Bonjour à tous

Grâce à un phénomène aussi naturel que spectaculaire, la bien nommée ville de Greensburg dans l'Indiana aux Etats-Unis a été surnommée "The Tree City" ! Préfigurant les jardins verticaux de Patrick Blanc et les concepts modernes de tours vertes, un arbre pousse sur le toit du Palais de Justice de la ville à partir d'une souche vieille de 143 ans ! Les premières branches y sont apparues en 1870, sans doute après qu'une graine portée par le vent se soit installée et prenne racine entre les tuiles du toit. Appelé très vite "l'arbre de la justice", l'arbuste initial s'est développé au point de représenter un danger pour la structure porteuse. Tous les rejets ont donc été coupés sauf un. Ce dernier a atteint une taille de 4 mètres avant de mourir et de laisser place à une nouvelle pousse qui a bourgeonné à son tour. Ainsi, depuis 1870, une douzaine d'arbres se sont succédés à partir du pied-mère.

Si certains -a priori ceux qui profitent de cette attraction touristique- parlent de mystère, la réalité est certainement beaucoup plus naturelle ! On sait aujourd'hui que cet arbre est un Mulberry, un mûrier du genre "Morus", celui dont les feuilles nourrissent les vers à soie, qu'on ne doit pas confondre avec la ronce du genre "Rubus", celle que l'on trouve au bord des chemins et qui fournit les délicieuses mûres sauvages. Le mûrier est un arbuste rustique, qui pousse rapidement quand il est jeune et qui supporte la taille, la sécheresse et le vent. Aimant le soleil, il se multiplie bien par bouturage. Comme beaucoup de plantes, il a surtout besoin pour vivre d'un support, de soleil et d'eau et, dans le cas du mûrier de Greensburg, les nutriments sont sans doute amenés depuis l'origine par l'action conjointe du vent, des champignons, des insectes et des déjections d'oiseaux.

Point de mystère donc, pas plus que pour les herbes folles qui poussent entre les anfractuosités de nos trottoirs, pas plus que pour les orchidées épiphytes dans les forêts tropicales, pas plus que pour les spectaculaires figuiers étrangleurs envahissant certains sites archéologiques en Asie, et pas plus que pour les toits végétalisés de certaines maisons en Europe du nord. Malgré sa petite taille, le mûrier de Greensburg pourrait juste évoquer les jardins suspendus de Babylone ou inspirer aux architectes de demain une façon originale de verdir nos villes...

http://en.wikipedia.org/wiki/UN/LOCODE%3AUSGRS

http://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%BBrier

http://tontondaniel.over-blog.com/article-29183743.html (herbes folles)

http://tontondaniel.over-blog.com/article-agriculture-verticale-42520078.html

Tonton Daniel

Bonjour à tous

Une semaine après avoir fini "Oh my dear !" de T.J. Middleton, j'ai retrouvé "Vous manquez de tenue, Archibald !", petit livre aux pages jaunies oublié au fond de ma bibliothèque depuis bien longtemps !

Ruth Truksmore, femme de tête au fort tempérament qui rappelle la volcanique Imogène McCarthery, autre héroïne d'Exbrayat, épouse sir Archibald Lauder, aristocrate anglais très conventionnel, ancien élève d'Oxford portant monocle, homme plein de principes et de certitudes, restant sur son quant-à-soi en toute circonstance. Un de ces britanniques au flegme imperturbable, héritier de l'Empire colonial qui mettrait un smoking pour diner seul en pleine jungle ! Oui mais... il faudra se méfier des apparences !

Lavande Yardley, meubles Chippendale, clubs anglais, personnalité extravagante de Sir Archibald... chaque petit détail apporte à cette histoire agitée un ton très british. L'histoire se déroule pourtant principalement en Autriche, à Vienne et à Graz. Nous sommes en 1965, la Guerre Froide bat son plein, les milieux diplomatiques sont en pleine effervescence et lady Lauder va devoir avouer à son superficiel époux qu'elle est un agent secret du MI5 en mission...

Dans cette parodie du "3e homme", le couple improbable imaginé par Charles Exbrayat rappelle parfois Tommy et Tuppence Beresford, les époux détectives d'Agatha Christie. Le tout est fort drôle, bien écrit, les personnages que tout oppose a priori à peine caricaturés... Après plusieurs cadavres et de nombreux rebondissements, tout rentrera dans l'ordre, lady Lauder ira de surprise en déconvenue et le baronet finira par se révéler et perdre sa rigidité coutumière. Rassurez-vous : vous ne manquez pas de tenue, Archibald !

http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Exbrayat

http://fr.wikipedia.org/wiki/Baronnet

http://tontondaniel.over-blog.com/oh-my-dear

Tonton Daniel

Bonjour à tous

Dernière étape logique après la croissance économique des années 30, la délocalisation industrielle dès les années 50, l'exode massif de ses entreprises, la perte de 60% de ses habitants, la baisse des recettes fiscales et la crise des subprimes des années 2000, la ville de Detroit, ancienne capitale mondiale de l'automobile et siège des firmes General Motors, Ford et Chrysler, se déclare aujourd'hui en faillite, demandant à la justice fédérale de statuer sur son sort.

Avec un déficit budgétaire de 100 millions de dollars et une dette de 18.5 milliards de dollars, soit plus que la dette de Chypre, la cité ne peut en effet plus rembourser ses créanciers, pour moitié des fonds de pensions américains. Rick Snyder, le gouverneur de l'Etat du Michigan, reste confiant pour l'avenir alors que 78.000 bâtiments publics et privés sont aujourd'hui à l'abandon, squattés pour certains par des trafiquants de drogue. Parmi plusieurs solutions radicales, la mise à pied de nombreux employés municipaux, la collecte réduite des ordures ménagères, la réduction du déneigement des rues ou la vente de certains actifs comme la prestigieuse collection du musée d’art estimée à elle seule à plusieurs milliards de dollars : Van Gogh, Degas, Caravage, Matisse ou Diego Rivera à l'aide des citoyens américains !

Nouveaux symboles de l'Amérique pauvre, les quartiers fantômes de Detroit rappellent à la fois la ville désertée de Pripiat en Ukraine et le reportage-fiction "Une vie après l'homme" ("Life After People") dans lequel la végétation reprend ses droits sur l'espace urbain abandonné... A Detroit, le taux de chômage dépasse 50 % par endroit, un tiers des résidents vit sous le seuil de pauvreté, le taux de criminalité n'a jamais été aussi élevé, 180 écoles ont été fermées et certains services publics ne sont plus assurés, comme l'éclairage public la nuit dans certains quartiers ! Malgré la bonne volonté du président Obama et de son administration, Detroit pourrait entrainer à sa suite d'autres cités en difficulté financière. Après Stockton et Jefferson, le Washington Post aurait déjà recensé 36 villes américaines virtuellement en faillite...

Dernier détail symbolique, Detroit est jumelée avec la ville de Dubaï, dont la dette en 2009 dépassait 100 milliards de dollars après sa folie de la spéculation immobilière. Qui se ressemble s'assemble donc involontairement... Mais si Dubaï a dû son sauvetage au prêt de 10 milliards de dollars consenti par l'émirat voisin d'Abu Dhabi, il n'est pas certain que les états voisins du Michigan soient aujourd'hui en mesure de suivre cet exemple de sauvetage intéressé...

http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9troit_(Michigan)

http://tontondaniel.over-blog.com/article-jefferson-alabama-90025425.html

http://tontondaniel.over-blog.com/article-25495821.html (L'Amérique pauvre 2)

http://tontondaniel.over-blog.com/article-22676922.html (Une maison pour un dollar)

http://tontondaniel.over-blog.com/article-32126550.html (General Motors)

http://tontondaniel.over-blog.com/article-4292657.html (L'Amérique pauvre)

http://tontondaniel.over-blog.com/article-29589837.html (La crise à Dubaï)

Tonton Daniel

Bonjour à tous

Parfaitement logique. Parfaitement surréaliste. Parfaitement drôle !

"Quand on a oublié d'acheter du sucre, on peut parfaitement sucrer son café avec une betterave, mais c'est plus long."

(François Cavanna)

http://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Cavanna

http://tontondaniel.over-blog.com/article-publicites-le-sucre-117148414.html

Tonton Daniel

Bonjour à tous

Sur la couverture, une superbe couronne mortuaire parsemée de fleurs blanches annonce la couleur... "Oh, my dear !" est le premier roman de T.J. Middleton, écrivain anglais a priori sans lien de parenté avec Kate Middleton, duchesse de Cambridge. Son titre original, "Cliffhanger", double jeu de mot rapprochant un genre littéraire à suspense et une personne suspendue à une falaise, parait beaucoup mieux approprié à cette histoire rocambolesque : le narrateur, chauffeur de taxi anglais avide de liberté et exaspéré par une épouse sans grâce, profite d'un orage dominical pour précipiter cette dernière dans la mer du haut d'une falaise... avant de la retrouver saine et sauve quelques minutes plus tard à son retour chez eux ! C'est le début d'un scénario à rebondissements, dans une ambiance à la Wallace et Gromit et dans un décor très british, conté avec un parfait humour anglais, of course !

En effet, "Oh, my dear !" n'est pas un roman d'enquête ni un roman noir, plutôt un roman policier humoristique avec des personnages hauts en couleur, des situations loufoques et absurdes, un humour noir et grinçant, l'antithèse parfaite d'un polar de Franck Thilliez ! Si quelques tournures de phrases pourront gêner un ou deux puristes, ce roman pourra satisfaire ceux qui cherchent un bon roman de plage à lire sous le parasol, ceux qui ont connu l'Imogène de Charles Exbrayat et ceux qui partiront cet été à l'assaut des falaises normandes !

http://fr.wikipedia.org/wiki/Cliffhanger

Tonton Daniel