icon of the seas

Publié le 31 Janvier 2024

Toujours plus grand ! Toujours plus lourd ! Propriété du groupe Royal Caribbean Cruise Ltd., le plus grand paquebot de croisière du monde a largué les amarres samedi dernier 27 janvier pour sa croisière inaugurale depuis Miami vers la mer des Caraïbes, les Iles Vierges américaines et les Bahamas.

Avec ses 365 mètres de long et sa jauge de 250.800 tonneaux, l'Icon of the Seas est un véritable monstre marin. Vingt ponts, 2.800 cabines et 40 restaurants peuvent accueillir 7.600 passagers et 2.350 membres d'équipage. Le paquebot propose également le plus grand parc aquatique flottant du monde avec ses sept piscines, une vague artificielle de surf, une cascade intérieure de 17 mètres de haut et de nombreux toboggans géants. Comme tous les autres bateaux-parcs de loisirs avant lui, il a été conçu pour être la destination d'un voyage immobile et très rentable dont les escales sont quasiment devenues inutiles.

L'originalité du navire construit dans les chantiers navals de Turku en Finlande et battant aujourd'hui pavillon des Bahamas réside plutôt dans son mode de propulsion, le gaz naturel liquéfié ou GNL, hydrocarbure composé essentiellement de méthane. Comparé aux carburants traditionnels utilisés pour la marine (fuel et diesel), le GNL permet une réduction spectaculaire des rejets de particules fines et d'oxydes d'azote, de soufre et de carbone. Il permet également une diminution des coûts de maintenance des chaudières ou des moteurs et est donc utilisé depuis 2016 pour la propulsion de porte-conteneurs, de ferries et de navires rouliers.

Royal Caribbean Cruise a cependant été accusée par de nombreux scientifiques et écologistes d'écoblanchiment (ou greenwashing) pour avoir largement vanté un "carburant vert" très controversé. Les opposants pointent du doigt les fuites inévitables et souvent massives de méthane, gaz à effet de serre dont le pouvoir de réchauffement est 21 fois supérieur à celui du gaz carbonique ainsi que les émissions totales de polluants de la filière GNL depuis la liquéfaction du gaz naturel jusqu'à son transport. D'aucuns dénoncent l'impact environnemental et sanitaire du tourisme de masse et ajoutent que le concept même de croisière touristique pose désormais problème. En 2023, 200 navires de croisière conventionnels ont en effet rejeté quelques 500 tonnes d'oxyde de soufre dans l'atmosphère, l'équivalent des rejets d'un milliard de voitures !

Deux autres villes flottantes de la classe Icon ont été commandées par l'armateur pour des livraisons en 2024 et 2025. Une course au gigantisme qui alimente chaque jour davantage la colère des lanceurs d'alerte et celle des protecteurs de l'Environnement.

Tonton Daniel
 

icon of the seas

Rédigé par tonton daniel

Publié dans #transports, #environnement, #actualité

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