de la nature

Publié le 26 Octobre 2013


Bonjour à tous

Impressionnant de modernité et d'intuition scientifique géniale, le recueil philosophique "De la nature" (De rerum natura) a été rédigé par le poète latin Lucrèce au 1er siècle avant notre ère. En s'opposant au stoïcisme et au christianisme, il défend et développe les principales conceptions du philosophe grec Epicure, sa conception du Monde, la place de l'Homme dans l'Univers, la manière de trouver le bonheur sans passion ni trouble et comment atteindre l'état d'ataraxie. Pour atteindre cette paix de l'âme, Lucrèce se base sur l'observation de la nature, sur l'expérience et la logique afin d'éliminer du coeur des hommes toute forme de peurs, de désirs, de croyances et de préjugés. Son message est simple : "C'est ici-bas que la vie des sots devient un véritable enfer" !

Au fil des siècles, l'enseignement d'Epicure a peu à peu été transformé, principalement sous l'impulsion des autorités religieuses. Si l'on n'en retient aujourd'hui que l'aspect hédoniste, la recherche du plaisir et l'individualisme, il ne faut surtout pas oublier son aspect scientifique. Si le texte original a souvent été interprété et si nombre de traductions sont toujours sujettes à caution, Lucrèce nous rappelle ainsi qu'Epicure (inspiré sans doute par Leucippe et Démocrite) a affirmé la théorie atomiste et l'assemblage hasardeux des atomes, l'existence d'autres planètes dans l'Univers, l'hérédité expliquée par un "double germe", le cycle de la matière et de la vie ("La nature du monde entier se modifie avec le temps")... Il démonte un par un les arguments en faveur d'une action divine au profit de causes naturelles pour expliquer la marche de l'Univers : "La foudre n'est pas l'oeuvre des Dieux" !

Malgré tout, paradoxe au sein de cet ordre "naturel", ni Epicure ni Lucrèce ne semblent remettre en cause l'existence des Dieux. Pour eux, ils sont des "maitres orgueilleux", lointains et indifférents dont l'Homme n'a pas à se soucier : "Les châtiments infernaux ne sont que des légendes ou des symboles". D'autres erreurs, plus "techniques", apparaissent au fil des pages : dans un système géocentrique, la Terre n'est pas une sphère mais un disque, l'esprit est un processus "fait de substance" mais localisé dans la poitrine, les espèces terrestres ne sont pas "sorties des profondeurs de la mer" ou encore c'est l'usage qui crée la fonction, et pas l'inverse... Mais peu importent les erreurs, seule compte la démarche scientifique, raisonnée, pragmatique. Lucrèce, d'ailleurs, n'hésite pas à avouer son ignorance sur certains points.

Le résumé de l'ouvrage est simple : l'Homme est mortel comme toutes choses dans l'Univers et il n'y a donc rien à espérer après la mort. Il faut ainsi profiter de notre bref passage sur Terre pour éviter problèmes et passions qui ne peuvent qu'engendrer souffrances et chagrins. Le but ultime étant d'atteindre la liberté pour le corps et le bonheur pour l'esprit à travers l'équilibre, la sagesse et la sérénité. Ce que le poète Horace a très bien résumé quelques années plus tard en deux mots : "Carpe diem !"

http://fr.wikipedia.org/wiki/Lucr%c3%a8ce

http://fr.wikipedia.org/wiki/De_rerum_natura

http://fr.wikipedia.org/wiki/Ataraxie

http://fr.wikipedia.org/wiki/Carpe_diem

http://tontondaniel.over-blog.com/quattrocento

Tonton Daniel

de la nature

Rédigé par tonton daniel

Publié dans #littérature

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