Publié le 15 Avril 2018


Bonjour à tous

Comment résumer "Kong", le dernier roman-fleuve de l'écrivain Michel Le Bris, créateur du concept de "littérature-monde" ? Derrière ce titre minimaliste se cache en effet une vaste fresque historique, la biographie romancée de deux hommes d'exception, un tourbillon de 900 pages à l'extraordinaire pouvoir évocateur aboutissant à la genèse et à la sortie du film "King Kong", écrit, réalisé et produit en 1933 par Merian C.Cooper et Ernest B.Schoedsack.

L'histoire commune des deux amis débute par leur rencontre à Vienne en 1919, à l'issue du premier conflit mondial. Se définissant comme "rêveurs de voyages", l'as de l'aviation et le caméraman ne se quitteront plus et traverseront ensemble tous les conflits majeurs de ce début de XXe siècle accompagnés par Marguerite Harrison et Ruth Rose, deux femmes au caractère bien trempé.
Pour le tournage de films documentaires retentissants, révélant "la dimension romanesque du réel" et considérés aujourd'hui comme les premiers témoignages journalistiques filmés, les deux complices iront à la rencontre des ethnies oubliées d'Afrique, d'Asie du sud-est, du Moyen-Orient, en Abyssinie, en Iran, au Siam ou au Tanganyka.
De Haïlé Selassié à Herbert Hoover, ils croiseront de nombreux personnages historiques et autant d'anonymes hauts en couleurs, soldats, contrebandiers, chercheurs d'or, marins, chefs de guerre, prostituées, missionnaires, prisonniers évadés... Sans oublier quelques visionnaires et illuminés, de nombreux miséreux, orphelins, esclaves, réfugiés ou pestiférés...

De retour à New-York, Cooper et Schoedsack prendront part au lancement de l'aviation commerciale et de l'aéropostale aux côtés de Charles Lindbergh et d'Amelia Earhart, à la création de la PanAm en pleine crise économique de 1929, au développement du cinéma parlant aux côtés des Lasky, Zukor et autres Selznick. Période très mouvementée, les années 30, c'est l'époque de la prohibition, d'Al Capone, des milliardaires philanthropes, de la Grande Dépression, du New Deal de Roosevelt, d'Adolf Hitler, des frontières incertaines et changeantes, l'époque des dernières grandes explorations et des empires coloniaux, tout un monde qui disparait... Loin de leurs premiers films animaliers, les deux amis participeront à la mise au point pour le cinéma de nombreuses innovations techniques, animation, trucages ou synchronisation, croiseront producteurs et réalisateurs, nouveaux nababs et anciennes gloires du muet, cascadeurs et techniciens dans le décor des villas somptueuses et des grands studios d'Hollywood. Juste le temps de se demander si le cinéma est art ou industrie, mystification ou "temps solidifié" ?

En 1932, inspirés par leurs lectures et par leurs incroyables aventures à la Corto Maltese, par les jungles d'Hollywood et de New-York, par "Le monde perdu" de Sir Arthur Conan Doyle et par "Voyages en Afrique Equatoriale" de Paul Du Chaillu, les deux hommes vont mettre sur pied pour RKO une fiction "plus prenante que la réalité", à la fois conte de fées et film d'horreur à l'instar de "La Belle et la Bête" ! Film insensé réalisé dans des circonstances insensées, "King Kong", tourné par Cooper pour et avec Fay Wray sera la transposition d'une histoire d'amour par procuration, fantasme visuel dont les effets spéciaux révolutionnaires deviendront des références et qui vaudront à l'oeuvre une renommée internationale et définitive.

Plusieurs vies difficiles à résumer, donc ! Après huit années d'écriture et une liste de références impressionnante en fin d'ouvrage, le passionnant "Kong" de Michel Le Bris finit par déborder de tous côtés, se dispersant dans un bouillonnement incessant, un foisonnement de personnages, d'anecdotes et d'aventures secondaires, regroupant plusieurs livres en un seul. Parcours spirituel de deux hommes de génie, réflexion sur le temps qui passe, récit documentaire, métaphore sur la nature humaine, réquisitoire contre la guerre et le totalitarisme, histoire d'amour et histoire d'un film de légende, "Kong" est tout cela à la fois ainsi que le prélude incontournable à la redécouverte d'un vieux film en noir et blanc daté de 1933. Une île mystérieuse dans la brume, des tams-tams invisibles, un rugissement menaçant au fond de la jungle, une silhouette gigantesque... Que le spectacle commence !

Tonton Daniel

http://tontondaniel.over-blog.com/article-gorille-enlevant-une-femme-65412435.html

Grass 1925 :

https://youtu.be/FdnL0CkRdkk

Chang 1927 :

https://youtu.be/2XQBMI0fMko

KIng Kong 1933 :

https://youtu.be/H0WpKl2A_2k

 

kong

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #littérature

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Publié le 14 Avril 2018


Bonjour à tous

Episode peu glorieux de l'histoire américaine aujourd'hui quasiment oublié, l'affrontement mortel à Washington en 1932 entre vétérans de la première guerre mondiale d'un côté, police et armée régulière de l'autre, coutera les élections présidentielles à Herbert Hoover au profit de Franklin Roosevelt et inspirera de nombreux vétérans du Vietnam après 1975 à l'issue du conflit.

Source Wikipedia :

"La Bonus Army, aussi nommée Bonus March ou Bonus Expeditionary Force était un rassemblement d'environ 20 000 vétérans américains de la Première Guerre mondiale qui manifestèrent du printemps jusqu'à l'été 1932 pour demander le paiement immédiat de primes.

Accompagnés de leur famille, les anciens militaires se réunirent à Washington, D.C. avec le sergent Walter W. Waters à leur tête et furent encouragés par le major général Smedley Butler, l'une des figures militaires populaires de l'époque. Les manifestants demandaient une révision de l'Adjusted Service Certificate Law votée en 1924 qui devait fournir une prime aux vétérans après une période de 20 ans. À la suite de la Grande Dépression, les réalités économiques étaient telles que la plupart des anciens combattants n'avaient pas un revenu suffisant pour vivre et que l'octroi de ce « bonus » était urgent.

Deux vétérans furent tués par balles dans les affrontements du 28 juillet avec la police et le maintien de la paix ne semblait plus possible. Le président Herbert Hoover ordonna aux troupes fédérales d'intervenir. Le rassemblement fut réprimé par l'armée dirigée par Douglas MacArthur, une opération possible en vertu du Posse Comitatus Act qui autorisait l'intervention de l'armée dans la capitale. Avec l'aide de la police et de l'armée, le camp fut détruit. Du gaz lacrymogène fut employé afin de disperser les manifestants mais cette décision se solda par la mort par asphyxie de deux enfants. Le bilan final fut lourd avec plus de 1 000 blessés et l'opinion publique fut critique vis-à-vis des décisions politiques et de la répression militaire.

Le gouvernement resta inflexible et la Bonus Army se réunit à nouveau une année plus tard. C'est finalement sous le mandat du président suivant, Franklin Roosevelt que le « bonus » devint une réalité dès 1936."

Tonton Daniel

 

l'armée du bonus

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #histoire, #USA

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Publié le 11 Avril 2018


Bonjour à tous

Connaissez-vous Pierre Molinier, peintre et photographe bordelais proche des surréalistes et d'André Breton, connu aujourd'hui pour ses tableaux érotiques et ses photomontages ?

Subversif et provocateur, il se masturbait devant ses visiteurs tel le philosophe grec Diogène, prétendait se nourrir de son propre sperme quand il ne le mélangeait pas à ses pigments et aux laques dont il enduisait ses oeuvres, ce qui lui faisait dire : "Je mets sur mes tableaux le meilleur de moi-même" !

Né en 1900, l'inventeur syllogomane, érotomane et fétichiste de la machine à "s'autosucer" avait prévenu que le jour où son sperme "serait comme de l'eau" et qu'il ne pourrait plus jouir, il se suiciderait ! Quand, à 76 ans, ses médecins lui découvrent un cancer de la prostate, il n'hésite pas et se tire une balle de colt 44 dans la tête !

Tonton Daniel

Sources : Internet / Dictionnaire des mots du sexe - Agnès Pierron - Balland

 

pierre molinier

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #portraits, #les arts, #sexualité

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Publié le 6 Avril 2018


Bonjour à tous

Ils sont 100 au départ. Il n'en restera plus qu'un à l'arrivée. Les autres mourront...

Par défi, désoeuvrement, appât du gain ou simple besoin d'exister, une centaine d'adolescents volontaires participent au péril de leur vie à la Longue Marche, "sport national" dans une Amérique dystopique où la vie n'a pas beaucoup de valeur. Dirigé par un mystérieux commandant jouant les animateurs vedettes, "The Long Walk" est en effet un spectacle mortel et ultra-violent au règlement implacable, encadré par des soldats froids et insensibles comme des automates et par des spectateurs avides de sang et de paris comme bien avant eux le public des jeux du cirque ou celui de la guillotine...

Au fil des heures et des kilomètres, dans une alternance de rêves éveillés, de somnolence mécanique et d'instinct animal, les participants vont ralentir, s'arrêter ou tomber un par un, avant d'être achevés en direct par une rafale de pistolet-mitrailleur devant l'oeil morbide des caméras... Avec un suspense terrifiant et des scènes d'une précision parfois insoutenable, "Marche ou crève" de Stephen King appartient au thème des "TV death games" si fréquent en littérature et au cinéma depuis les années 60 : "La Dixième Victime", "La Mort en direct" ou "Le Prix du danger", "Running Man", "Battle Royale" ou "The Hunger Games", auxquels on peut ajouter la violence de "Rollerball", les marathons sportifs du roman "On achève bien les chevaux" d'Horace McCoy, l'étonnant "Acide sulfurique" d'Amélie Nothomb ou le décompte funèbre et infernal des "Dix petits nègres" d'Agatha Christie...

La société de "Marche ou crève" décrite en 1979 par Stephen King fait elle aussi froid dans le dos : de mystérieuses et implacables "escouades" assurent une répression politique, les naissances sont contrôlées suivant un programme d'enfant unique nommé "responsabilité", les écoles sont surpeuplées, le voyeurisme morbide est assumé grâce à des caméras de télévision aussi invisibles qu'indiscrètes et implacables. Désirez-vous remporter "le Prix", "tout ce que vous voulez pour le restant de vos jours" ? Toute ressemblance prémonitoire avec une télé-réalité moderne...

Parabole sur la vie et la mort, "Marche ou crève" c'est chacun de nous allant son chemin, à sa vitesse, traversant des villages, croisant d'autres marcheurs, perdant en route amis et parents, changeant de direction au gré des carrefours, guettant le terme du parcours, plus ou moins lointain mais forcément inéluctable. L'important est-il de gagner ? d'aller le plus loin possible ? d'avoir aidé son prochain au cours du voyage ? de garder espoir ? d'être le meilleur, le plus fort, le plus intelligent ? de laisser une empreinte sur le chemin ? de croire qu'il y a quelque chose derrière la ligne d'arrivée ?

Quelle que soit la réponse, il faut marcher ou crever...

Tonton Daniel

 

marche ou crève

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #littérature, #la mort, #la marche

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Publié le 4 Avril 2018


Bonjour à tous

Une brume mortelle d'origine inconnue, des personnages mal définis, un scénario squelettique cousu de fil blanc, deux ou trois effets spéciaux et quelques bons sentiments autour d'une enfant-bulle... "Dans la brume" du québécois Daniel Roby risque de laisser plus d'un spectateur dans le brouillard ! Le film ne permet de retrouver avec plaisir que les sublimes toits de Paris et deux grands "anciens" du cinéma français, les formidables Anna Gaylor et Michel Robin.

Fans de Romain Duris, amateurs de science-fiction, amoureux de Paris et claustrophobes de tout poil, passez votre chemin !

Tonton Daniel

 

dans la brume

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #cinéma, #paris - ile de france

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