la voix de la terre

Publié le 21 Mai 2020


"Le monde est submergé par une crise sans précédent. J’ai 83 ans et je n’ai jamais connu une situation semblable. Le coronavirus est une démonstration de la force de la nature, qui échappe à notre contrôle. Les êtres humains contemporains imaginent que, par la science et la technologie, nous pouvons conquérir la nature. Mais celle-ci nous rappelle très clairement en ce moment que croire cela est pure arrogance.

Le désir de conquête de la nature vient de notre croyance que nous sommes en dehors d'elle. La pensée dualistique est à la racine du problème. Les êtres humains font partie de la nature comme toutes les autres formes de vie. Vivre en harmonie avec la nature est l'impératif urgent de notre époque et la toute première leçon que nous avons besoin de tirer de cette crise. 

La seconde leçon à retenir du coronavirus est que chaque action humaine a des conséquences. Ces cent dernières années, les activités humaines ont été la cause de la diminution de la biodiversité, de l'augmentation des émissions carbone et de la production de gaz à effet de serre, à l'origine du changement climatique. Nos océans sont pollués par le plastique, nos sols sont empoisonnés par les produits chimiques artificiels, nos forêts tropicales disparaissent à une vitesse jamais vue. Toutes ces activités humaines néfastes auront des conséquences désastreuses. Dans l'immédiat, nous devons accepter que la nature nous envoie un message fort. 

Mais une crise est aussi une opportunité. Le coronavirus peut être un appel à nous réveiller. Nous avons besoin de ralentir et, avec humilité, d'écouter la voix de la Terre. Nous devons affronter cette crise avec résilience, patience, solidarité et équanimité.

Mais la nature est bonne et généreuse, compréhensive et attentive. Dans la nature, tout finit par passer. Le coronavirus passera, lui aussi. L'humanité doit répondre de manière collective à la crise et la voir comme l'occasion de reconfigurer notre économie, nos systèmes politiques, notre mode de vie. Nous devons apprendre à respecter la place de la nature sauvage, apprendre à célébrer l'abondance de beauté et la diversité de la vie. Ce que nous faisons à la nature, nous le faisons à nous-mêmes. Dans le processus de l'évolution de la nature, il y a eu de nombreuses crises. Qui sait, peut-être la crise du coronavirus est-elle là pour donner naissance à une nouvelle conscience : celle de l'unité de la vie."

Satish Kumar, philosophe et activiste écologique indien, auteur de "Pour une écologie spirituelle" et "Tu es donc je suis".
02 mai 2020
 

 

Rédigé par tonton daniel

Publié dans #actualité, #environnement, #inde

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