joséphine baker

Publié le 10 Décembre 2006


Bonjour à tous

Vu hier soir sur Arte un reportage magnifique sur une grande dame aujourd'hui
oubliée ou méconnue : Joséphine Baker, dont la vie fut celle d'un personnage de roman...

Née le 3 juin 1906 à Saint Louis, Missouri, et décédée le 12 avril 1975 à Paris, Joséphine Baker
fut entre autres chanteuse, danseuse, actrice et meneuse de revue.
Mariée dès l'âge de 13 ans, elle commence à travailler comme serveuse avant de remporter son
premier concours de danse à 14. A 19 ans, elle se produit à Paris, où vétue d'un simple pagne
de bananes, elle devient rapidement la coqueluche des parisiens et de tous les français, ainsi
que l'égérie des peintres cubistes, avant de mener la revue des Folies Bergères en 1927.
En 1931, elle remporte un succès inoubliable avec la chanson "J’ai deux amours" composée par
Vincent Scotto, puis enchaine au cinéma avec une dizaine de films.
Elle prend la nationalité française en 1937 par son mariage avec Jean Lion.
En 1939, Joséphine se mobilise pour la Croix-Rouge et entre dans la résistance où ses contacts
et son don pour les langues font merveille.
Voyant sa vie menacée en France occupée, elle s’enfuit et gagne le Maroc où elle se met à la disposition
des services de renseignements de la France libre. Elle s’acquitte de missions importantes.
À la Libération, elle poursuit ses activités pour la Croix-Rouge, et chante pour les soldats et résistants
près du front. Ses activités durant la guerre lui vaudront la Légion d’honneur après les hostilités.
Le plus grand malheur de sa vie est de ne pas pouvoir avoir d’enfant.
Avec Jo Bouillon, qu’elle épouse en 1947, elle achète le domaine des Milandes en Dordogne.
Elle y accueille 12 enfants de toutes origines qu’elle a adoptés et qu’elle appelle sa « tribu arc-en-ciel ».
Dans ce domaine où elle emploie un personnel nombreux, elle engloutit toute sa fortune et multiplie les
concerts pour poursuivre son œuvre.
Alors que Joséphine est pratiquement ruinée, la princesse Grace de Monaco, amie de la chanteuse, d’origine
américaine et artiste comme elle, lui offre alors un logement pour le reste de sa vie et l’invite à Monaco
pour des spectacles de charité. A presque 70 ans, elle se produit encore sur scène avec le physique de
jeune fille qui lui valut son surnom de "Vénus noire".
Elle meurt dans son sommeil, son lit couvert de lettres d'amour du public lues avant de s'endormir...
Elle est enterrée au cimetière de Monaco.

Toute sa vie, elle aura eu à lutter contre des préjugés raciaux. Mais sa persévérance et son courage sont
salués par tous. Militante engagée contre le racisme et la ségrégation, elle fait figure aujourd’hui
d'exemple de tolérance et d’intégration.
La France démocratique d’après-guerre lui doit beaucoup. Elle est la première femme d’origine américaine à
avoir reçu les honneurs militaires français à ses funérailles.

« Un jour j’ai réalisé que j’habitais dans un pays où j’avais peur d’être noire. C’était un pays réservé
aux Blancs. Il n’y avait pas de place pour les Noirs. J’étouffais aux Etats-Unis. Beaucoup d’entre nous
sommes partis, pas parce que nous le voulions, mais parce que nous ne pouvions plus supporter ça…
Je me suis sentie libérée à Paris. »

Tonton Daniel

Rédigé par tonton daniel

Publié dans #portraits

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