taillé sur mesure

Publié le 13 Février 2013


Bonjour à tous

 

Situé place des États-Unis, dans le 16e arrondissement de Paris, l'ancien hôtel particulier de la vicomtesse Marie-Laure de Noailles a été redécoré en 2003 par le designer Philippe Starck. Voisin de plusieurs ambassades et missions diplomatiques, il abrite aujourd'hui le siège de la maison Baccarat et présente dans sa galerie-musée plusieurs centaines de pièces exceptionnelles créées par le célèbre cristallier dans le cadre de l'exposition "Taillé sur mesure - La Haute Couture du cristal".

 

Dans ce lieu peu médiatisé et peu fréquenté, le ton est donné dès le porche d'entrée : tout ici ne sera que luxe, calme et excentricité ! Deux cheminées où crépitent des flammes silencieuses montent la garde et accueillent le visiteur égaré... Des bras de cristal sortent des murs à la manière des candélabres du château de "La belle et la bête"... Au fond de cette entrée extravagante baigne un lustre géant dans un aquarium aux teintes bleutées alors que le tapis moelleux dans lequel scintillent des diodes lumineuses conduit à l'escalier d’honneur sous un lustre monumental... A l'étage, sur le palier, le Cristal Room est le restaurant où têtes couronnées et présidents de toutes sortes ont leurs habitudes... Sur la gauche s'ouvrent enfin le petit musée Baccarat...

 

C'est d'abord une petite pièce magique et feutrée dans laquelle l'un des célèbres candélabres créés pour le tsar Nicolas II en 1896 domine deux télescopes aux pieds de cristal. Puis vient la salle de bal au décor baroque où fut projeté pour la première fois le film surréaliste de Luis Buñuel "L’âge d’or" en 1930 et qui propose aujourd'hui un petit documentaire sur l'art de la cristallerie moderne destiné à ne pas oublier les artisans, cristalliers, graveurs et maitres-tailleurs cachés derrière ce luxe fragile et discret. C'est ensuite la présentation d'oeuvres contemporaines du cristallier lorrain dans l'espace "Alchimie" avant la dernière pièce et les trésors de la maison répartis dans les vitrines en fonction des différentes tailles de cristal, "côte plate", "diamant", "pontil" ou "riche". Enfin, avant la sortie, dans la galerie-boutique, la copie du verre "Tsar" est proposée à la vente à plus de 2000 € pièce...

 

Mais toute médaille a son revers ! Malgré l'excellence et le savoir-faire, le matériau de base des merveilles exposées ici n'est qu'un vulgaire alliage de silicium et de plomb hautement toxique ! Selon des études récentes, ce plomb qui continue à provoquer le saturnisme chez les populations vivant dans des habitations insalubres a peut-être aussi été la cause de graves intoxications dans la bourgeoisie et dans les "grandes familles" des XIXe et XXe siècles avec l'utilisation quotidienne de carafes, de verres et autres bols à punch en cristal. Le verre au plomb pourrait encore contaminer sournoisement bon nombre d'utilisateurs privilégiés à moins d'être un jour interdit à la vente. Les créations en cristal de Baccarat deviendraient alors définitivement des pièces de musée !

 

http://www.baccarat.fr/

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Cristal_(verre)

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Comit%C3%A9_Colbert

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Saturnisme

 

Tonton Daniel

 

 

baccarat 2

 

 

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #paris - ile de france

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