dechets et recyclage

Publié le 10 Avril 2024

Que faire des vingt millions de tonnes de terre non polluées excavées chaque année en Ile-de-France ? Avec le développement de la Métropole du Grand Paris et des réseaux ferroviaires souterrains du Grand Paris Express, le simple réemploi de remblais à usage de travaux publics ne suffit plus. Promulguée en 2015, la loi sur la transition énergétique pour la croissance verte impose à l'Etat et aux collectivités de réemployer ou orienter vers le recyclage 70% des matières et déchets produits sur les chantiers.

Mandaté par le groupe ECT, société d'aménagement et de valorisation des terres de chantiers urbains, et peut-être inspiré par la reconversion des grands terrils de résidus miniers, l'architecte-urbaniste Antoine Grumbach a imaginé la création sur le site de Villeneuve-sous-Dammartin, à trente kilomètres de la Capitale, d'un gigantesque belvédère artificiel édifié avec les déblais d'exploitation du Grand Paris Express et recouvert d'un parc arboré représentant deux yeux ouverts de 400 mètres de long chacun !

Commencés en mai 2022 sur le plus étendu des onze sites destinés à recevoir ces déblais, les travaux de terrassement de l'Oeil Ouest se sont achevés en mars 2023 avant la plantation de 1.100 arbres et de 12.000 plantes et l'installation d'un labyrinthe, d'un espace évènementiel, d'un musée et d'un amphithéâtre désormais ouverts au public. Oeuvre majeure de Land Art, l'ensemble est visible du ciel par les avions en partance ou à l'arrivée de l’aéroport voisin de Roissy Charles-de-Gaulle alors que les travaux de l’Oeil Est ne commenceront qu'en 2025.

Contrairement aux oeuvres "d'art éphémère", les Yeux du Ciel semblent ainsi destinés à contempler indéfiniment le vol des oiseaux, le passage des nuages et la course des étoiles. Tel l'Oeil de la Providence franc-maçon, cette montagne de déchets très symbolique semble aussi nous regarder et nous juger, nous inciter à une forme d'introspection sur nos capacités de nuisance envers notre Environnement. Dame Nature nous surveille désormais de ses yeux grands ouverts.

Sources : exposition "Métro ! Le Grand Paris en mouvement" - Cité de l'architecture - Paris / Internet

Tonton Daniel
 

les yeux du ciel

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #les arts, #déchets et recyclage, #environnement

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Publié le 6 Avril 2023


Bonjour à tous

En octobre 2022, à l'instar de cinq autres pays européens, l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a délivré l'autorisation de mise sur le marché français du premier engrais à base d'urine humaine. Riche en phosphore, en azote et en potassium, l'urine concentre effectivement les principaux nutriments nécessaires à la croissance des plantes. Après collecte et stockage de plusieurs mois, l'urée se transforme en azote ammoniacal capable d'éliminer d'éventuels pathogènes contenus dans le liquide et l'on obtient du lisain (urine stockée), équivalent du lisier d'origine animale. Des recherches comme celles menées en France par le LEESU et son programme OCAPI (Organisation des cycles Carbone, Azote et Phosphore dans les territoires) ont démontré “un potentiel fertilisant similaire entre les engrais naturels à base d’urine et les engrais azotés de synthèse.” De plus, la valorisation de l’urine permet une production locale d’engrais alors que les matières fossiles contenues dans les solutions synthétiques sont limitées et polluantes. On estime que la production industrielle d'azote (qui nécessite une grande quantité de gaz naturel) représenterait à elle seule 3% des émissions mondiales de gaz à effet de serre !

Parmi d'autres, la start-up Toopi Organics a pour ambition de développer ce procédé simple, économique et écologique afin de remplacer les engrais industriels par des engrais organiques (lisier, fumier ou urine) et d'éviter le rejet massif et nocif de nitrates et de substances chimiques dans les nappes phréatiques, les rivières et les océans. Plus énergivores, d'autres techniques de recyclage de l'urine existent, nitrification et concentration par extraction d'une partie de l'eau (Orin), alcalinisation par contact avec de la chaux qui permet de produire un granulé concentré (Granurin) ou mélange avec des sciures et copeaux de bois pour enrichir un compost (Urinofertilisants organiques). Enfin, il est possible techniquement de transformer l’urine pour n’en garder que les nutriments comme la struvite ou le sulfate d’ammonium mais par des procédés plus coûteux et énergivores.

Aujourd'hui, la solution pour récupérer l'urine humaine à grande échelle réside sans doute dans la commercialisation, l'installation et l'utilisation de "toilettes à séparation". Finis le tout-à-l’égout et le rejet d'azote dans les rivières qui favorisent l'eutrophisation et le développement d’algues asphyxiant les milieux aquatiques ! Reste le problème des résidus médicamenteux et hormonaux et les produits de soins corporels regorgeant de nanoparticules et de perturbateurs endocriniens contenus dans nos urines mais ceci est un autre débat ! Parmi les premiers organismes convaincus, l'Agence spatiale européenne (ESA) dont le siège parisien équipé de toilettes séparatives copie désormais les technologies employées pour traiter les effluents humains dans l'espace. Il est donc possible à la fois de regarder le ciel et les étoiles et de conserver les pieds sur Terre, de rêver et d'être pragmatique ! Bel exemple à suivre !

Sources : Internet / Wikipedia / Magazine Sciences et Avenir n°914 - Avril 2023 / Site du LEESU (voir ci-dessous)

Tonton Daniel
 

lisain
lisain

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #déchets et recyclage, #environnement

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Publié le 11 Novembre 2019


Bonjour à tous

Engagement personnel, choix économique ou souci environnemental, la crémation représente aujourd'hui en France plus de 36% des techniques funéraires. Hors considération éthique ou religieuse, cette pratique soulève quelques problèmes très pragmatiques parmi lesquels le sort des matériaux non combustibles. En plus des inévitables plaques et poignées de cercueils, que deviennent prothèses métalliques, dents en or, implants articulaires, pacemakers et autres stérilets en cuivre après la crémation mortuaire ?

En fin de procédé, le squelette n'est pas encore réduit en cendres, il est donc ensuite théoriquement broyé avec les éventuelles prothèses et objets métalliques contenus dans le corps du défunt. En réalité, des quantités impressionnantes de métaux (titane, nickel, cobalt, inox, aluminium, cuivre, zinc, fer, acier, or, platine, argent...) sont récupérées discrètement par les crématoriums et les opérateurs de pompes funèbres afin d'être vendues à des entreprises spécialisées dans la revalorisation des métaux précieux issus de la crémation ou des établissements de santé (Europe Metal Concept, OrthoMetals...). Très contrôlées, ces sociétés reversent ensuite contractuellement une partie de leur bénéfice aux crématoriums qui les approvisionnent.

Hélas, seuls quelques rares crématoriums reversent à leur tour le produit de cette rente "silencieuse" à des associations caritatives, à des fondations ou à la recherche médicale. En l'absence de législation, aucun n'est en effet tenu de prévenir les familles de ce commerce aussi douteux et amoral que lucratif et secret. Elus, familles et associations réclament donc la mise en place au niveau national d'un comité d'éthique statuant sur le sort de ces déchets très particuliers. Associations qui rappellent également que dans un marché en pleine croissance représentant déjà plusieurs millions d'euros, les 90 tonnes de métaux récupérées annuellement par OrthoMetals ou les 10 tonnes récupérées par EMC servent ainsi aux filières aéronautique ou automobile, voire même... à l'industrie de l'armement !

Source : Magazine hors-série 60 millions de consommateurs n°200 - Octobre 2019

Tonton Daniel
 

 

revalorisation des déchets funéraires

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #la mort, #déchets et recyclage

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Publié le 30 Octobre 2019


Bonjour à tous

Le hasard d'un voyage en province m'a récemment permis de rencontrer l'auto-entrepreneure Aline Gubri, diplômée d’un master en développement durable à La Sorbonne, consultante en Consommation Responsable et auteure du livre "Zéro plastique, zéro déchet". Malgré son jeune âge, Aline Gubri a déjà travaillé pour la mairie de San Francisco, donné plusieurs conférences en France et à l'étranger, participé à de nombreuses émissions sur différents médias, elle est aussi la créatrice du blog "Consommons sainement".

Paru en 2017, "Zéro plastique, zéro déchet" est un livre clair, bien fait, agréable à lire, plein d'infos et de photos qui traite hélas d'un sujet très à la mode, l'invasion de notre quotidien et de notre environnement par une infinité d'emballages et d'objets en plastique. Chiffres et exemples font frémir : 25 millions de bouteilles en plastique jetées chaque jour en France, 11 millions de rasoirs jetables envoyés quotidiennement à la poubelle dans le monde, 50 millions de pailles en plastique jetées tous les jours aux Etats-Unis... Aline Gubri rappelle que les plastiques contiennent phtalates, triclosan ou bisphénols et que beaucoup de produits d'usage domestique dissimulent perturbateurs endocriniens, pesticides, polybromés, parabènes, composés perfluorés, solvants, adjuvants, catalyseurs et autres produits chimiques qui ont des conséquences directes sur l'Homme, son environnement, les nappes phréatiques et les océans. 

Pourquoi subir tous ces plastiques quand des alternatives simples et peu coûteuses existent ? Recyclage et compostage ne sont pas les solutions, affirme l'auteure, il faut consommer moins et réduire les déchets en amont ! Sans nous culpabiliser ou adopter un modèle économique décroissant, Aline Gubri propose donc remèdes et solutions pragmatiques pour réduire notre consommation, 101 conseils déjà connus ou innovants, simples à appliquer ou plus difficiles à appréhender, parmi lesquels certains nous sont déjà familiers, usage en cuisine de pinces en métal, de pailles en inox et de bouteilles en verre, utilisation dans la salle de bains de savon de Marseille, de vinaigre blanc, d'huiles essentielles et de bicarbonate de soude, choix au bureau de tasses lavables en lieu et place de gobelets jetables... D'autres astuces plus surprenantes transgressent quelques tabous du quotidien quand l'auteure évoque la coupe menstruelle, le préservatif en latex végétal ou les serviettes hygiéniques lavables !

Au fil des pages, Aline Gubri aborde aussi quelques thèmes bien connus : obsolescence programmée, économie circulaire, pillage des ressources naturelles, greenwashing, malbouffe, impact environnemental des élevages bovins, commerce de proximité, consommation de produits de saison... Si la réponse à tous ces problèmes doit prioritairement être législative (et sans être influencée par les lobbies industriels), une action citoyenne parait aujourd'hui indispensable. A la manière du petit colibri souvent évoqué par le philosophe Pierre Rabhi, chacun de nous peut et doit agir. "L’objectif n’est pas nécessairement de tout faire, mais de faire votre part, à votre rythme et à votre manière" conclut notre conférencière.

Tonton Daniel
 

zéro plastique zéro toxique - aline gubri

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #littérature, #portraits, #environnement, #déchets et recyclage

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Publié le 24 Août 2019

Rédigé par tonton daniel

Publié dans #environnement, #déchets et recyclage

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