucoup de salariés qui ne sont pas "corporate", qui ne sont pas dans le moule, qui n'ont pas l'esprit de corps ou qui osent désobéir aux règles maison. Malheur au récalcitrant qui refuse de tout donner à son employeur, de lui sacrifier sa vie privée, d'adopter tous les codes du groupe. En général, l'indésirable sera viré pour faute grave, mis au placard ou déclassé dans le moins pire des cas. Quelquefois, la punition sera collective et publique, plan social ou délocalisation vers un pays "low cost". D'autres, enfin, poussés à "prendre leurs responsabilités", choisiront une autre issue, bien plus définitive...

On pouvait craindre une caricature du monde du travail mais Céline Sallette en "killeuse", Lambert Wilson en patron cynique et Violaine Fumeau en inspectrice sont parfaits dans les rôles principaux. Dénonçant l'hypocrisie, les mensonges et la violence verbale des méthodes de management, le film rend indirectement hommage à tous les employés qui auront choisi une issue fatale, aux organismes internes aux entreprises comme le CHSCT et à l'Inspection du Travail chargée, entre autres missions, de contrôler l'application du Code du travail dans les entreprises. Véritable réflexion sur la place de l'individu dans la Société, "Corporate" nous rappelle que 300 à 400 salariés se suicideraient chaque année en France sur leur lieu de travail. Sans compter les fonctionnaires, les petits patrons et les agriculteurs...

Le monde du travail est aujourd'hui en guerre et, en temps de guerre, le soldat est censé obéir aux ordres, quels qu'ils soient...
Et vous ? Jusqu'où iriez-vous pour votre entreprise ?

Tonton Daniel

 

corporate

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #cinéma

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Publié le 4 Avril 2017


Bonjour à tous

Lecteur, qui que tu sois, ta vie s'achèvera inévitablement par une défaite.
Tel est l'avertissement de l'écrivain français et ancien prix Goncourt Laurent Gaudé dans son dernier roman "Ecoutez nos défaites" paru en 2016. Dans un récit à plusieurs voix et à travers les destins croisés de personnages contemporains et historiques, le romancier nous livre une vision d'une infinie tristesse sur le temps qui passe, les blessures de la vie, les petits combats, les cicatrices de guerre et la mort inéluctable...

Entre noirceur et désespoir, un baroudeur fatigué se souvient de ses différentes missions au Proche et au Moyen-Orient, une archéologue malade se bat pour préserver quelques vestiges archéologiques, objets de mémoire soumis à la folie destructrice de fanatiques religieux, un ancien militaire revenu de tout regarde le monde comme une scène de théâtre, tous s'interrogent sur le sens de la vie, tous ont en commun la nostalgie des hommes, des lieux, des évènements "déclencheurs" qui ont forgé leur personnalité et leur histoire.

Selon Laurent Gaudé, ils partagent avec le conquérant Hannibal, l'empereur Hailé Sélassié et le général-président Ulysses Grant l'amertume de la défaite, ce "sentiment de gène vis-à-vis de soi", perte des rêves et des illusions pour les uns, perte de leur identité, de leur dignité ou de leur humanité pour les autres. Destruction, fuite, engloutissement, renoncement ou simple aboutissement d'une tâche suivi du néant, chaque défaite est un évènement inéluctable qui s'achève par la vieillesse, la mort et l'oubli. Effondrement des corps et des empires, "Les hommes finissent toujours vaincus"...

Car les grands conquérants auréolés d'une gloire passagère finissent par mourir eux aussi, il n'y a pas de victoire glorieuse, de victoire sans prix à payer, de "victoire propre"... "Ecoutez nos défaites", disent-ils, écoutez l'importance des échecs et la futilité des victoires et retenez cette leçon : "le parfum de l'Histoire" est celui du sang ! L'Histoire est un éternel recommencement, la Paix, comme l'Amour, ne sont pas éternels malgré tous les serments et toutes les certitudes. Seul compte le moment présent. Il faut prendre du recul ou de la hauteur, se détacher des petites contingences matérielles et des convulsions du monde, "se frayer un chemin à travers les aléas de la vie", rester humble ou poursuivre le combat...

Tonton Daniel

 

écoutez nos défaites

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #littérature

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