en odeur de sainteté

Publié le 21 Avril 2017


Bonjour à tous

Le saviez-vous ? L'expression "être en odeur de sainteté" qui signifie "être bien vu par une personne ou une collectivité" aurait une origine bien réelle. Face à des constatations évidemment très subjectives, les interprétations diffèrent, que l'on soit mystique, scientifique... ou écrivain !

Le parfum a toujours été associé à Dieu et au Paradis dans la tradition chrétienne. Le mot "Christ" ne signifie-t-il pas "oint" en grec ancien ? Les textes sacrés évoquent l'encens dont les volutes s'élèvent vers les cieux comme une prière, les offrandes de parfums des Rois Mages, les senteurs de rose, de lys ou de violette associés à la Vierge Marie. Ils décrivent également les parfums suaves et fleuris dégagés par les cadavres ou les reliques de quelques saints, parfois très longtemps après leur mort, phénomène auquel est associé l’incorruptibilité du corps. Fragrances de rose, de lis, de violette ou de jasmin, les exemples les plus connus sont ceux de Sainte Thérèse d’Avila et de Padre Pio qui exhalait de son vivant, dit-on, des senteurs paradisiaques. Les autorités religieuses expliquent cette "odeur de sainteté" par une "osmogénèse miraculeuse" et qualifient les saints concernés et les icones les représentant de "myroblites" ("d’où jaillit la myrrhe").

Face à ces "miracles", la science et la médecine moderne expliquent clairement ce phénomène odorant a priori bien réel chez certains individus par un changement de composition du sang, lui-même occasionné par un mode de vie ascétique. Le jeûne (religieux ou non, végétarien ou non) ralentit en effet la production de corps cétoniques et d'acétone par le foie, modifie le métabolisme, perturbe le fonctionnement des globules rouges sanguins et, finalement, réduit l'oxydation générale de l'organisme. Le cas de Thérèse d’Avila relèverait essentiellement de sa maladie, l'acétonémie diabétique. Dans certains cas, l'embaumement à base d'encens, d’aromates ou d’onguents, le bois, les fleurs ou les résines déposés près du cadavre, expliqueraient encore plus simplement le dégagement d'odeurs des reliques.

Il faut enfin être romancier et s'appeler Patrick Süskind pour créer le personnage de Jean-Baptiste Grenouille, parfumeur et meurtrier, imaginer que le plus angélique et le plus divin des parfums puisse faire naitre "une palpitation d'allégresse, une virginale et délicate lueur de bonheur", faire naitre l'amour "jusqu'à la folie, jusqu'au sacrifice de soi", maitriser "le coeur des hommes", les "inonder de beauté comme d'un feu radieux" et les faire "frémir de ravissement, pleurer de volupté et tomber à genoux comme à l'odeur de l'encens froid de Dieu" !

Tonton Daniel

"La consommation de pets-de-nonne ne garantit pas une mort en odeur de sainteté" (Patrick Heuschen)

 

en odeur de sainteté

Rédigé par tonton daniel

Publié dans #lexique, #le parfum, #religion, #médecine, #la mort

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