conflits JOS
Publié le 18 Février 2010
Bonjour à tous
Où l'on apprend que la ville de Jos, au Nigéria, porte un nom évocateur...
Article de Scott Baldauf pour The Christian Science Monitor (!) repris dans Courrier International n°1004 du 28 janvier 2010 :
"Des tensions religieuses qui n’en finissent pas :
Les affrontements entre chrétiens et musulmans ont fait des centaines de morts. Le calme est revenu, mais il reste précaire.
Les responsables de la mosquée centrale, où la plupart des corps des musulmans ont été transportés pour être enterrés, parlent de 139 victimes. Mais, selon d’autres sources, le bilan pourrait
être beaucoup plus lourd, sans doute proche de 400. Du 17 au 20 janvier, de violents affrontements ont opposé chrétiens et musulmans dans la ville de Jos, au centre du Nigeria. Les massacres ont
aussi touché les villages limitrophes et provoqué l’exode de plusieurs milliers de personnes vers l’Etat de Bauchi [nord du pays], proche de celui du Plateau [dont Jos est la capitale]. “Ces
violences s’expliquent par le fait que les deux communautés ont beaucoup de problèmes communs, en particulier un manque de perspectives économiques”, estime Corinne Dufka, une chercheuse de Human
Rights Watch (HRW). Selon elle, le mécontentement des jeunes est souvent instrumentalisé par des politiciens ambitieux. Le déploiement de l’armée, envoyée en renfort dès le 19 janvier, pourrait
être positif “si cette dernière limite son recours à la force à l’emploi de gaz lacrymogènes pour évacuer les rues”, affirme la chercheuse. Les émeutes ont été provoquées par les protestations de
chrétiens contre la construction d’une mosquée dans leur quartier, et par l’attaque d’une église catholique par des musulmans.
Jos, acronyme de Jesus Our Savior [Jésus notre sauveur], se trouve à la frontière entre la moitié nord du pays, qui est majoritairement musulmane, et la moitié sud, essentiellement chrétienne.
Depuis l’indépendance du Nigeria en 1960, des flambées de violence éclatent sporadiquement entre les deux communautés. Difficile de dire jusqu’à quel point la politique du gouvernement a eu une
incidence sur ces affrontements. Mais la crise politique provoquée par le refus du président musulman, Umaru Yar’Adua, hospitalisé ces deux derniers mois en Arabie Saoudite, de céder le pouvoir à
son vice-président chrétien Goodluck Jonathan n’a certainement pas contribué à l’apaisement. De nombreux hommes politiques musulmans se disent opposés à une cession, même temporaire, du pouvoir
au vice-président. Depuis des années, un accord formel d’alternance de présidences chrétienne et musulmane prévalait dans le pays afin de préserver la paix. Les musulmans vont être les
principales victimes des violences, en particulier celles commises par les forces de l’ordre chrétiennes. Lors des heurts de novembre 2008, qui avaient fait 340 morts, 133 personnes avaient été
tuées par des policiers et, selon Human Rights Watch, 131 d’entre elles étaient de confession musulmane. “Le gouverneur de l’Etat du Plateau est chrétien et les musulmans se méfient beaucoup de
lui”, constate Eric Gottschuss, qui travaille pour HRW. “Nous avons demandé au gouvernement nigérian de faire preuve de modération et de tenir pour responsables de leurs actes les forces de
sécurité qui commettraient des actes de violence contre des civils.”
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jos
http://tontondaniel.over-blog.com/article-25292324.html
http://tontondaniel.over-blog.com/article-34356143.html
Tonton Daniel