afrique

Publié le 26 Février 2020


Bonjour à tous

Cent millions d'habitants ! Installé au Caire dans les locaux de l'Agence égyptienne pour les statistiques, le compteur électronique dénombrant la population du pays dépasse depuis quelques jours la barre symbolique de cent millions d'habitants ! Pays le plus peuplé du monde arabe, du Moyen-Orient et du bassin méditerranéen, l'Egypte occupe ainsi la troisième place en Afrique après le Nigeria et l'Ethiopie, et la 14e au niveau mondial. 

Alors que les égyptiens n'étaient "que" 57 millions répartis le long du Nil en 1990, le taux de natalité a explosé en 30 ans à 26,8 %, un enfant naît en moyenne toutes les 18 secondes et la population du pays augmente ainsi annuellement de 2 millions d’habitants. Quant à la capitale, Le Caire compte à elle seule vingt millions d'habitants et se classe 12e ville la plus peuplée de la planète. Explications à tous ces chiffres : le poids des traditions, l'Histoire récente mouvementée ayant entraîné successivement le départ des ONG étrangères, l'arrêt des aides économiques internationales, la fin des pilules et des préservatifs subventionnés, mais aussi le passage au pouvoir des Frères musulmans s'opposant au programme de contrôle des naissances. 

Comme partout dans le monde, l'explosion démographique en Egypte s'accompagne de problèmes insurmontables, pauvreté, crise du logement, écoles congestionnées, hôpitaux bondés, pollution croissante, montée vertigineuse du chômage, tensions sociales, menace environnementale sur la Méditerranée... C'est pourquoi le gouvernement a lancé le programme "Deux, ça suffit", projet pilote destiné à limiter les naissances et parvenir en 2030 à une moyenne de 2,4 enfants par famille au lieu de 3,5 aujourd'hui. Pas de débat ici sur la surconsommation ! Création d’un planning familial, mise en place de cliniques fixes et mobiles, spots publicitaires et campagnes de sensibilisations à domicile auprès des femmes s'ajoutent à des mesures économiques drastiques, diminution des aides et des allocations ou arrêt des subventions et de la gratuité de l’enseignement dès le deuxième enfant. Une centaine d’ONG associées au programme vantent ainsi les bienfaits très pragmatiques de la limitation des naissances sur la santé des femmes : "Arrête de faire des enfants sinon ton corps va s’enlaidir et ton mari ira voir ailleurs !"

"Les deux plus grandes menaces pour l’Égypte sont le terrorisme et la surpopulation" affirmait le président Abdelfattah al-Sissi en 2017. "Limiter les naissances c’est s’opposer à la volonté de Dieu" lui ont répondu les autorités religieuses. Difficile donc au pays des pharaons de concilier intérêts économiques et croyances religieuses, de copier avec succès le modèle chinois ou de faire accéder les femmes à l'éducation et au monde du travail. Mais au rythme actuel, si rien n'est fait pour désamorcer cette bombe démographique à retardement, le compteur de l'Agence égyptienne pour les statistiques indiquera 120 millions d'habitants en 2030... Triste record !

Tonton Daniel
 

deux, ça suffit

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #démographie, #afrique

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Publié le 29 Août 2018


Bonjour à tous

Ecosse, Catalogne, Flandre belge, Tyrol, Laponie, Chiapas, Tibet, Turkestan oriental, Cachemire, Haut-Karabagh, Tchétchénie, Ossétie du sud, Transnistrie, Voïvodine, Kurdistan, Palestine... Nombreux sont les territoires revendiquant aujourd'hui autonomie ou indépendance par rapport à l'autorité administrative dont ils dépendent officiellement. Parmi ces régions, l'Ambazonie est certainement l'une des moins connues. Située entre Nigéria et Cameroun, elle regroupe trois millions d'habitants principalement anglophones autour de sa capitale Bamenda.

Dépendant jusqu'en 1918 du protectorat allemand, le Cameroun fut confié à cette date par la SDN (Société des Nations) aux administrations françaises et britanniques. Après le retrait du Royaume-Uni en 1954, le Cameroun britannique est divisé en deux parties, le nord rejoignant la République fédérale du Nigéria, le sud étant réuni par référendum à la République fédérale du Cameroun et au gouvernement central de Yaoundé suite à l'indépendance de la partie française en 1960.

C'est dans cette ancienne province du "Southern British Cameroons" que les souverainistes font aujourd'hui entendre leurs voix. Marginalisation des fonctionnaires anglophones au sein de la magistrature, promesses du maintien de l’autonomie des Camerounais anglophones non tenues ou nomination de professeurs francophones dans les régions anglophones, l'argument de la langue officielle n'est souvent qu'un prétexte. L'usage culturel de l'anglais et du français est en effet très limité dans le pays en raison d'une très grande variété ethnique et linguistique, 250 langues parlées étant recensées au Cameroun. Exceptionnellement, le conflit ici n'est pas d'ordre religieux, les vraies raisons sont ailleurs, politiques et économiques : rejet du passé colonial, différence de système juridique, crainte d’une perte d’identité, importantes ressources naturelles de la région anglophone (pétrole et gaz naturel) exploitées par des entreprises francophones...

Si les plus modérés du SDF (Social Democratic Front), principal parti d’opposition camerounais créé en 1991, demandent le retour au fédéralisme, les plus intransigeants exigent la partition radicale du pays. En octobre 2017, sécessionnistes, indépendantistes et autonomistes se sont révoltés contre le non-respect des droits de la minorité anglophone et déclaré symboliquement la création de La République d'Ambazonie dont le nom est emprunté à la région d'Ambas, à l’embouchure du fleuve Wouri. Emeutes, barricades, manifestations et couvre-feu, la révolte a été matée dans le sang par le gouvernement central de Yaoundé. En janvier 2018, le Nigéria voisin comptait entre 7.000 et 30.000 réfugiés liés au conflit et à la répression ayant suivi la déclaration d'indépendance.

Conséquences directes ou indirectes de la surpopulation humaine, l'égoïsme, l'indifférence, le repli sur soi, la construction de murs et l'émergence de nouvelles frontières sont dans l'air du temps. En plein coeur de l'Afrique, l'Ambazonie n'échappe pas à ce contexte et s'ajoute désormais à la longue liste des territoires réclamant leur indépendance.

Tonton Daniel

https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9publique_d%27Ambazonie

https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_mouvements_autonomistes_ou_s%C3%A9paratistes

http://tontondaniel.over-blog.com/article-31669384.html (transdniestrie)

http://tontondaniel.over-blog.com/2014/03/ukraine.html

 

ambazonie

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #afrique, #actualité

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Publié le 28 Novembre 2015

"Gambie : défense absolue d'exciser !

25 Novembre 2015

Enfin une décision à saluer sous le ciel sombre du régime de Yahya Jammeh pour qui l'excision est à considérer comme "une pratique d'un passé révolu".

Le président gambien Yahya Jammeh a décrété l'interdiction de l'excision, "avec effet immédiat", soulignant que cette pratique très répandue dans le pays n'était pas dictée par l'islam et devait par conséquent être abolie, a annoncé mardi le ministre de l'Information. Le président Jammeh "a déclaré que la mutilation sexuelle féminine (excision, NDLR) était interdite avec effet immédiat", a écrit le ministre, Sherrif Bojang, sur sa page Facebook.

Une décision annoncée à Kanilai, son village natal

"Le président a fait cette déclaration la nuit dernière (lundi) lors d'un rassemblement à Kanilai", sa localité natale, sous les applaudissements des femmes de l'assistance, a précisé mardi le ministre, interrogé par l'AFP. Cette décision vise à "la protection des fillettes", a assuré M. Bojang, soulignant que le chef de l'État l'avait motivée par l'absence de justification religieuse de cette pratique dans l'islam. M. Jammeh a prévenu les parents et les autorités locales qui ne respecteraient pas cette interdiction qu'ils subiraient des sanctions. Selon les commentateurs, les peines devraient être alignées sur celles prévues par la loi en cas de coups et blessures volontaires.

La lutte contre l'excision n'est pas encore gagnée

Le quotidien britannique The Guardian, qui a lancé en 2014 une campagne mondiale contre l'excision en coopération avec le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) avec à la clef un prix du reportage sur l'excision en Afrique en 2015, cite mardi la réaction enthousiaste d'une militante de l'abolition de cette pratique en Gambie. "Je suis vraiment impressionnée que le président ait fait ça. Je ne m'y serais jamais attendue en un million d'années", a déclaré Jaha Dukureh au journal, se disant "fière de (son) pays". Selon le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), la Gambie est l'un des dix pays, tous africains, où l'excision est le plus pratiquée, touchant environ trois quarts de la population féminine. Parvenu au pouvoir par un coup d'État sans effusion de sang en 1994, puis constamment réélu depuis 1996, Yahya Jammeh dirige d'une main de fer la Gambie, petit État anglophone d'Afrique de l'Ouest enclavé dans le territoire du Sénégal, hormis sa façade atlantique."

(Source : lepoint.fr)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Excision

http://tontondaniel.over-blog.com/article-6668579.html

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #actualité, #afrique, #sexualité

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Publié le 13 Janvier 2013


Bonjour à tous

 

TV5 rediffusait cet après-midi "Zambie : à qui profite le cuivre ?", le reportage apocalyptique de Stéphane Horel, Alice Odiot et Audrey Gallet décrivant les ravages de l'exploitation minière en Zambie causés par la multinationale Glencore, la plus puissante société de négoce de matières premières au monde. Riche des plus grands gisements de cuivre du continent, la Zambie a subi la même malédiction que les pays africains riches en pétrole, les mêmes conséquences politiques, humaines et environnementales : chômage massif, anéantissement de l'économie d'un pays du tiers-monde, contamination des populations par des substances cancérigènes, et dans ce cas précis, 800 familles intoxiquées en janvier 2008 ainsi qu'une pollution massive des nappes phréatiques, des rivières et du fleuve Zambèze.

 

Tout commence avec un nouveau procédé d'exploitation utilisé par Mopani Copper, filiale de Glencore, l'injection d'acide sulfurique dans le sous-sol afin de récupérer le cuivre à moindre prix. Très rentable pour le patron-voyou mais dramatique pour la population confrontée à des rejets de dioxyde de soufre et d'arsenic à des taux supérieurs des centaines de fois aux normes admissibles ! Le patron-voyou, c'est Marc Rich, dont la fortune est estimée à un milliard de dollars. Son portrait fait frémir : poursuivi à plusieurs reprises pour corruption et évasion fiscale, il a été condamné aux États-Unis pour violation d'embargo de 1983 à 2001 en Iran et accusé en 1983 par un grand jury fédéral américain de plus de 50 chefs d'inculpation. Ayant fui en suisse, il a finalement été gracié par l'administration Clinton après avoir fait partie de la liste des dix fugitifs les plus recherchés du FBI...

 

Quant à Glencore, fondée par Marc Rich et basée à Baar dans le canton de Zoug, paradis fiscal suisse, elle a reçu en 2008 le prix du Public Eye Awards de la multinationale la plus irresponsable, a été citée pour avoir versé des commissions occultes à Saddam Hussein, est accusée d'avoir rasé des villages entiers et exproprié leurs habitants en Colombie, a provoqué la faillite de Metaleurop Nord à Noyelles-Godault en 2003 et possédait 60 milliards d'actifs en 2009 sans avoir jamais payé d'impôts grâce à d'obscurs montages financiers. "En Zambie, Glencore est accusée de mise en danger de la population, dégradation de l’environnement, pillage des ressources minières, évasion fiscale et transferts douteux via des paradis fiscaux." On estime le retour financier de l'exploitation du cuivre vers la Zambie à environ 2 %...

 

Suite à la première diffusion de ce reportage en 2011 et l'attribution en mai 2012 du prix Albert Londres Audiovisuel à ses réalisateurs, les consciences se sont réveillées : le parlement européen s'est mobilisé contre le financement aveugle aux industries extractives et minières, cinq ONG ont déposé plainte contre Glencore pour “évasion fiscale” dans le cadre du marché mondial des matières premières, la Banque Européenne d’Investissement (BEI) a transmis le dossier à l’Office européen de lutte antifraude, le gouvernement zambien a annoncé sa volonté de réclamer à Glencore les taxes impayées en Zambie, l'extraction à l'acide sulfurique a été stoppée net et le chef de l’opposition démocratique, Michael Sata, a même été élu à la présidence de la République zambienne après avoir dénoncé la corruption du pouvoir en place !

 

Aujourd'hui, si les cheminées crachent un peu moins de fumée noire et jaune en Zambie, le cuivre finit par revenir en Afrique sous forme de déchets électroniques qui empoisonnent à nouveau une nouvelle région :

http://tontondaniel.over-blog.com/article-dechets-electroniques-ghana-47534953.html

 

Prochaines diffusions : mardi 15 à 05:00 h et à 10:00 h.

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Zambie

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Glencore

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Marc_Rich

 

Tonton Daniel

 

 

zambie

 

 

zambie 2

 

 

 

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #afrique, #télévision

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Publié le 18 Novembre 2011


Bonjour à tous

 

Connaissez-vous le Swaziland ? A peine plus grand que l'Ile-de-France, ce petit pays enclavé entre le territoire de l'Afrique du sud et celui du Mozambique concentre tous les problèmes possibles, politiques, économiques, sanitaires et démographiques !

 

Indépendante depuis septembre 1968, cette monarchie absolue est dirigée d'une main de fer par le roi Mswati III au passage duquel des crieurs chantent les louanges... Propriétaire d'une gigantesque fortune personnelle et de nombreuses voitures de luxe, le roi Mswati III, âgé de 43 ans, est soupçonné de mener grand train avec ses treize épouses en dilapidant les fonds publics. Le palais royal à lui seul engloutirait ainsi 18 % du budget de la nation !

 

Autre fléau : le sida. Le Swaziland possède un triste record avec le taux d'infection par le virus du sida le plus élevé du monde : 26 % des adultes ! Malgré une campagne de circoncision lancée en février 2011, la maladie progresse inexorablement à cause de la misère, d'une prostitution endémique et de l'incompréhension d'une population non informée.

 

Le bilan économique et humain est catastrophique : deux tiers des habitants vivent sous le seuil de pauvreté, le taux de chômage est de 34 %, l'espérance de vie est la plus faible du monde (entre 35 et 45 ans en 2009 selon les sources), et en quelques années, misère, sécheresse et maladie ont divisé la production agricole par cinq !
Le Swaziland compte désormais 100 000 orphelins sur une population totale de 1,2 million d'habitants, soit la moitié des enfants du pays. Il est l'un des rares au monde dont la population diminue !

 

Aujourd'hui, le pays est en situation de cessation de paiement, les manifestations pour la démocratie dans la capîtale Mbabane sont régulièrement réprimées à la matraque et au gaz lacrymogène car la constitution interdit les partis politiques, les écoles et universités sont fermées depuis septembre 2011 et les églises évangéliques fleurissent sur le terreau de la misère et de la corruption..

 

Ah, évidemment, si le pays regorgeait de pétrole, d'uranium ou de diamants comme ses voisins, la situation de ses habitants serait peut-être meilleure...
Ou pire...

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Swaziland

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Mswati_III

 

Tonton Daniel

 

 

swaziland

 

 

 

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Rédigé par tonton daniel

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