Publié le 21 Mai 2025

Qu'est-ce que le temps ? Comment définir de manière scientifique la notion du temps qui passe ? Et comment le mesurer ?

Ouvrage désigné "meilleur livre d'histoire des sciences" en 1999, "L'Empire du temps : Les horloges d'Einstein et les cartes de Poincaré" signé par le physicien américain Peter Galison raconte la bataille oubliée de la synchronisation des horloges à la fin du XIXe siècle, décrit la mise en place d'une heure "mondiale" pour répondre aux intérêts nationaux et militaires, financiers et commerciaux, scientifiques et astronomiques, et dresse les portraits croisés de deux savants aux histoires, méthodes et personnalités très différentes, Henri Poincaré et Albert Einstein.

Suite à l'harmonisation des unités légales et du système métrique en 1875, la nécessité de définir la seconde, et donc le temps, devenait urgente afin de coordonner de façon rationnelle échanges commerciaux, horaires des chemins de fer, transports transfrontaliers et systèmes de communication. Au tournant du XXe siècle, des débats interminables sur "la simultanéité à distance" enflammaient en effet les communautés techniques, industrielles, intellectuelles et scientifiques autour de préoccupations quotidiennes on ne peut plus concrètes.

L'adoption en 1911 des fuseaux horaires calés sur le méridien de Greenwich s'accompagnera enfin d'une heure "électrique et synchronisée", d'un temps local et apparent que le pragmatique Poincaré qualifiera de "conventionnel" et d'utile. Mais à peine quatre ans plus tard, en 1915, Einstein bousculera le nouvel édifice avec sa célèbre théorie de la relativité en affirmant que le temps absolu et "véritable" défini par Newton n'existe pas, que le temps est relatif, peut ralentir et varier en fonction du mouvement des choses, de la même manière que les champs gravitationnels peuvent fluctuer et que l'espace peut se contracter et se courber sous l'influence de la matière-énergie qu'il contient.

Les deux hommes ne se rencontrèrent qu'une seule fois, à Bruxelles, en 1911 et la mémoire collective n'a retenu que le nom du plus jeune. Au fil des pages, Peter Galison, lui, ne cache pas sa préférence et son admiration pour un Poincaré philosophe, sage et respecté, souvent opposé à un Einstein jeune, orgueilleux, irrespectueux pour ses aînés et fier d'être "hérétique". L'auteur assume son parti-pris et suggère sans ambages que le génial Einstein n'était pas seul créateur de la théorie de la relativité, mais le dernier maillon d'une longue chaîne de scientifiques souvent oubliés parmi lesquels Maxwell, Lorentz, Planck, de Broglie ou Hermann Minkowski et son espace-temps à quatre dimensions. Bref, que cette révolution fut l'aboutissement d'une réflexion multiple, plurielle, collégiale, internationale, la suite d'une chaîne d'intuitions, de découvertes, de débats, d'échanges, d'influences et d'ambitions … au fil du temps !

"La coordination des horloges [fut le] point de départ principiel de la relativité" puis de la physique quantique. Une façon de remettre certaines pendules à l'heure ? Dont acte !

Tonton Daniel
 

l'empire du temps

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #littérature, #le temps qui passe, #astronomie et espace

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Publié le 13 Mai 2025

Encore une aberration écologique et une nouvelle preuve de la bêtise humaine !
En 1872, sous la plume de Jules Verne, le très pressé et très anglais Phileas Fogg faisait le tour du monde en 80 jours. Un siècle et demi plus tard, les touristes britanniques influencés par les réseaux sociaux ont adopté un nouveau "voyage de l'extrême", appelé “Extreme day tripping” ou “No hotel travel” (« Escapade extrême » en français), encore plus ridicule qu'un tour complet de l'Europe en une semaine. Leur but ? Aller beaucoup plus vite que le parieur londonien, décoller très tôt le matin, "visiter" en moins de 24 heures une grande ville à l'étranger, Milan, Copenhague, Barcelone, Prague ou Bruxelles, et rentrer le soir même par le dernier avion ! Sans réserver d'hébergement, l'œil en permanence sur leur montre ou leur smartphone, prenant juste le temps d'un selfie et d'un fast-food avant de rentrer chez eux… et se moquant éperdument de leur empreinte et de leur bilan carbone !
De quoi rendre jaloux Phileas Fogg et faire hurler tous les défenseurs de l'Environnement à l'heure du réchauffement climatique !
Pour tout comprendre de ce phénomène, voici un article du journal Ouest-France paru en octobre dernier sous la plume d'Arnaud Fischer :

"Qu’est-ce que l’« extreme day tripping », cette nouvelle tendance de voyage néfaste pour la planète ?
Des escapades à l’étranger d’un seul jour, voilà la nouvelle tendance voyage connue sous le nom d’« extreme day tripping » ou « escapade extrême » en français. L’objectif est de réduire au maximum les coûts en profitant de tarifs avantageux proposés par les compagnies aériennes. Mais cette pratique, très néfaste pour la planète, fait pâlir les défenseurs de l’environnement , l’avion étant l’un des principaux émetteurs de CO2.

« Le principe est le suivant : des voyageurs britanniques, rebutés par des hébergements plutôt coûteux, décident de s’envoler pour une ville européenne… où ils ne resteront pas plus de vingt-quatre heures afin de minimiser les frais », explique Géo.
Pour Alex Choi, le créateur de la plateforme extremedaytrips.com, si cette pratique séduit, c’est surtout à cause du faible coût que ces voyages représentent. « Les vols sont généralement bon marché, ce qui permet d’explorer aisément l’Europe. « Les vols aller-retour vers Milan sont moins chers qu’un billet de train aller simple pour Manchester ! » a pu lire sur les réseaux sociaux Claudia Rowan, journaliste pour le journal anglais The Times qui a testé une « escapade extrême » à Barcelone en partant de Londres. Elle raconte dans son retour d’expérience à quel point il faut être organisé pour optimiser son voyage d’un jour. La moindre activité doit être réservée à l’avance et calée dans un emploi du temps surchargé.

Selon le rapport 2024 sur les tendances en matière de voyages de l’aéroport de Luton (Royaume-Uni), environ 39 % de ces voyageurs d’une journée sont motivés par la volonté d’éviter les frais d’hébergement, tandis que pour 35 %, c’est la flexibilité de réserver des voyages de dernière minute.
Pour le moment, cette pratique est essentiellement pratiquée par les Britanniques, pour qui un trajet en avion est bien moins cher que rejoindre deux villes du pays en train. Le quotidien The  Mirror cite l’exemple d’une anglaise « tellement déterminée à éviter les trains coûteux du Royaume-Uni » que lorsqu’elle veut rejoindre sa famille à Manchester depuis Londres, où elle vit, « elle passe par l’Europe continentale ».
« Je prends le premier vol de la journée au départ de Londres vers un endroit qui propose également un vol bon marché en fin de journée vers Manchester. Ainsi, je passe la majeure partie de la journée dans une nouvelle destination », raconte la jeune femme de 26 ans au journal.

Aujourd’hui l’« extreme day tripping » se démocratise de plus en plus, à tel point qu’un groupe Facebook - comprenant 233 000 membres - a été créé pour les aficionados et que certains se réunissent directement à l’aéroport. The Telegraph avance que la pratique date du début des années 2000, donnant comme exemple le cas de Michael Cracknell, administrateur du groupe Facebook, qui a fait son premier séjour extrême à cette époque.

Mais si ces escapades d’un jour peuvent être alléchantes, il faut rappeler qu’elles sont un désastre pour l’environnement. Selon une étude de ScienceDirect, réalisée entre 2000 et 2018, l’avion émettrait 20 à 50 fois plus de CO2 que le train et l’aviation commerciale représenterait environ 5 % du réchauffement climatique."

Source : https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/2024-10-07/qu-est-ce-que-l-extreme-day-tripping-cette-nouvelle-tendance-de-voyage-nefaste-pour-la-planete-7d0310bb-3449-4cfa-bc79-ccfd6c3a7bf1

Tonton Daniel
 

le voyage en un jour

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #le voyage, #dérèglements climatiques, #homo absurdus

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Publié le 9 Mai 2025

Rédigé par tonton daniel

Publié dans #paris - ile de france, #les arts

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Publié le 4 Mai 2025

Rédigé par tonton daniel

Publié dans #sur les routes de france

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Publié le 1 Mai 2025

Au début des années 50, Juliette Gréco chantait avec humour sa haine des dimanches, jours prétentieux et hypocrites, jours de cohue populaire, de coutumes imbéciles et de solitude amoureuse… Aujourd'hui, la romancière et prix Goncourt Lydie Salvayre affirme au contraire, mais elle aussi avec beaucoup de dérision, que "Depuis toujours nous aimons les dimanches". Pour travailleurs et salariés, le septième jour de la semaine est en effet synonyme de repos et de liberté mais pour idéalistes et philosophes contemplatifs, il est semblable aux six premiers et reste synonyme de paresse, un art à pratiquer tous les jours, source de paix, de santé et de bonheur, "une forme de travail", voire même "l'autre nom de la sagesse" comme l'affirme l'auteure reprenant à son compte la célèbre injonction de l'écrivain Guy Debord : "Ne travaillez jamais !"

Pour les affairistes et les "apologistes-du-travail-des-autres" que dénonce la Salvayre au fil des pages, l'inoccupation, le repos, la flânerie, la fainéantise sont autant de dangers sociaux, économiques et politiques. Il faut donc pour le pouvoir en place occuper son troupeau, ne pas lui laisser "le temps de concevoir la lutte" et le noyer dans le divertissement, le spectacle, l'hyperconsommation, l'abrutissement général seul capable d'annihiler toute tentative de pensée, de réflexion et donc de rébellion, de désobéissance et de remise en cause de l'organisation sociale. Le dimanche, depuis la Rome antique, le système doit fournir au peuple du pain et des jeux afin qu'il n'écoute pas les épicuriens subversifs !

A priori, l'auteure qui regrette "l'extermination du silence" et qui affirme vouloir "travailler moins pour lire plus" ne se prend pas au sérieux une seule minute avec ses réflexions spontanées et son langage fleuri, mais le discours agrémenté de nombreuses références philosophiques et littéraires est beaucoup plus subtil et profond sur le fond que ne le laisse penser la forme. On pourrait juste lui reprocher une certaine forme de mépris envers les travailleurs qui aiment les dimanches parce qu'ils acceptent leur sort et sont trop bêtes pour changer leur quotidien, mais ceux qui la connaissent bien savent depuis toujours que Salvayre rime avec révolutionnaire, réactionnaire, contestataire, réfractaire et même incendiaire ! Gréco, Salvayre ? Même combat !

Bonne fête du travail à tous !

Tonton Daniel
 

nous aimons les dimanches

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #littérature

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