homo absurdus

Publié le 25 Janvier 2024

L'histoire est un éternel recommencement et la sauvegarde de l'environnement un combat sans fin. Lors des jeux olympiques d'été de Tokyo en 1964, 1500 arbres furent abattus afin de laisser place au nouveau stade olympique de Kasumigaoka. Soixante ans plus tard, le réaménagement du quartier historique de Jingu Gaien menace à son tour 3000 arbres, dont la célèbre allée de ginkgos centenaires offerts par les citoyens de la cité à l'empereur Meiji et plantés dans le parc urbain créé à cette occasion.

Sur 17 hectares, surface très importante dans le centre ultra-urbanisé de la capitale japonaise, le projet immobilier de 2,4 milliards d’euros approuvé par la gouverneure et ancienne ministre de l'Environnement Yuriko Koike prévoit la construction par le groupe Mitsui Fudosan de centres commerciaux, d'installations sportives et de deux gratte-ciels résidentiels de 200 mètres de hauteur. En accord avec l'organisation religieuse Meiji-Jingu, propriétaire du site, le promoteur immobilier a donc prévu la démolition des stades de baseball et de rugby Jingu, édifices historiques de la ville, et confirmé l'abattage de 700 arbres au minimum.

Malgré l'exceptionnelle proximité des japonais avec leur environnement et une pétition regroupant 230.000 signatures, les travaux ont débuté en septembre dernier pour s'achever en principe en 2035. L'ONG ICOMOS, comité consultatif de l'UNESCO pour la protection du patrimoine mondial, a pointé sans succès l'absence de consultation citoyenne ainsi que la mise en péril d'un "patrimoine culturel exceptionnel". Propriété privée, le terrain n'est en effet pas soumis aux mêmes contraintes juridiques que les bâtiments publics. Considérée avec ses 8% d'espaces verts comme l'une des moins végétalisées de la planète, la mégapole de Tokyo touchée par un réchauffement plus rapide que celui des autres grandes villes du monde aurait pourtant bien besoin de davantage de parcs et de jardins publics indispensables à sa régulation thermique.

Symbole de prospérité, de maternité et de longévité, le Ginkgo biloba, arbre emblématique ayant survécu à la bombe atomique lancée sur Hiroshima en 1945 et dont la feuille est le symbole de la ville de Tokyo depuis 1989, risque cette fois-ci de ne pas résister aux promoteurs immobiliers !

Tonton Daniel
 

les ginkgos de tokyo

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Publié dans #arbres, #japon, #homo absurdus

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Publié le 4 Novembre 2023

"Nous sommes à l'âge du poison" déclarait dès 1962 la biologiste américaine Rachel Carson. Seule contre tous, lanceuse d'alerte avant l'heure, la scientifique visionnaire signait cette année-là "Printemps silencieux" (Silent Spring), succès international traduit en seize langues et vendu rapidement à deux millions d'exemplaires, ouvrage fondateur de la pensée écologiste, à l'origine de la création de l'Agence américaine de protection de l’environnement en 1970.

Extraordinairement documenté, fourmillant d'exemples concrets, de références, de noms, de dates, de faits réels, ce titre culte dénonçait l'usage massif, systématique et aberrant dans les campagnes américaines de produits chimiques de synthèse à usage de pesticides à large spectre, dits encore non sélectifs (insecticides, fongicides et herbicides). La liste de ces pesticides et des molécules qui les composent est interminable, hydrocarbures et naphtalènes chlorés (DDT, chlordécone, chlordane, lindane, heptachlore, aldrine, dieldrine, toxaphène...), phosphates et phosphorés organiques (malathion, parathion, glyphosate...), triazoles, carbamates, composés à l'arsenic, etc...

Après diffusions souvent massives et répétées dans les champs et sur les arbres, toutes ces substances tuent indistinctement et à plus ou moins long terme parasites et insectes pollinisateurs, abeilles, coccinelles et papillons, oiseaux et "mauvaises herbes", poissons et crustacés dans les cours d'eau, bactéries, champignons et vers de terre dans le sous-sol... Tous rejoignent nappes phréatiques et rivières, persistent longtemps dans l'environnement et s'accumulent le long des chaînes alimentaires jusqu'à l'Homme. Enfin, nombre d'entre eux sont soupçonnés d'engendrer mutations génétiques et chromosomiques et de favoriser ainsi chez les insectes une résistance à tout traitement et chez l'être humain infertilité et cancers.

La liste des coupables est bien longue elle aussi. Coupables, les industriels qui jouent aux petits chimistes inconscients et subventionnent la recherche sans aucun scrupule. Coupables, les administrations et autorités publiques négligentes, incompétentes, coupables de désinformation, soucieuses d'intérêts économiques privés et industriels. Coupables, tous ceux qui troublent volontairement "l'ordre établi de la Nature" en dépit du bon sens. En partie interdit grâce au livre dans de nombreux pays dès les années 1970, le DDT est toujours présent dans certains sols en raison de sa persistance élevée. Soixante ans après la parution du texte, de nouveaux produits tout aussi terrifiants et dévastateurs ont été commercialisés. Depuis les années 1990, les insecticides systémiques comme les néonicotinoïdes à base de soufre ou de chlore ont remplacé le DDT et ses complices, faisant naître de nouvelles craintes et de nouveaux combats !

Heureusement, une voix isolée s'élève parfois et arrive à se faire entendre. Afin de remplacer ces poisons que l'auteure qualifie de "biocides" et retrouver des printemps pleins de chants d'oiseaux, de nombreuses solutions existent : "observer et imiter la Nature", laisser agir les prédateurs naturels des nuisibles, utiliser "des méthodes et des réponses biologiques et non chimiques" éprouvées par les générations précédentes, éviter les monocultures, réapprendre la patience, ne pas "vouloir contrôler la Nature", accepter de perdre une petite partie des récoltes, regrouper citoyens, consommateurs et victimes dans une "société civile" organisée afin d'influencer les politiques gouvernementales, enseigner et rappeler au public que "l'Homme appartient lui aussi à la Nature"... Et enfin, relire "Printemps silencieux", à la fois enquête édifiante et courageuse et portrait d'un Homo sapiens bête à pleurer !

Tonton Daniel
 

printemps silencieux

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #littérature, #environnement, #zoologie, #homo absurdus

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Publié le 26 Octobre 2023

"Coupe du monde de Zermatt : accusés de détruire un glacier, les organisateurs mis en garde par les autorités.

À moins d'un mois des descentes de Coupe du monde de ski alpin à Zermatt en Suisse, les autorités ont mis en garde mardi les organisateurs, accusés par les activistes du climat de détruire un glacier pour façonner la piste.

Des photos et des vidéos publiées par les médias suisses ces derniers jours ont montré des pelleteuses travaillant sur le glacier du Théodule, provoquant un certain émoi en Suisse où les glaciers fondent à un rythme alarmant depuis quelques années sous l'effet du réchauffement climatique.
Saisie par les ONG, la Commission cantonale des constructions du Valais a indiqué mardi avoir constaté qu'« une partie des installations empiète, sur une très faible surface, hors du domaine skiable homologué sur le territoire suisse ».

En conséquence, elle prononce « une interdiction immédiate d'utiliser les installations concernées hors du domaine skiable homologué », selon un communiqué.
« Dès que la situation météorologique le permettra, compte tenu des chutes de neige de ces derniers jours, cela sera rectifié, sans mettre en péril le parcours d'un point de vue sportif », a réagi le comité d'organisation du Matterhorn Cervino Speed Opening, qui renonce à faire appel.

L'an dernier, les épreuves de Coupe du monde de Zermatt/Cervinia avaient dû être annulées en raison de l'absence de neige, et surtout de l'impossibilité d'en créer en raison des températures élevées. Cette année, les épreuves doivent avoir lieu [entre le 11 et le 19 novembre] sur une piste dessinée sur les territoires suisse et italien, en partie sur le glacier suisse du Théodule.

Mais la publication le 15 octobre d'un article de 20minutes.ch affirmant, sur la base de relevés GPS, que le tracé de la piste excéderait les limites de la zone dédiée aux activités de ski a fait réagir les ONG de défense de l'environnement, dont WWF, Pro Natura [et Mountain Wilderness Schweiz]. Ces ONG, assistées par l'association « Avocat-e-s pour le Climat », ont saisi la Commission cantonale des constructions du Valais, accusant les organisateurs de la compétition de « détruire un glacier pour opérer une nouvelle piste en Coupe du monde de ski ».

La commission avait ordonné la semaine dernière l'arrêt des travaux menés hors du domaine skiable sur le glacier du Théodule afin de procéder à une analyse sur le terrain. Elle n'a pas pu encore s'y rendre en raison des conditions météorologiques, mais a d'ores et déjà prononcé mardi l'interdiction d'utiliser les installations hors du domaine skiable.

« La nécessité d'ordonner une éventuelle remise en état des lieux ainsi que le prononcé d’une amende seront analysés ultérieurement », a-t-elle indiqué. Elle entend également se pencher sur les travaux réalisés à l'intérieur du domaine skiable.

Selon les glaciologues de l'Académie suisse des sciences naturelles, les glaciers suisses ont fondu autant ces deux dernières années qu'entre 1960 et 1990, sous l'effet de conditions météorologiques extrêmes exacerbées par le dérèglement climatique. Après avoir perdu 6% de volume en 2022, année record, ils ont encore fondu de 4% cette année, deuxième recul le plus important depuis le début des mesures."

Source : https://www.ledauphine.com/skichrono/2023/10/24/coupe-du-monde-de-zermatt-accuses-de-detruire-un-glacier-les-organisateurs-mis-en-garde-par-les-autorites
 

le glacier et les pelleteuses
le glacier et les pelleteuses

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #actualité, #environnement, #dérèglements climatiques, #homo absurdus

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Publié le 30 Septembre 2023

La bêtise humaine est-elle donc sans limite ? Les plus anciens se rappellent sans doute l'histoire de l'arbre du Ténéré, acacia solitaire abattu en 1973 par un pauvre abruti en plein désert...
Avant-hier 28 septembre 2023, l'extraordinaire Sycamore Gap tree, érable sycomore veillant depuis plus de deux cents ans sur le mur d'Hadrien dans le nord de l'Angleterre, a été scié net durant la nuit par une main inconnue. L'enquête ne fait que commencer et certains envisagent déjà de faire repousser un taillis depuis la souche considérée comme très saine. Mais le mal est fait, un criminel a tué un arbre centenaire sans raison...

"Le Sycamore Gap tree est un érable sycomore (Acer pseudoplatanus), situé à côté du mur d'Hadrien, près de Crag Lough dans le comté de Northumberland en Angleterre, site classé au patrimoine mondial de l'Unesco.
Sa position dans un paysage remarquable en a fait un sujet photographique populaire, décrit comme l'un des arbres les plus photographiés du Royaume-Uni.
Son nom alternatif, Robin Hood tree, vient d'une scène du film "Robin des Bois, prince des voleurs" de Kevin Reynolds et avec Kevin Costner (1991).
L'arbre remporte le prix de l'arbre britannique de l'année en 2016.
Le Sycamore Gap tree est abattu à la tronçonneuse à la base du tronc le 28 septembre 2023, à la suite d'un acte de malveillance."

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Sycamore_Gap_Tree

Tonton Daniel
 

sycamore gap tree
sycamore gap tree

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Publié le 30 Mars 2023

"Concours de gifles, KO et risques de commotions... C'est quoi cette Power Slap League lancée par le patron de l'UFC ?
Le 20/01/2023.

Dana White, le patron de l'UFC, a lancé la Power Slap League dont les premiers combats ont été diffusés aux Etats-Unis. La discipline, née en Russie, consiste en un combat de gifles de plusieurs rounds. Au-delà du "spectacle" se pose toutefois la question des commotions cérébrales et de la santé des combattants.
Deux adversaires face-à-face, des énormes claques échangées à tour de rôle et des concurrents qui finissent régulièrement allongés sur le sol : jusqu'ici, les combats de gifles étaient une curiosité, née en Russie et devenue populaire en Europe de l'est. Mais la discipline est entrée dans une autre dimension grâce à l'exhubérant Dana White. Le patron de l'UFC, qui adore voir des gens se gifler le plus fort possible, a lancé la Power Slap League, diffusée sur la chaîne américaine TBS.

Au programme, le début d'un tournoi de qualifications pour rejoindre la Power Slap house où auront lieu ensuite les grands combats. "Il y a deux ans, j'ai commencé à regarder des vidéos de gars qui se giflaient sur les réseaux sociaux et j'ai tout de suite été intéressé, explique White. Ce que je cherche, c'est que les meilleurs combattants de gifles dans le monde rejoignent Power Slap."

La discipline, autorisée par la commission athlétique du Nevada, a ses propres règles. Elle est non-mixte et respecte des catégories de poids, comme la boxe et le MMA. Chaque combattant a 30 secondes pour frapper, et 30 secondes pour récupérer. Chacun doit rester dans sa zone, celui qui porte la gifle doit garder les pieds au sol et celui qui reçoit doit encaisser les mains derrière le dos, le menton relevé et les pieds parallèles.

S'il n'y a pas de KO ou de KO technique, l'affrontement dure jusqu'à trois rounds où chacun gifle une fois, à tour de rôle, la main ouverte, et des juges accordent des points selon l'efficacité du coup, la réaction du receveur et le temps de récupération nécessaire pour désigner le vainqueur. Reste une règle surprenante : c'est un tirage au sort qui détermine le premier frappeur, alors que c'est un élément crucial des combats. Sur les 10 affrontements diffusés, 3 se sont terminés avec un KO après la première gifle.

Qu'importe pour le moment, l'évènement ne fascine pas seulement Dana White puisqu'ils étaient près de 300.000 téléspectateurs en moyenne à suivre les premiers combats aux Etats-Unis. Un début prometteur pour une discipline encore méconnue, où les stars sont rares.

Mais pas besoin de stars pour avoir des images hallucinantes qui ont permis à la soirée de faire parler au-delà des frontières. Lors de l'unique combat féminin de cette inauguration, Kortney Olson s'est par exemple retrouvée plus que sonnée par Sheena Bathory. Après s'être relevée, elle était incapable de tenir debout et a chuté en avant tête la première.

Une roulade qui a fait rire Dana White, pas gêné par cette discipline où les combattants n'essaient pas de se défendre. Pourtant, pour la santé des athlètes, justement, ces combats de gifles posent beaucoup de questions. "Nous avons passé tant d’années à essayer d’éduquer les commissions et les combattants sur les lésions cérébrales, regrette le docteur Michael Schwartz auprès de BloodyElbow. Et maintenant on a ça. Ces gens qui reçoivent des coups à la tête. Vous infligez une commotion cérébrale sans permettre au combattant de se défendre d’une quelconque manière."

"Et ensuite il est de nouveau frappé à la tête, poursuit-il. Chaque commotion cérébrale est une lésion cérébrale. La première commotion fait des dégâts. Et avec le syndrome du deuxième impact, la seconde commotion cérébrale peut être une menace pour la vie. C’est dingue."

Alain Ducardonnet, consultant santé, ne dit pas autre chose : "Quand on frappe fort le visage ou la tête, le cerveau qui est mou va partir dans une direction, et va se télescoper avec la boîte crânienne qui est dure. Ca va faire une commotion cérébrale avec un risque de coma et de lésions cérébrales." Sur ces points précis, les médecins sont assez unanimes.

Mais Dana White, lui, se défend, en comparant les quelques gifles avec les nombreux coups reçus dans le MMA ou dans la boxe. "Au cours d’un combat de boxe, les gars reçoivent 300 ou 400 coups dans un combat. Ces gars vont être frappés par trois claques. Pour ces crétins qui disent tout le mal qu’ils pensent de la commission athlétique, elle a fait ce qu’il fallait. Et nous aussi."

Le patron de l'UFC se veut parfois rassurant : "On se dirige vers une réglementation, pour être certains que ce sport est sûr pour tout le monde. Les gens doivent passer les examens médicaux appropriés avant, pendant et après le combat pour que tout reste sécurisé." Et parfois provocateur, aussi : "Personne ne vous demande de regarder. Ça vous dégoûte ? Regardez The Voice."


https://rmcsport.bfmtv.com/sports-de-combat/concours-de-gifles-ko-et-risques-de-commotions-c-est-quoi-cette-power-slap-league-lancee-par-le-patron-de-l-ufc_AN-202301200468.html
 

combats de gifles

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #homo absurdus

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