Publié le 19 Janvier 2020


Bonjour à tous

Perdu dans la campagne charentaise, dans la petite commune de Magnac-Lavalette située à quelques kilomètres au sud d'Angoulême, se dresse l'un des plus étranges châteaux français ! Surnommé le Versailles charentais ou la "folie Réthoré", le château de la Mercerie est né de la passion de deux frères excentriques et fantasques, Raymond et Alphonse Réthoré, acquéreurs en 1924 du domaine de Saint-Paul dit de la Mercerie et de son petit logis seigneurial datant du XVIe siècle. La fortune familiale acquise dans l'industrie est entièrement réinvestie dans l'achat de pièces somptueuses souvent acquises à l'étranger, mobilier ayant appartenu au prince Orlov et à la duchesse de La Rochefoucauld, peintures, sculptures, marbres, boiseries, statues, lustres, lambris, ainsi qu'une bibliothèque de 2000 ouvrages rares et une extraordinaire collection d'azulejos composant 32 panneaux monumentaux. Pièce surréaliste à l'image de l'ensemble, la chambre Béruges abrite un surprenant baldaquin destiné à accueillir les visiteurs de marque comme le général De Gaulle avec lequel Raymond a travaillé et un cabinet rempli d'oeuvres érotiques surnommé "le Secret de la Mercerie"...

A partir de 1947, afin d'agrandir le château, les deux frères font édifier une extravagante et spectaculaire façade de style classique Renaissance italienne mesurant 220 mètres de long ! Destinée à rappeler le Grand Trianon du parc de Versailles, ce décor en trompe-l'oeil ne sera hélas jamais achevé. Ruinés en 1970, les deux hommes mourront sans descendance en 1983 et 1986 et se feront ensevelir sous deux piliers de leur palais ! Passé de main en main, le domaine menace ruine, les collections sont dispersées mais le bâtiment est sauvé en 2011 par la signature d'un bail emphytéotique entre la société propriétaire et la commune qui fait inscrire l'ensemble aux monuments historiques en 2012 et ouvrir la visite au public en 2013.

Reste aujourd'hui le souvenir de deux hommes mystérieux, un petit château provincial, de discrets jardins à la française, un arboretum planté d'essences rares et l'élégante silhouette d'un rêve de pierre devenu ruine romantique, décor de théâtre dans lequel nul n'a encore aperçu de fantômes... Les apparences déçoivent et sont souvent trompeuses !

Tonton Daniel

 

château de la mercerie

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #architecture

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Publié le 16 Janvier 2020


Bonjour à tous

Longue d'à peine 200 mètres, la minuscule Ile des Faisans située sur la Bidassoa entre Pays Basques français et espagnol, est aujourd'hui le seul et unique territoire terrestre à avoir le statut officiel de condominium administré alternativement par deux États souverains. 

Placée sous l’autorité des forces armées des deux pays et officiellement dirigé par deux "vice-rois", le commandant de la Marine nationale à Bordeaux côté français et son homologue basé à Saint-Sébastien côté espagnol, l'Ile des Faisans n'est pas une copropriété mais un territoire dont la gestion est commune à la France et à l'Espagne avec un changement d'administration tous les six mois.

Malgré sa petite taille, l'Ile des Faisans, appelée également Ile de la Conférence depuis 1690, a marqué l'Histoire ! Elle a vu passer le roi François Ier en 1526, l’Infante Anne d’Autriche en 1615, le cardinal de Mazarin et les diplomates chargés de signer le traité des Pyrénées en 1659, puis Louis XIV et Philippe IV d'Espagne l'année suivante pour formaliser à la fois la paix entre les deux nations et le mariage du Roi-Soleil avec l'infante espagnole. A l'occasion du bicentenaire du traité, l’impératrice Eugénie et la reine d’Espagne Isabelle II y firent ériger en 1859 une stèle commémorative toujours visible depuis la rive.

Le concept de condominium est une notion floue qui a évolué avec le temps, l'Histoire et les intérêts nationaux. En droit international public, la définition actuelle fait état "d'un territoire sur lequel plusieurs États souverains exercent une souveraineté conjointe au terme d'un accord formel".

Quelques condominiums maritimes demeurent toujours mais les condominiums terrestres, protectorats et contrées sous mandat ont désormais presque tous disparu. Les zones occupées en Allemagne après 1945 ainsi que Berlin-ouest était classés comme "co-imperium", secteurs sous tutelle provisoire. Quant à la principauté d'Andorre, elle était un "paréage" jusqu'en 1993, date à laquelle elle est devenue un État souverain, coprincipauté parlementaire dont les deux "coprinces" (l'évêque d'Urgell et le président français) n'ont qu'un titre honorifique. Seuls subsistent quelques régions aux frontières imprécises, au statut juridique non officiel ou administrées par des entités non souveraines ou aux compétences limitées, aux Émirats Arabes Unis ou en Afrique centrale par exemple, mais qui n'ont pas le statut de condominium.

En raison du droit international, l'accès à l'Ile des Faisans est aujourd'hui interdit au public, l'île n'est donc reliée aux deux rives par aucun pont et ne comporte aucune construction. Les visites sont néanmoins possibles lors des journées européennes du patrimoine, occasion de rappeler la jolie tradition qui prétend que le nom de l'île ne viendrait pas de celui de l'oiseau coloré mais de celui des "faiseurs de paix" de 1659 !

Tonton Daniel
 

l'île des faisans

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #le saviez-vous, #pays basque, #histoire

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Publié le 13 Janvier 2020


Bonjour à tous

Perdu en Inde dans le massif de l'Himalaya à 5000 mètres d'altitude, dans une vallée proche du Tibet éloignée de toute civilisation, un lac mystérieux alimente les plus folles rumeurs depuis presque un siècle. Petit lac glaciaire très peu profond de 40 mètres de long, le Roopkund est gelé pendant 11 mois de l'année et laisse voir au fond de ses eaux vert-bleutées pendant quelques semaines estivales des centaines d'ossements humains qui lui ont donné depuis sa découverte en 1942 le surnom macabre et peu flatteur de "lac aux squelettes" ! 

Après différentes hypothèses s'inspirant parfois des légendes de la région (procession royale soumise à la colère de divinités hindoues, pèlerins tués par une tempête de grêle, secte religieuse suicidaire, armée japonaise égarée...), plusieurs missions scientifiques ont visité les lieux afin de percer le secret de ce cimetière d'altitude. Les premières constatations ont dénombré plus de 500 individus, hommes, femmes et enfants, faisant parfois état de fractures crâniennes et notant la remarquable conservation de certains squelettes auxquels étaient encore attachés certains muscles en raison des conditions climatiques.

La deuxième étape qui a intégré datation des ossements au carbone 14 et analyse génétique a permis de déterminer la date de 840 ap. JC. et des origines locales, laissant ainsi supposer des décès simultanés survenus au sein d'un groupe uniforme lors d'un événement unique. Enigme résolue ? En 2019, une nouvelle observation basée sur l'étude de 38 nouveaux squelettes de tous âges révèle au contraire trois groupes distincts d'individus sans liens familiaux directs et aux régimes alimentaires distincts : le premier, déjà connu, apparenté aux Indiens contemporains et daté du IXe siècle, le deuxième associé à l'Asie du Sud-est et le troisième à la Méditerranée orientale, ces deux derniers beaucoup plus récents car postérieurs au XVIIe siècle !

Pour comprendre l'origine des défunts, la seule piste sérieuse évoque un chemin de pèlerinage passant à proximité du lac et menant à un sanctuaire hindou populaire du culte de Nanda Devi. D'aucuns évoquent aussi "la présence d'une communauté grecque installée au XVIIIe siècle à Calcutta et venue explorer les sommets". Quant aux causes de décès, les chercheurs ont éliminé les combats violents, les sacrifices, les offrandes rituelles, les infections bactériennes et les épidémies. Restent le froid, les tempêtes de grêle, les éboulements fréquents entre ces montagnes encaissées, le lac voisin permettant au fil du temps l'inhumation rapide et facile des voyageurs égarés, victimes des conditions climatiques ou des catastrophes naturelles.

Alors que le site est régulièrement pillé par des randonneurs sans scrupule, d'autres squelettes devraient bientôt être étudiés, ainsi que des artefacts archéologiques trouvés sur place. L'occasion de nouvelles surprises ? Dans son décor beau à couper le souffle, le lac aux squelettes n'a pas encore révélé tous ses secrets !

(Source : internet et magazine Science et vie n°1226 - Novembre 2019)

Tonton Daniel
 

le lac aux squelettes

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #secrets et mystères, #la mort, #inde

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Publié le 12 Janvier 2020

Bonjour à tous

"Dans les profondeurs de l'océan, quelque chose s'est réveillé" peut-on lire sur l'affiche du film "Underwater" du réalisateur américain William Eubank... Nom d'une méduse ! De quoi peut-il donc s'agir ? D'un requin géant, d'un dinosaure atomique, du fantôme de Bob l'éponge ? Non point ! Juste de quelques vilaines bébêtes affamées, tapies au fond de l'océan et voulant se restaurer des survivants d'une plate-forme de forage sous-marine en perdition !

Déjà vu, me direz-vous ? Nom d'une étoile de mer, mais c'est bien sûr ! Ce film indécis, hésitant entre film catastrophe, de science-fiction et d'horreur n'est qu'une fade, pâle et assumée resucée d'Abyss et d'Alien, associant un huis-clos oppressant au scénario minimaliste, des effets spéciaux anxiogènes, un message féministe, une parabole écolo ("Nom d'une Saint-Jacques ! Nous n'avons pas le droit d'être ici !"), une héroïne au crâne rasé (seul atout du film, Kristen Stewart en clone de Sigourney Weaver reste très crédible) et quelques personnages secondaires frisant souvent le ridicule (le frenchie Vincent Cassel est inexistant, même en V.O. !).

Bref, arachnophobes, claustrophobes, alienophobes et nanarophobes, abstenez-vous ! Quant aux autres, si quelque chose s'est réveillé au fond de l'océan, on peut craindre le contraire au fond des salles obscures...

Tonton Daniel

 

underwater

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #cinéma

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Publié le 11 Janvier 2020


Bonjour à tous

Les passagers du Titanic avaient-ils lu le roman de Jules Verne "Une ville flottante" paru quarante ans avant le naufrage de leur navire en avril 1912 ? Inspiré par le voyage qu'il effectua en 1867 sur le Great Eastern entre Liverpool et New-York, le célèbre écrivain français y décrit à la fois le paquebot avec, comme à son habitude, une somme effarante de chiffres et de détails techniques, mais aussi le microcosme grouillant sur ce bateau hors norme à travers une série de personnages pittoresques, société cosmopolite composée de milliers de personnes, repliée sur elle-même et soumise aux mêmes occupations que sur la terre ferme.

Décor du roman, le gigantesque et luxueux Great Eastern navigua de 1860 à 1890 et fut le plus grand bâtiment de son époque. Navire mixte à voiles et à vapeur, à la silhouette improbable ornée de roues à aubes géantes et de six mâts démesurés, cet "éléphant blanc" eut très tôt mauvaise réputation après une construction difficile, l'échec d'un premier lancement, la faillite de l'architecte et toute une série de grèves, d'échouages, de "fortunes de mer" et d'accidents mortels dont la liste fait frémir, depuis sa mise en chantier et ses essais jusqu'à sa première arrivée dramatique à New-York !

Dès les premières pages, comme dans la réalité, incidents, accidents et mauvais présages se succèdent, mort de plusieurs hommes d'équipage, épave dérivante ou icebergs menaçants auxquels Jules Verne ajoute un souffle fantastique, une histoire d'amour, quelques fantômes et le style parfois naïf et passionné qui le caractérisent pour faire de la traversée transatlantique un véritable "voyage extraordinaire" plein de suspense et de rebondissements.

A la fois récit d'anticipation, guide touristique et "roman documenté", "Une ville flottante" préfigure la course au temps, la concentration humaine, les "touristes enragés et voyageurs express" embarqués aujourd'hui sur des paquebots de ligne et de croisière toujours plus grands et plus anonymes. A l'instar du "Naufrage du Titan" écrit par Morgan Robertson en 1898, il laisse aussi augurer et pressentir la plus célèbre des tragédies maritimes, celle d'un voyage qui prit fin une nuit d'avril 1912 dans l'Atlantique nord et qui alimente depuis plus d'un siècle une invraisemblable collection de questions, de légendes et de rumeurs...

Tonton Daniel
 

une ville flottante

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #littérature, #transports

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