Bonjour à tous

Qui n'a jamais rêvé d'avoir le pouvoir d'exaucer et de matérialiser ses "souhaits de mal aux gens" ?
La jeune Lou, fillette de douze ans vivant au 276e étage d'un "écorche-cieux", possède ce pouvoir ! Il lui suffit par exemple de proférer ses menaces à voix haute pour immédiatement faire perdre ses dents à un voisin bruyant... Et quand les autorités apprennent cette formidable capacité de nuisance, la gentille petite sorcière est tout simplement enlevée pour raison d'Etat afin d'être transformée en arme absolue et secrète ! Evidemment, entre deux parties de Touche-loup, rien ne se passera comme prévu entre des industriels cupides, un président de la République hypocondriaque et des chefs de guerre complètement foutraques...

Laissons de côté le style ni très élaboré ni très littéraire de l'auteur récemment disparu pour profiter de son imagination débordante, de sa poésie déjantée et de cette fable jouissive parue en 2019. Une fable dont la morale pourrait rappeler que tel est pris qui croyait prendre comme le soulignait déjà M.de La Fontaine au XVIIe siècle. Ou qu'il ne faut pas embêter les petites filles impulsives du XXIe. Gare au loup ! On vous aura prévenus !

Tonton Daniel
 

Bonjour à tous

Jusqu'en 2016, le monde entier ignore la correspondance épistolaire privée qu'ont entretenue le futur prix Goncourt Hervé Le Tellier et le défunt président de la République François Mitterrand. Afin de révéler ce trésor, le futur président de l'Oulipo décide de faire publier "Moi et François Mitterrand" dans lequel il évoque les fantômes antisémites et collaborationnistes de René Bousquet et de Jacques Chardonne, l'affaire des écoutes de l'Elysée ou la personnalité quelque peu distante d'un homme de pouvoir égocentrique et secret... Entre amis, familiers et complices, les coups de griffes légers sont permis, n'est-ce pas ? Et puis, entre présidents, on peut se comprendre et se pardonner !

Après le départ de Tonton en 1996 vers d'autres cieux vont suivre des échanges plus rapides et moins policés (mais non moins ironiques) avec ses différents successeurs, Chirac, Sarkozy et Hollande, dans lesquels les premières dames ne sont pas non plus épargnées (Voir en particulier le "portrait" de Bernadette en page 52). Comme les lettres-types, l'Histoire est, dit-on, un éternel recommencement...

Correspondance réelle ou imaginaire ? Détails de la petite Histoire ou mystification surréaliste ? Révélations médiatiques ou énôôôôrme plaisanterie d'auteur ? Réponse (Ô surprise !) en fin de ce petit bijou d'intelligence, d'humour et de causticité !

Tonton Daniel
 

Bonjour à tous

Produit par Gaumont et coréalisé en 1930 par Jean Faugère et Maurice Champreux, gendre de Louis Feuillade, "Au pays des basques" est considéré aujourd'hui comme le premier film sonore sur le Pays Basque français. Tourné en noir et blanc et en 16 mm, ce documentaire sans acteur ni dialogue nous rappelle un quotidien souvent disparu, parfois idéalisé, toujours romantique et poétique : choeur d'hommes en costumes traditionnels chantant "leur foi indomptable", paysan partant au champ avec sa faux, bergers buvant à leurs gourdes, danseurs de fandango sur le parvis d'une église, contrebandiers dans le maquis ou fils cadet s'embarquant pour l'Amérique afin d'y trouver travail, gloire ou fortune... 

Voici ce que rapporta sur le film le journal Comedia, dans son édition du 28 janvier 1931 :

"Un grand documentaire sur le pays basque...
Au Pays des Basques est un grand film, un beau film. Tout un pays dans une série d'images.
Le Basque n'est pas, ô Voltaire, un petit brun qui danse sur ses montagnes. Il danse et même très bien, mais il ne fait pas que danser. Sa terre est cultivée, admirablement cultivée ; les cultures grimpent aussi haut que possible dans les montagnes, dont elles feraient l'escalade sans la neige, les arbres et les pierres. L'homme ici travaille. Ses maisons, ses rues sont propres. Il a des enfants. Trop même... La vie en jette quelques-uns à la mer. Ils en profitent pour aller aux Amériques, mais ils en reviennent vite... Ou ne reviennent jamais.
Le film débute par la vision d'un paysan conduisant ses boeufs, le makila sur les épaules, bras tendus. L'homme a les yeux pleins de rêve... Il domine le paysage.
Parmi les images, il y en a une absolument irrésistible de drôlerie, la "pastorale" de Napoléon 1er à Mauléon. Les danses du pays et les divers jeux de fronton ont fourni aussi l'occasion de passages excellents.
La contrebande est à l'honneur mais, ici, la mise en scène exagère. Les douaniers sont gens d'esprit et ne tirent plus depuis longtemps sur les contrebandiers... Pour la bonne raison que la contrebande n'existe pas, puisque pour les Basques la frontière est inexistante. La douane ferme les yeux et ne sévit que pour la forme de temps en temps. Il n'y a rien à faire. Le pays basque sans contrebandiers ne serait plus le pays basque.
La culture, les voyages, les animaux ont également leur place dans ce film. Et j'ai pleuré, oui... J'ai pleuré en écoutant une veuve et son fils annonçant aux abeilles, protectrices du foyer, ainsi que le veut la coutume, que "le père" est mort !
Le père... Ce mot a sur cette terre une résonance particulière, car c'est peut-être le seul pays de France où le droit d'aînesse existe encore malgré les lois, malgré la gendarmerie, malgré la politique. Cette scène, d'une grandeur mystique, est la plus belle d'un film qui fera aimer, à ceux qui en ignorent la beauté, le ciel et l'âme des terres basques."

(Sources : internet et Musée basque de Bayonne)

Tonton Daniel

Bonjour à tous

On attend beaucoup d'un livre classé "favori des français" devant "Le petit Prince", "L'Etranger" ou "Le Parfum"...

Avec son titre emprunté en 2018 à Guillaume Apollinaire, "Il est grand temps de rallumer les étoiles" de Virginie Grimaldi nous emmène en compagnie d'une mère névrosée et de ses deux filles dans un road-trip en camping-car entrepris afin d'échapper à un quotidien morose fait de voisins bruyants, de découverts bancaires et de violences conjugales. Entre confessions intimes et secrets de famille, ce voyage initiatique leur permettra de croiser la route d'autres paumés, découvrir "la beauté du monde", reconnaitre l'essentiel et changer leur vie à jamais.

Malheureusement, devant tant d'ambition, la forme ne suit pas. La chronique douce-amère (et trop souvent amère) hésite entre plusieurs genres, roman à l'eau de rose mielleux et sirupeux, réflexion philosophique parfois d'une niaiserie et d'une naïveté affligeantes, intrigue convenue encombrée de mièvrerie et de jeux de mots ringards.

Malgré ses défauts, le récit a été publié au bon moment et s'est révélé un succès d'édition à l'époque du confinement quand chacun tentait de donner un sens à sa vie, trouver des réponses, refaire des projets et prendre un nouveau chemin. Mais, hélas, des ventes massives, de bons sentiments et quelques bonnes surprises ne suffisent pas à faire un grand livre. Relisons plutôt "Le petit Prince", "L'Etranger" ou "Le Parfum".

Tonton Daniel
 

Bonjour à tous

Descendu en flèche par une critique unanime, "Notre tout petit petit mariage", quatrième film du réalisateur et acteur Frédéric Quiring cumule en effet les défauts et les clichés ! Scénario inexistant, situations convenues, personnages caricaturaux, mise en scène déconcertante... Avec un peu d'indulgence, on pourra néanmoins sourire par moments devant cette réception intime qui dégénère rapidement en petit petit film... Et, avec un peu de mémoire, regretter la piscine, les musiciens, les invités surprises et la folie du film "The Party" du génial Blake Edwards !

Tonton Daniel