korsakov

Publié le 13 Août 2021


Bonjour à tous

Inventer des histoires sera toujours le sort commun des romanciers et de ceux qui perdent la mémoire. Prix des libraires 2004, "Korsakov" de l'écrivain et journaliste Éric Fottorino évoque l'oubli, l'amnésie et le temps qui passe à travers les peurs, les espoirs et les rêves d'un jeune garçon de neuf ans dans la France grise des années 60, enfant de père inconnu mais plein d'amour pour une mère à peine plus âgée que lui. 

Malgré cet "amour en réserve, raison suffisante pour n'avoir jamais eu la curiosité des océans" vient pour le jeune adulte le choix terrible et inévitable de se soustraire à l'affection maternelle et la recherche de son identité sous le soleil de Sicile, ce soleil qui "aide à sourire aux mauvais souvenirs". Puis arrive la maladie, ce syndrome de Korsakov, "Alzheimer des jeunes sujets", qui efface la mémoire immédiate au profit de la mémoire profonde et qui oblige le sujet à l'invention de souvenirs fictifs ou d'aventures imaginaires pour combler le silence et le brouillard du lendemain.

La dernière partie du récit a pour décor le désert tunisien où vit le grand-père d'adoption, personnage charismatique, modèle trop formidable sans doute pour être réel... Héros de substitution idéalisé par un petit garçon admiratif ou création du cerveau malade d'un adulte déchiré entre trois familles, trois cultures et trois histoires ?

Il faut savoir partir, se réinventer, prendre une autre direction quand tous les repères s'effacent, quand les habitudes disparaissent, quand les figures familières s'éloignent, quand la curiosité s'en va, quand les jours tournent en rond, quand les souvenirs s'estompent, quand les projets ont tous abouti, quand les rires se sont tus...

Tonton Daniel
 

korsakov

Rédigé par tonton daniel

Publié dans #littérature, #médecine, #le temps qui passe

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