colombe

Publié le 25 Mai 2016

Bonjour à tous

"Quoi de plus innocent qu'une blanche colombe", semble nous demander Jean Anouilh au début de sa pièce éponyme écrite au lendemain de la seconde guerre mondiale ? Colombe, jeune fille innocente et naïve, fleuriste inconséquente et amoureuse, va peu à peu perdre sa candeur et ses illusions, devenir cynique et cruelle au contact de personnages odieux et insupportables, avant d'être définitivement pervertie par le monde du théâtre et ses apparences.

Dans une mise en abyme qu'il affectionne particulièrement, l'auteur semble suggérer que la vie est un théâtre hypocrite où "tout est rigoureusement faux", des meubles aux promesses et des bijoux aux acclamations. Bien que la pièce ne manque pas d'humour, Jean Anouilh y dénonce en vrac tous les défauts humains, vanité, méchanceté, envie, jalousie, colère... ainsi que les comportements méprisables, violence, mesquinerie, arrivisme, adultère, mensonge, concupiscence... Il en profite pour se moquer du vieux théâtre en vers, surjoué, celui de Réjane et de Sarah Bernhardt, il règle ses comptes avec les comédiennes capricieuses et futiles, avec la spéculation boursière, les institutions, l'armée et même les délateurs et accusateurs dont il a subi les foudres anonymes à la Libération.

La pièce est enfin un terrible réquisitoire sur la condition féminine en 1900, un constat amer sur l'argent qui mène le monde et qui arrive à corrompre l'Amour et les coeurs purs. Au dernier rideau, le rameau d'olivier est tombé, la colombe est en cage, le coeur et les ailes irrémédiablement noircis par la vie.

Tonton Daniel

colombe

Rédigé par tonton daniel

Publié dans #littérature

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