Publié le 29 Septembre 2022
Bonjour à tous
Malgré la disparition de son dossier médical, tout le monde sait aujourd'hui qu'Adolf Hitler était gravement malade dans les dernières années de sa vie. Insomniaque, insuffisant rénal, atteint de tremblements (probablement à cause de la syphilis), le dictateur était consommateur de nombreux médicaments parmi lesquels la pervitine, dérivé de méthamphétamine massivement utilisé par les armées du Reich et leur état-major dès 1938 et connu désormais sous le nom de "crystal meth".
A tort ou à raison, Adolf Hitler était aussi un grand paranoïaque, persuadé de pouvoir être empoisonné par des agents anglais alors qu'il suivait volontairement un strict régime végétarien ! Quinze goûteuses attitrées furent donc réquisitionnées afin de tester tous ses repas quand il occupait la "Tanière du Loup", son principal Quartier général de Prusse-Orientale. Cette "petite histoire" dans la grande et l'extraordinaire témoignage de Margot Wölk (Woelk) à la fin de sa vie ont inspiré en 2018 la romancière italienne Rosella Postorino pour son roman "Le assaggiatrici" ("La goûteuse d'Hitler"), point de vue inhabituel sur la deuxième guerre mondiale et très belle réflexion sur la vie des femmes soumises en temps de guerre à l'absence, l'attente, l'engagement, le remplacement, à une époque où "le droit de parler d'amour" n'existe pas.
En compagnie quotidienne, "trois fois par jour", de la mort, ces femmes oubliées de l'Histoire pour qui manger deviendra une torture et condamnées au silence pour survivre ne rencontreront jamais le Führer. Bien que très romancé et doublé d'une très belle histoire d'amour, le récit n'occulte pas les horreurs de la guerre, la vie dans les tranchées sur le front russe, les trains de déportés, les fosses communes, les chambres à gaz, l'extermination des juifs. Récompensé à juste titre par de nombreux prix, "La goûteuse d'Hitler" nous rappelle à chaque page que "les morts sont le matériau de l'Histoire" et "qu'on peut cesser d'exister alors qu'on vit encore".
Tonton Daniel