Publié le 31 Août 2021


Bonjour à tous

Après l'abandon de ses projets "Tour sans fin" en 2000 et "Tour Signal" en 2010 prévus tous les deux pour le quartier d'affaires de La Défense aux portes de la Capitale, l'architecte Jean Nouvel tient enfin sa revanche ! Aujourd'hui en construction, la tour Hekla, aussi appelée "Tour Rose de Cherbourg" du nom du quartier de Puteaux où elle s'élève depuis 2018 et le démarrage des travaux de fondations, sera lors de sa livraison en février 2022 le deuxième plus haut édifice de La Défense après la tour First.

Culminant à 220 mètres, un jardin suspendu surplombera ce gratte-ciel à usage de bureaux présenté par son concepteur comme "intelligent, évolutif et modulaire" et qui sera le résultat d’une collaboration entre l’architecte, les groupes immobiliers Hines et AG Real Estate ainsi qu’Amundi Immobilier et Primonial REIM, acquéreurs de la tour. Spécialisés dans des domaines très spécifiques comme le sport, la restauration, l’intelligence artificielle ou encore l’accessibilité, six jeunes talents, dont Julia De Funès, philosophe et petite-fille de l'acteur, ont également participé à ce projet qui vise l’obtention de six certifications internationales parmi lesquelles les labels HQE (Haute Qualité Environnementale), BREEAM ou LEED pour un profil environnemental et une sobriété énergétique exemplaires.

Avec six niveaux de parkings, 49 étages tous dotés de terrasses et de loggias végétalisées ouvertes sur l'extérieur, 76.000 mètres carrés de bureaux pouvant accueillir jusqu’à 5800 collaborateurs, la tour sera le point central d'un ensemble de bâtiments proposant 35.000 m2 de logements ainsi qu'une résidence étudiante de 400 chambres nommée "Campuséa" et située dans un immeuble de 19 étages. Le projet estimé à 248 millions d’euros prévoit aussi la réhabilitation complète du secteur de la Rose de Cherbourg, actuellement dominé par un échangeur autoroutier qui sera piétonnisé à la fin des travaux.

En donnant à l'édifice l'aspect d'un cristal prismatique couvert de pare-soleil métalliques, Jean Nouvel a voulu faire briller de véritables “éclats de caractère”... Censée pour son créateur incarner le “Future in France”, la tour Hekla, dont la construction se poursuit désormais au rythme d’un étage par semaine, serait-elle également pour lui un symbole de persévérance et de résilience ?

Tonton Daniel
 

tour hekla
tour hekla

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #architecture

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Publié le 26 Août 2021


Bonjour à tous

Qui connait aujourd'hui ces extraordinaires constructions que sont les "ponts vivants" indiens ? Construits par les peuples Khasi et Jaintia de l'État de Meghalaya, au nord-est de l'Inde, ils sont entièrement constitués de racines aériennes de figuiers à caoutchouc (Ficus elastica). Cette pratique ancestrale fonctionne sur le principe très simple mais au nom barbare d'anastomose botanique (ou inosculation), phénomène de fusion naturelle des organes de deux végétaux appartenant en général à la même espèce. Cette greffe naturelle concerne racines, branches ou troncs, est fréquente chez les résineux et permettrait aux arbres une mise en commun des ressources naturelles, une survie accrue et prolongée des arbres blessés, une meilleure protection contre des agents pathogènes ou une résistance mécanique accrue face aux vents, à l'érosion et aux glissements de terrain.

Dans le cas des figuiers à caoutchouc apparentés aux figuiers des banians, les racines aériennes servent naturellement d'ancrages au sol sur des pentes abruptes ou rocheuses et de supports aux lourdes branches d'arbres pouvant atteindre 40 mètres de haut dans un environnement tropical humide. Pour franchir torrents et rivières, Khasi et Jaintia ont donc mis à profit cette particularité pour élaborer de différentes manières des ponts entre des arbres situés sur des rives opposées. Parfois guidées par des échafaudages en bois ou en bambou qu'elles finissent par remplacer au fil du temps, les racines aériennes peuvent aussi profiter de troncs évidés d'aréquier leur servant à la fois de tuteurs creux, de protection et de source de nutriments mais les ponts sont le plus souvent créés par un long et patient travail de tressage manuel jusqu'à ce qu'ils puissent supporter le poids d'un être humain, vingt ou trente ans après le début du projet !

Contrairement au béton et à l’acier, ces structures vivantes sont plus résistantes avec l’âge, peuvent perdurer pendant plusieurs siècles et résister aux crues soudaines et aux violentes tempêtes fréquentes dans la région. Tant que les arbres restent en bonne santé, leurs racines continuent de croître, de s'épaissir et de se renforcer, donnant au pont la vigueur, la force et la supériorité des êtres vivants sur les matériaux inertes traditionnels. Le plus long pont de racines vivant connu mesure plus de 50 mètres, on en trouve également en Indonésie et il existe même trois exemples de ponts vivants doubles. La technique est parfois utilisée pour d'autres types de structures, échelles, plates-formes ou même gradins le long des terrains de sport !

Symboles de patience, de communion, de respect et de sagesse, les ponts vivants sont considérés aujourd'hui comme de parfaits doubles traits d'unions, lien social entre les hommes d'une part et symbiose entre hommes et Nature de l'autre. Qui dit mieux ?

Tonton Daniel
 

ponts vivants

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #arbres, #environnement, #le temps qui passe, #architecture, #inde

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Publié le 23 Août 2021


Bonjour à tous

Science ou fiction ? Difficile de classer le dernier ouvrage de l'écrivaine, éthologue et enseignante belge Vinciane Despret ! Mêlant allègrement observations scientifiques et fiction littéraire, "Autobiographie d'un poulpe" raconte la découverte dans un futur indéterminé de messages écrits intentionnellement sur des tessons de poterie par les différents bras-cerveaux d'un poulpe visionnaire...

Après quelques digressions fantaisistes, dialogues réalisés avec des araignées via les vibrations d'un diapason ou empilement des crottes cubiques du wombat, petit marsupial australien, l'auteure nous entraîne dans un récit parfois surréaliste mais plein d'humour pour évoquer différentes "littératures animales et végétales", la "poésie pamphlétaire chez les fourmis", les "incantations oraculaires chez les araignées", l "épopée lyrique du lichen", la "poésie passive de l'aubergine" et, sujet principal de l'ouvrage, la "littérature graphique céphalopodique" !

Après un "premier contact", comment communiquer avec un extra-terrestre qui n'a pas le même langage ou la même perception du monde qu'un être humain ? Un autre mode d'expression, une autre intelligence, une autre éducation sont évidemment nécessaires. Vinciane Despret imagine alors une thérolinguistique, une thérolittérature et des "symenfants", jeunes "autistes" du futur éduqués dès leur plus jeune âge par leur communauté en symbiose avec un animal déterminé afin de construire un avenir empli de respect, d'écoute et de compréhension.

Dans cet inventaire à la Werber imbriquant poïétique et métempsychose, philosophie et futurologie, darwinisme et anthropomorphismes, le discours écologiste nous alerte enfin sur l'environnement "suranthropisé", la disparition des abeilles, la pollution de l'eau et la surpêche, "le réseau d'ondes invisibles" qui enveloppe la planète et perturbe la faune et la flore. Mélange de fiction, de poésie et de faits réels, cette sympathique et brève autobiographie "poulpesque" part souvent dans plusieurs directions comme les bras-cerveaux d'une pieuvre désorientée mais pourra néanmoins servir de prétexte à réflexion pour une nouvelle et meilleure approche de notre Environnement.

Tonton Daniel
 

autobiographie d'un poulpe

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #littérature, #zoologie

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Publié le 13 Août 2021


Bonjour à tous

Inventer des histoires sera toujours le sort commun des romanciers et de ceux qui perdent la mémoire. Prix des libraires 2004, "Korsakov" de l'écrivain et journaliste Éric Fottorino évoque l'oubli, l'amnésie et le temps qui passe à travers les peurs, les espoirs et les rêves d'un jeune garçon de neuf ans dans la France grise des années 60, enfant de père inconnu mais plein d'amour pour une mère à peine plus âgée que lui. 

Malgré cet "amour en réserve, raison suffisante pour n'avoir jamais eu la curiosité des océans" vient pour le jeune adulte le choix terrible et inévitable de se soustraire à l'affection maternelle et la recherche de son identité sous le soleil de Sicile, ce soleil qui "aide à sourire aux mauvais souvenirs". Puis arrive la maladie, ce syndrome de Korsakov, "Alzheimer des jeunes sujets", qui efface la mémoire immédiate au profit de la mémoire profonde et qui oblige le sujet à l'invention de souvenirs fictifs ou d'aventures imaginaires pour combler le silence et le brouillard du lendemain.

La dernière partie du récit a pour décor le désert tunisien où vit le grand-père d'adoption, personnage charismatique, modèle trop formidable sans doute pour être réel... Héros de substitution idéalisé par un petit garçon admiratif ou création du cerveau malade d'un adulte déchiré entre trois familles, trois cultures et trois histoires ?

Il faut savoir partir, se réinventer, prendre une autre direction quand tous les repères s'effacent, quand les habitudes disparaissent, quand les figures familières s'éloignent, quand la curiosité s'en va, quand les jours tournent en rond, quand les souvenirs s'estompent, quand les projets ont tous abouti, quand les rires se sont tus...

Tonton Daniel
 

korsakov

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #littérature, #médecine, #le temps qui passe

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Publié le 6 Août 2021

Rédigé par tonton daniel

Publié dans #paroles et musique

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