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Le saviez-vous ? Utilisé depuis la fin du XVe siècle, le mot "canicule" dérive du latin "canicula" (petite chienne), lui-même diminutif de "canis" (chien) ! Cette curieuse étymologie dérive d'une double origine astronomique et mythologique.

Vue de la Terre, Alpha Canis Majoris est l'étoile la plus brillante du ciel après le Soleil. Elle doit son nom latin actuel à la constellation du Grand Chien à laquelle elle appartient et dont elle est l'étoile principale. Relativement proche de notre Soleil, cette étoile binaire (ou double) change rapidement de position sur la sphère céleste. Du fait de sa proximité, de son mouvement et de son éclat, cet astre brillant a toujours été une des étoiles les plus étudiées des astronomes qui savent depuis l'Antiquité qu'elle se lève et se couche avec le Soleil entre le 24 juillet et le 24 août. Ce "lever héliaque" (moment où l'étoile devient visible à l'Est au-dessus de l'horizon à l'aube) a servi aux observateurs de l'Égypte antique pour déterminer leur calendrier car il annonçait alors les premières crues du Nil. "L'Etoile d'Isis" était donc désignée comme doublement responsable des crues du fleuve et des grandes chaleurs.

Plus tard, lors de la désignation par Ptolémée des différentes étoiles et constellations au IIe siècle de notre ère, l'étoile est naturellement nommée Sireios ("brûlant"), nom du chien du chasseur Orion dans la mythologie grecque, la constellation du Grand Chien se trouvant naturellement positionnée sur la sphère céleste au pied de celle du célèbre chasseur !

Devenue Sirius dans la Rome antique, notre étoile est associée à la fête de Neptunalia le 24 juillet avec la mauvaise réputation d'être associée au début des grandes chaleurs. Afin de conjurer le sort promis par l'arrivée de Sirius à l'horizon et demander aux Dieux une relative clémence météorologique, il était d'usage de sacrifier des chiennes au pelage roux comme le Soleil, et ce jusqu'à la fin de la période nommée par extension Canicula (petite chienne), qui s'achevait le 24 août par la fête de Vulcania et la disparition de Sirius sous l'horizon.

Par analogie, le terme "canicule" sert aujourd'hui, quelle que soit la date, à désigner une longue période de très forte chaleur. Les sacrifices canins ont évidemment disparu mais Sirius, que les anglo-saxons surnomment "The Dog Star", brille toujours dans le ciel d'été !

Source : magazine Ciel & Espace n°563 - Janvier 2019

Tonton Daniel
 

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Vue depuis l'extérieur, la Finlande apparaît souvent comme un pays étrange, un monde à part, le cadre d'une Nature hostile avec sa taïga enneigée et ses lacs gelés, ses troupeaux de rennes efflanqués et ses températures insupportables. On pourrait aussi évoquer les films d'Aki Kaurismäki, la proximité du grand voisin russe et une forte tradition de silence, bref un environnement rude doublé d'une culture austère, luthérienne et pas vraiment rigolote...

On aurait pourtant tort de se contenter de ces images simplistes. Le pays du Père Noël est aussi le pays de la fantaisie comme le prouve "Le lièvre de Vatanen" de l'écrivain Arto Paasilinna. Paru en 1975 et rapidement devenu succès international, ce road-movie loufoque nous emmène du Golfe de Finlande à la Laponie en compagnie d'un homme désabusé qui, après sa rencontre avec un lièvre blessé, abandonne la cité et tout confort matériel, choisit la vie aventureuse des sous-bois et finit par s'évader symboliquement de prison, le tout en gardant un optimisme béat et un flegme déconcertant ! Vatanen, c'est Candide au pays d'Henry David Thoreau !

Personnages déjantés, animaux sauvages, situations invraisemblables, digressions rocambolesques, le tout est assez décousu mais l'humour et la beauté des paysages font oublier les rebondissements surréalistes et une lecture parfois déroutante. Fable écologique, roman d'aventures et traité philosophique, "Le lièvre de Vatanen" résume le voyage initiatique d'un homme qui préfère la liberté aux frontières, les arbres aux bureaux et la compagnie des ours à celle de ses contemporains.

Austère, la Finlande ? Allons donc ! Entre deux beuveries et une séance de sauna, suivez donc Vatanen et son lièvre et vous comprendrez l'état d'esprit finlandais, celui d'un pays qui a toujours été celui des compétitions sportives farfelues : championnats du monde de mölkky, de porter de femme, de lancer de téléphone portable, d'endurance au sauna, d'écrasement de moustiques, de guitare imaginaire ou de football sur neige poudreuse ! Bon voyage !

Tonton Daniel
 

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Avec ses 182 mètres de longueur, le REV sera en 2020 le plus grand yacht privé du monde ! Commandé en mai 2017 à la société Rosellinis Four-10 et construit en Norvège par les chantiers Vard, le projet REV (Research Expedition Vessel - Navire d’Expédition et de Recherche) est celui du milliardaire norvégien Kiel Inge Røkke, self-made man de 60 ans ayant débuté comme simple marin-pêcheur à l'âge de 18 ans, devenu armateur au fil des années, puis propriétaire de la société para-pétrolière Kvaerner et enfin fondateur du groupe de construction navale Aker Yards, aujourd'hui STX Europe.

Les données techniques du projet font frémir : 182 mètres de longueur, 22 mètres de largeur, 16.000 tonneaux, 54 membres d'équipage (ou 30 accompagnés de 24 chercheurs), 18 cabines pour 36 passagers invités, un auditorium de 40 places, deux plates-formes pour hélicoptères, une grue de capacité de levage de 20 tonnes et une autonomie de 21.000 miles à une vitesse de croisière de 11 nœuds. 

Mais, comme son nom l'indique, cette unité hors norme sera, en plus de son activité de plaisance, dédiée à la recherche scientifique et "agrémentée d'équipements de haute technologie pour surveiller et analyser les zones marines, les courants, les fonds marins, les poissons, les animaux et la vie végétale dans tous les océans du monde jusqu’à 6 000 mètres de profondeur." Kiel Inge Røkke a en effet hérité sa puissance et sa fortune de l'océan et a donc décidé aujourd'hui d'aider la planète en retour. Géré en partenariat avec le WWF Norvège, le REV additionnera 4000 m2 de laboratoires, un garage pour plusieurs robots sous-marins, des sonars hautes performances et des hydrophones sous-marins, sera équipé d'un système d'éclairage à LED basse consommation et d'un système de position dynamique pour éviter un ancrage traditionnel destructeur des fonds marins. Seul le système de propulsion reste encore inconnu du grand public.

Dernière partie du projet, aussi spectaculaire que symbolique, le REV sera équipé d'une unité d'incinération comprenant récupération de chaleur et retraitement des fumées chargée d'éliminer proprement les 5 tonnes de déchets plastiques dérivants que le navire collectera quotidiennement !

130 ans plus tard, le REV va donc prendre la succession des "Hirondelle" et des "Princesse Alice", séries de navires construits entre 1885 et 1915, entièrement dédiés aux recherches océanographiques et aux expéditions scientifiques organisées et financées par le "Prince navigateur" Albert Ier de Monaco. En digne successeur de celui qui inaugura l'Institut océanographique de Monaco en 1889 et celui de Paris en 1906, et afin que ce bateau utile et esthétique ne reste pas unique en son genre, le bouillonnant Kiel Inge Røkke fera-t-il... d'autres REV ?

Sources : Internet

Tonton Daniel
 

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Ici, pas de statue ni de fontaine, pas de perspective ni de parterre à la française ! Deux arbres élancés, quelques arbustes de faible hauteur, trois bancs de pierre miniatures, un carré végétal où se pressent de fragiles fougères, une minuscule pergola en bois de chêne recouverte de chèvrefeuilles, de glycines et de lierre... Avec ses 80 m2, le jardin Alice-Saunier-Seïté, ancien jardin Visconti, est le plus petit jardin public de la Capitale !

Coincé entre deux vieux immeubles du XVIe siècle de l'étroite rue Visconti, dans un quartier chargé d'histoire, cet espace vert microscopique du 6e arrondissement de Paris a été créé en 2000 en lieu et place d'un ancien dépôt de pavés géré par la Direction de la Voirie. Le jardin a pris en 2017 le nom de l'ancienne ministre des Universités et conseillère de l'arrondissement qui habitait la rue Visconti, rue où vécurent et travaillèrent de nombreux artistes du XVIIe au XIXe siècles tels Racine, Balzac ou Delacroix. Pour l'anecdote, le carré est si exigu que la poignée d'élus venus à l'occasion de ce changement de nom a dû rester à l'extérieur de l'enclos !

Comme tous les patios, les cloîtres et les jardins fermés, ce havre de paix bien caché se révèle être un excellent refuge contre le bruit et la fureur de la ville extérieure. Le plus petit jardin public de la Capitale est aujourd'hui un microcosme végétal dont l'expression symbolique, la situation centrale et la petite taille attirent paradoxalement tous les regards !

Tonton Daniel

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Au fil des siècles, beaucoup de navires comme le Hollandais volant, la Mary Celeste ou le HMS Resolute ont acquis une célébrité posthume après une disparition inexpliquée en mer ou un évanouissement total de leur équipage. Mais connaissez-vous l'histoire du mystérieux MV Lyubov Orlova ? Cet élégant navire de croisière et d'exploration scientifique de 100 mètres de long, lancé en 1976 par la compagnie soviétique Far Eastern Shipping Company, fut baptisé du nom d'une célèbre actrice russe des années 30, la comédienne préférée de Joseph Staline !

Destiné aux croisières arctiques et antarctiques, le navire passe sous pavillon des Îles Cook en 1992 puis est vendu à la compagnie Marine Expéditions en 1999. Rénové en 2002 et affrété alors par la compagnie Cruise North Expeditions, il finit par s'échouer le 27 novembre 2006 sur l’île de la Déception située à 120 km au nord de la péninsule Antarctique. Déséchoué par le brise-glace espagnol Las Palmas, il est ramené au Canada en septembre 2010 pour être immobilisé dans le port de Saint-Jean de Terre-Neuve. Le propriétaire est alors dans l'incapacité de payer les 250.000 dollars d'indemnisation demandés par l’affréteur et l'on constate que l'équipage de 51 marins russes et ukrainiens n'a pas non plus été payé depuis cinq mois ! En 2012, le Lyubov Orlova est saisi et vendu à la compagnie Neptune International Shipping qui souhaite le faire démanteler en République dominicaine.

Le 23 janvier 2013, le Lyubov Orlova quitte pour la dernière fois la terre ferme à destination des Caraïbes mais dès le lendemain, le câble le reliant au remorqueur Charlene Hunt casse sous la violence des vents et des courants. Abandonné en pleine tempête par le remorqueur, le Lyubov Orlova commence son périple d'épave dérivante, est repéré au large d'une plate-forme pétrolière le 30 janvier mais s'en éloigne après avoir été pris une nouvelle fois en remorque par le navire de ravitaillement offshore Atlantic Hawke. Abandonné cette fois-ci volontairement car entré dans les eaux internationales et donc soumis à un ahurissant vide juridique, il disparaît à nouveau, est retrouvé à deux reprises en février quand sa  balise de détresse s'active mystérieusement le 23 février et aperçu une dernière fois le 12 mars 2013 au milieu de l'océan Atlantique Nord, à 1 300 milles des côtes irlandaises.

Où se trouve aujourd'hui le Lyubov Orlova ? Au fond de l'océan, reposant au centre d'une cité engloutie ? Ballotté au gré des courants dans les brumes du triangle des Bermudes ? Echoué près du Royaume-Uni où une rumeur sans fondement a circulé en janvier 2014 ? Malgré le trafic maritime très dense de l'Atlantique nord et tous les satellites d'observation, personne ne sait ce qu'est devenu ce vaisseau fantôme, sans équipage, sans balise GPS et sans feux de position dont le nom s'ajoute désormais à la longue liste des légendes de mer.

Source : "La démesure de l'Amérique" Ed. GEO-Prisma media

Tonton Daniel