Publié le 3 Mai 2015

Bonjour à tous

La fondation Pierre Bergé-Yves Saint-Laurent propose à Paris jusqu'au 19 juillet l'exposition "Yves Saint-Laurent 1971 - La collection du scandale". Dès l'entrée dans les locaux historiques de la maison avenue Marceau, chaque visiteur reçoit le fac-similé du programme griffé YSL de la collection listant les 84 modèles présentés à l'époque. A l'étage, accompagnés de croquis, dessins, photographies, planches de collection, fiches d'ateliers ou échantillons de tissus et d'étoffes, seuls 28 modèles sont présentés aujourd'hui, dont l'emblématique manteau en renard vert. Malgré les nombreux accessoires, chaussures, bijoux et fourrures, il est difficile d'imaginer et de comprendre près de 50 ans plus tard le scandale provoqué par le créateur devenu de nos jours une icône sacrée de la mode.

Revenons donc en arrière. Présentée en janvier 1971, la collection haute couture printemps-été 1971 d'Yves Saint-Laurent, appelée aussi collection "Libération", était inspirée par la "mode" française des années d'occupation. Robes courtes et imprimées, semelles compensées, épaules carrées, manches bouffantes, maquillage appuyé, turbans et tissus militaires déclenchèrent un véritable scandale à Paris comme à New-York pour tous les arbitres du "bon goût" ! L'occupation était alors une période de privation qu'on n'avait pas encore oubliée et qui ne pouvait en rien servir de modèle, pas même à un jeune génie !

Face aux critiques virulentes, le provocateur Yves Saint-Laurent ira jusqu'à comparer la haute couture à une vieille dame un peu coincée... Inspiré par le look voyant de son amie Paloma Picasso, celui qui fut le premier couturier à apposer sa griffe sur du prêt-à-porter déclara avoir voulu revisité une époque pour la proposer aux jeunes filles des années 70. Pari réussi pour cette démarche plus revendicative qu'esthétique : trois ans seulement après les évènements de 1968, le courant "rétro" bousculera codes et conventions pour envahir les rues de la Capitale. Du street-wear avant l'heure !

Hors de tout contexte historique et comparées aux frasques et aux frusques de nombreux créateurs contemporains, les tenues imaginées par Yves Saint-Laurent en 1971 paraissent bien anodines aujourd'hui. Ces dernières années, des mannequins hommes et femmes ont défilé partiellement ou entièrement nus pour Rick Owens, Robyn Coles, Alicia Framis ou Hussein Chalayan par exemple. Une démarche qu'aurait sans doute approuvé le subversif Saint-Laurent à qui s'applique parfaitement cette citation du compositeur Michel Conte : "Le scandale, pour un artiste, est la meilleure proclamation de la réussite".

Tonton Daniel

YSL 1971 la collection du scandale
YSL 1971 la collection du scandale

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Rédigé par tonton daniel

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