le goût du large

Publié le 5 Septembre 2018


Bonjour à tous

Alternative au classique et très touristique voyage en paquebot, la navigation en cargo attire chaque année davantage de curieux avides de silence et d'expériences inédites. Ce monde à part, vide d'hommes ou presque, c'est le choix du grand reporter Nicolas Delesalle qui a embarqué en 2015 sur le cargo MSC Cordoba pour un périple de neuf jours entre Anvers et Istambul. Rejetant inactivité et ennui, le séjour à bord sera prétexte aux souvenirs, aux digressions, à la rédaction de mémoires intitulées "Le goût du large", temps propice à une réflexion sur la marche du monde et sur la nature humaine, occasion d'un voyage intérieur et d'un inévitable travail d'introspection.

Alternant récits de missions et quotidien sur le porte-conteneurs, Nicolas Delesalle nous entraine au fil des pages dans un tour du monde beaucoup plus vaste que prévu, de Gaza au Proche-Orient à Mourmansk et Moscou en Russie, en passant par Banda Aceh en Indonésie, Kaboul en Afghanistan, le désert malien et l'Afrique, Dakar, Brazzaville, Oyo, Abidjan ou Le Caire. Autour du bateau, le miroir de la mer, le chant des mouettes, les grands espaces, le spectacle de la Nature et de l'océan... Au loin, la futilité des conflits humains, les détails de guerre terrifiants, les famines et les épidémies, la corruption et la misère, la surpopulation et la dévastation de l'Environnement ! En fermant les yeux, l'auteur se souvient aussi de tous ceux qu'il a croisés, orphelins nigériens, mercenaires français, humanitaires anglais, chasseurs pygmées, prostituées russes, marins philippins, ouvriers chinois, agents secrets tunisiens, réfugiés syriens, traficants de toutes nationalités ainsi que le fantôme du petit Aylan mort quelques semaines plus tôt sur une plage turque en septembre 2015...

Après une vie de reportages et cet indispensable témoignage sombre et pessimiste, Nicolas Delesalle finit par s'avouer "épuisé par le malheur des autres". Malgré le plaisir indescriptible du voyage, du mouvement, de la vie, il conclut symboliquement qu'il est inutile de chercher le mythique rayon vert ou de "courir partout sur le navire", comprenez "partout sur la planète". Afin d'éviter les frustrations et les rendez-vous manqués, il suffit de contempler la mer, l'horizon et le ciel nocturne étoilé "sans plus penser à rien", ni au contenu mystérieux des conteneurs ni à la fin du voyage...

Tonton Daniel


http://tontondaniel.over-blog.com/2016/02/cargos-la-face-cachee-du-fret.html

http://tontondaniel.over-blog.com/article-28178914.html (Hôtel Intourist)

 

le goût du large

Rédigé par tonton daniel

Publié dans #littérature, #transports, #international

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