Publié le 9 Février 2024

Présentées aujourd'hui par la magnifique exposition Parfums d'Orient à Paris comme ingrédient animal à la parfumerie orientale au même titre que le musc, la civette ou l'ambre gris, les intrigantes et mystérieuses "Blattes de Byzance" ont de quoi effrayer et questionner le visiteur le plus sceptique !

Oubliez les produits cosmétiques à base de bave d'escargot, de venin de serpent, de peau de poisson, de plumes de volailles ou de cochenilles broyées... Cet oxymore rapprochant un insecte rampant à la réputation sulfureuse et la fastueuse cité antique dissimule un matériau beaucoup moins répugnant que les cafards et cancrelats qu'il évoque. Ces "blattes" sont en réalité des opercules de mollusques à coquille comme les Lambis et les Strombus que l’on trouve essentiellement en mer Rouge, dans l’océan Indien et dans le golfe Persique et qui, par leur taille, leur forme et leur couleur, ressemblent en effet à des insectes noirs et allongés.

Importés en Méditerranée dès l'antiquité, ces trésors, appelés aussi "unguis odoratus" ("ongles odorants" en latin), transitaient par le port du Bosphore avant d'arriver en Occident, transportant avec eux des images exotiques de contrées arides, de routes caravanières, de souks débordants d'épices et de hammams surchauffés. Rares et coûteux, ils voyageaient en compagnie de la myrrhe, de l’encens, du bois de oud et d'essences florales à base de rose ou de jasmin et étaient employés seuls comme de l'encens ou dans la composition de parfums comme fixateur et stabilisant.

Aujourd’hui, les mêmes mollusques gastéropodes sont toujours pêchés, consommés et commercialisés en mer Rouge et l'on trouve encore leurs opercules sur les marchés de la péninsule Arabique et de la Corne de l’Afrique. Chantées depuis des siècles par les poètes arabes et persans, les richesses et fragrances de l'Orient continuent toujours d'alimenter l'imagination du visiteur le plus romantique ! 

Sources : exposition Parfums d'Orient - IMA - 01.2024 / Dossier de presse de l'exposition / wikipedia.org

Tonton Daniel
 

les blattes de byzance

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #le parfum, #zoologie

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Publié le 7 Février 2024

Oubliée entre deux voies ferrées à Asnières-sur-Seine près de Paris, la gare Lisch, dite aussi "Gare des Carbonnets" du nom de l'impasse qui y mène désormais, n'est plus que le symbole d'un temps révolu, une pitoyable ruine dont les verrières ont explosé sous le poids des ans et dont la charpente métallique s'est partiellement effondrée. Désaffectée depuis longtemps et aujourd'hui fermée au public, elle reste un édifice chargé d’histoire, au passé glorieux et au destin tragique.

Edifiée en bord de Seine par l'architecte Juste Lisch sur le Champ-de-Mars à Paris pour devenir le terminus ferroviaire de l'Exposition Universelle de 1878, la gare abrite alors quatre voies reliant la station Grenelle de la petite ceinture à l'esplanade du Champ-de-Mars à une époque où les transports en commun parisiens se résument aux fiacres et aux omnibus. Avec sa charpente métallique à remplissage de briques colorées et vernissées, ses deux quais de 180 mètres de long pouvant accueillir simultanément quatre trains, le bâtiment a fière allure en cette fin de XIXe siècle. Conservée pour l'Exposition Universelle de 1889, la gare aura bientôt pour voisine prestigieuse la Tour Eiffel vers qui elle amènera plus de deux millions de visiteurs.

Propriété de La Compagnie de l'Ouest, la gare est démontée pour laisser place à l'Exposition Universelle de 1900 et reconstruite en 1897 sur son site actuel en lieu et place d'ateliers ravagés par une tornade. Utilisée de 1924 à 1936 pour la correspondance à Bois-Colombes entre le tronçon électrifié venant de Paris-Saint-Lazare et celui à vapeur desservant la province, Argenteuil et Pontoise, "la gare électrique" est victime de la modernisation de la ligne, désaffectée rapidement et reconvertie en atelier dès 1937.

Abandonnée peu à peu et promise à la démolition en 1983, la gare Lisch est inscrite in extremis en août 1985 à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques et devient propriété de Réseau ferré de France en 1997. De nombreux projets de restauration se succèdent, Musée du Cheminot, Cité du Voyage, bureaux d'affaires partagés, café-restaurant ou espace événementiel, mais aucun ne sera jamais concrétisé. Enfin, l'association "Gare Lisch Renaissance" s'oppose à tout projet de démontage vers un nouvel emplacement car déménager le fragile édifice entraînerait automatiquement son déclassement en plus de compromettre sa survie. Un énième projet de réhabilitation est abandonné en 2021. La commune d'Asnières-sur-Seine décide alors de racheter le monument pour un demi-million d'euros en vue d'une rénovation complète. Mais aujourd'hui, arbustes et végétation ont remplacé les voyageurs, les avertissements de l'horloge ont laissé place à des courants d'air, le toit est éventré et l'escalier intérieur, faute de marches, ne conduit plus nulle part...

Contemporaine du célèbre Hangar Y lui aussi édifié à Paris pour l’Exposition de 1878, déplacé à Meudon pour servir de hangar à dirigeables et réhabilité en 2023, la gare Lisch aura-t-elle la même chance que lui et sera-t-elle reconvertie comme la gare d'Orsay en 1986 ou finira-t-elle au paradis des gares parisiennes comme avant elle les gares de la Bastille et de Tolbiac ?

Tonton Daniel
 

la gare lisch
la gare lisch

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #architecture, #paris - ile de france, #histoire, #le temps qui passe

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Publié le 4 Février 2024

Exposition Le Paris de la modernité 1905-1925
Petit-Palais à Paris
Jusqu'au 14 avril 2024
 

le paris de la modernité 1905-1925
le paris de la modernité 1905-1925
le paris de la modernité 1905-1925
le paris de la modernité 1905-1925
le paris de la modernité 1905-1925
le paris de la modernité 1905-1925
le paris de la modernité 1905-1925
le paris de la modernité 1905-1925
le paris de la modernité 1905-1925
le paris de la modernité 1905-1925
le paris de la modernité 1905-1925
le paris de la modernité 1905-1925
le paris de la modernité 1905-1925
le paris de la modernité 1905-1925
le paris de la modernité 1905-1925
le paris de la modernité 1905-1925
le paris de la modernité 1905-1925
le paris de la modernité 1905-1925
le paris de la modernité 1905-1925

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #paris - ile de france

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Publié le 2 Février 2024

A la fois science de l'environnement, doctrine politique et courant de pensée idéologique, l'écologie serait-elle également cause d'une nouvelle forme de souffrance nommée éco-anxiété ? La journaliste et réalisatrice Laure Noualhat, alias Bridget Kyoto, qui se définit elle-même avec humour comme "écolo radicale à l'opposé de la zénitude" est formelle : dans un monde où les "pathologies de civilisation" ont remplacé les maladies infectieuses, la réponse est oui et elle le prouve avec son essai paru en 2020 "Comment rester écolo sans finir dépressif".

Car Laure Noualhat l'affirme : être écolo, c'est renoncer à une part de ses habitudes et de son confort ! De plus, comment ne pas se sentir dépassé(e) face à l'ampleur du problème environnemental, aux preuves du dérèglement climatique, à la masse de prévisions anxiogènes quotidiennes, à la lenteur des actions officielles et à notre incapacité individuelle à réagir à tant de bêtise, d'insouciance et de passivité collectives ?

Pour l'auteure, éco-anxiété et dépression classique répondent au même schéma compréhension-sidération-déni-colère ou tristesse-acceptation-action. Elle propose donc de traiter les deux affections de la même manière grâce à des remèdes, des solutions et des actes de résistance très variés, individuels ou collectifs : le rire, la respiration, la méditation, la marche en forêt, les bains de nature, la lutte médiatique et non-violente, les groupes de parole ou les mouvements associatifs.

Quant aux réflexes négatifs, Laure Noualhat balaie avec humour la résignation (le soleil disparaitra dans quatre milliards d'années), le suicide (écolo mais très égoïste), la solastalgie (mélancolie liée à la perte de l'environnement connu) et la collapsologie (crainte d'un effondrement général) au profit de la patience, de la lenteur, de l’action locale et de la sobriété. Si elle n'évoque que très vaguement la démographie mondiale galopante, elle souligne cependant la prise de conscience récente mais planétaire d'un problème global, l'engagement et l'action constructive des jeunes générations et les résultats positifs de plusieurs combats récents comme la sanctuarisation de nombreux sites naturels.

Malgré un titre humoristique et un ton souvent léger, le livre tient toutes ses promesses, se révèle informatif, efficace, érudit, bourré d'anecdotes, de faits, de noms et se veut résolument optimiste. De Nicolas Hulot et Delphine Batho à Cyril Dion et Isabelle Autissier, en passant par Greta Thunberg et Edgar Morin, Matthieu Ricard et Pierre Rabhi, tous apportent leurs témoignages et leurs réponses à un mal-être individuel ou collectif croissant.

Pour rester écolo et ne pas déprimer, il suffit d'agir et de réagir. Ecolos et dépressifs de tous les pays, unissez-vous !

Tonton Daniel
 

comment rester écolo sans finir dépressif

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #littérature, #environnement

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Publié le 31 Janvier 2024

Toujours plus grand ! Toujours plus lourd ! Propriété du groupe Royal Caribbean Cruise Ltd., le plus grand paquebot de croisière du monde a largué les amarres samedi dernier 27 janvier pour sa croisière inaugurale depuis Miami vers la mer des Caraïbes, les Iles Vierges américaines et les Bahamas.

Avec ses 365 mètres de long et sa jauge de 250.800 tonneaux, l'Icon of the Seas est un véritable monstre marin. Vingt ponts, 2.800 cabines et 40 restaurants peuvent accueillir 7.600 passagers et 2.350 membres d'équipage. Le paquebot propose également le plus grand parc aquatique flottant du monde avec ses sept piscines, une vague artificielle de surf, une cascade intérieure de 17 mètres de haut et de nombreux toboggans géants. Comme tous les autres bateaux-parcs de loisirs avant lui, il a été conçu pour être la destination d'un voyage immobile et très rentable dont les escales sont quasiment devenues inutiles.

L'originalité du navire construit dans les chantiers navals de Turku en Finlande et battant aujourd'hui pavillon des Bahamas réside plutôt dans son mode de propulsion, le gaz naturel liquéfié ou GNL, hydrocarbure composé essentiellement de méthane. Comparé aux carburants traditionnels utilisés pour la marine (fuel et diesel), le GNL permet une réduction spectaculaire des rejets de particules fines et d'oxydes d'azote, de soufre et de carbone. Il permet également une diminution des coûts de maintenance des chaudières ou des moteurs et est donc utilisé depuis 2016 pour la propulsion de porte-conteneurs, de ferries et de navires rouliers.

Royal Caribbean Cruise a cependant été accusée par de nombreux scientifiques et écologistes d'écoblanchiment (ou greenwashing) pour avoir largement vanté un "carburant vert" très controversé. Les opposants pointent du doigt les fuites inévitables et souvent massives de méthane, gaz à effet de serre dont le pouvoir de réchauffement est 21 fois supérieur à celui du gaz carbonique ainsi que les émissions totales de polluants de la filière GNL depuis la liquéfaction du gaz naturel jusqu'à son transport. D'aucuns dénoncent l'impact environnemental et sanitaire du tourisme de masse et ajoutent que le concept même de croisière touristique pose désormais problème. En 2023, 200 navires de croisière conventionnels ont en effet rejeté quelques 500 tonnes d'oxyde de soufre dans l'atmosphère, l'équivalent des rejets d'un milliard de voitures !

Deux autres villes flottantes de la classe Icon ont été commandées par l'armateur pour des livraisons en 2024 et 2025. Une course au gigantisme qui alimente chaque jour davantage la colère des lanceurs d'alerte et celle des protecteurs de l'Environnement.

Tonton Daniel
 

icon of the seas

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #transports, #environnement, #actualité

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