Publié le 18 Décembre 2020


Bonjour à tous

Dans le Paris des années 60, Jérôme et Sylvie, jeunes enquêteurs idéalistes et souvent fauchés vivent libres mais dans la pauvreté et l'insatisfaction. Ils voudraient conserver liberté de mouvement, rêves passionnés et vie de Bohême mais rêvent aussi comme tous leurs amis du bonheur et d'un avenir meilleur, d'un cocon protecteur, d'un abri douillet et confortable, sécurisant comme un ventre maternel.

Afin d'accéder à un équilibre et à la plénitude des sens, la solution réside-t-elle dans le confort matériel et bourgeois, le consumérisme dicté par la mode, les magazines, la publicité et "les vitrines illuminées", bref l'achat de choses à la fois inutiles et rassurantes ? Destinés à remplir un vide existentiel et à combattre la peur du néant, ces objets futiles ne sont-ils pas aussi porteurs d'immobilité, d'inaction, de passivité, d'ennui ? La possession jouissive de bibelots et de biens matériels n'empêche-t-elle pas simplement de vivre et de rester conscient ? Les hommes ne risquent-ils pas de devenir des "imbéciles heureux", anesthésiés par "l'univers miroitant de la civilisation mercantile, les prisons de l'abondance" ?

Récompensé en 1965 par le prix Renaudot, "Les choses" est un récit narratif, muet, sans aucun dialogue, analyse sociologique et photo-reportage des années 60, traitant de rêves au conditionnel, de bonheur au quotidien et d'espoir au futur, enchainant une profusion de détails et de descriptions maniaques comme autant de marchandises sur un étal et dont Georges Perec affirmait qu'il n'était pas une critique du capitalisme ou une condamnation de la société de consommation mais le reflet pessimiste de la victoire du verbe avoir sur le verbe être... Un manifeste précurseur du "less is more" qui se termine par une citation de Karl Marx en forme de mise en garde sur la recherche de la vérité. Comprenne tout membre du "lumpen-tapirat" qui remettra en question son rapport aux choses et aux Autres !

Tonton Daniel

 

les choses

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #littérature

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Publié le 10 Décembre 2020

Rédigé par tonton daniel

Publié dans #paroles et musique

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Publié le 6 Décembre 2020


Bonjour à tous

Aujourd'hui oublié mais surnommé de son vivant "Le Napoléon du crime", Adam Worth demeure l'un des personnages les plus étonnants du XIXe siècle, gentleman-cambrioleur aux capacités exceptionnelles qui a inspiré au romancier anglais Ernest William Hornung le personnage de Raffles et à son illustre beau-frère, Sir Arthur Conan Doyle, celui du terrible professeur Moriarty. Pour l'historien et journaliste britannique Ben MacIntyre, il est désormais le sujet d'une biographie aussi passionnante qu'un roman d'aventures.

Fils d'immigrants européens misérables, cet homme à la personnalité complexe mais doté d'une intelligence à toute épreuve et d'une morale lui interdisant toute violence devient rapidement l'organisateur des hold-ups les plus audacieux et un chef de bande respecté au sein de la pègre new-yorkaise de 1860. Usurpant plusieurs identités, il traverse l'Atlantique, s'installe à Paris puis à Londres, et se transforme en "gentleman" au sein d'une société victorienne très hypocrite pour laquelle la fortune assure respect et considération autant que la naissance.

Figure secondaire mais importante du récit, le non moins célèbre détective William Pinkerton dont l'agence enquêta pendant plus de vingt-cinq ans sur les agissements d'Adam Worth. Adversaire attitré, le privé deviendra au fil des années un témoin, un protecteur et un biographe du voleur grâce à un code d'honneur disparu aujourd'hui mais qui permettait alors une certaine forme de respect entre bandits et représentants de la loi.

Mais le personnage principal du roman de Ben MacIntyre est en réalité une femme disparue un siècle auparavant, Georgiana Cavendish-Spencer, duchesse de Devonshire et lointaine aïeule de la regrettée Lady Di, princesse de Galles. Au début de sa carrière, Adam Worth dérobera en effet le magnifique portrait de la fantasque duchesse réalisé par Thomas Gainsborough en 1787, deviendra au fil des années l'esclave de son sourire et ne se séparera plus de ce fantôme pour lequel il développera jusqu'à sa mort des sentiments ambigus.

En prenant le parti-pris romanesque d'attribuer au tableau une place qu'il n'a sans doute pas eue dans la vie du cambrioleur, Ben MacIntyre a réussi à étoffer un récit basé principalement sur les simples notes de Pinkerton et signé à son tour un portrait flamboyant, celui d'un éternel rebelle, amoureux d'un idéal inaccessible, mort dans la disgrâce comme un empereur déchu...

Tonton Daniel
 

le napoléon du crime
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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #portraits, #histoire, #les arts, #littérature

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