Publié le 23 Août 2020

Bonjour à tous

En plus des microbiotes cutané, vaginal et placentaire, tout le monde connait aujourd'hui le microbiote intestinal que nous abritons dans notre système digestif, ensemble de bactéries et de micro-organismes essentiel à la digestion, aux fonctionnements du système immunitaire et du système nerveux central et avec qui nous vivons en parfaite symbiose. Mais l'observation récente de bactéries dans des cerveaux humains en bonne santé laisse désormais deviner un milieu encore plus fascinant : le microbiote cérébral !

Alors que le cerveau humain est censé être stérile car protégé par une barrière hémato-encéphalique et en contradiction avec le discours traditionnel qui explique que seuls des cerveaux malades recèlent des microbes, la découverte dans le cerveau de bactéries jamais observées auparavant (par manque de curiosité ou par excès de certitude ?) laisse présager de nouvelles recherches et de nouvelles parutions médicales. Les bactéries restent toujours concentrées dans les mêmes zones et 92% seraient identiques à celles hébergées dans notre "deuxième cerveau". D'où l'hypothèse d'une migration de bactéries intestinales via le système nerveux, le système sanguin, voire même passagères de nos globules blancs !

Dans l'absence de contamination extérieure, d'où viennent ces bactéries ? Sont-elles utiles ? Dangereuses ? Indispensables à notre survie ou à un bon fonctionnement cognitif ? En soulignant la présence de bactéries au coeur même des neurones et au plus près de l'ADN, d'aucuns n'hésitent pas à évoquer des "bactéries de l'esprit" ou des "pensées microbiennes"... D'autres, plus prudents, y voient la réponse aux études concernant les rapports entre microbiote intestinal et maladies psychiatriques (autisme, schizophrénie, Alzheimer...). Dans tous les cas, avérée ou pas, cette observation nous rappelle que le doute doit toujours rester le moteur de toute recherche scientifique. A suivre !

Sources : Science et Vie Questions/réponses n°37 Juin 2020 + Internet

Tonton Daniel
 

le microbiote cérébral

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #médecine

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Publié le 16 Août 2020


Bonjour à tous

A la fois roman de fiction, essai philosophique et récit autobiographique, "La Nausée", premier livre de Jean-Paul Sartre paru en 1938, est une oeuvre austère et inégale, brouillon annonçant "L'Être et le Néant", ouvrage dans lequel l'intellectuel engagé exposera quelques années plus tard et plus en détail sa philosophie existentialiste.

La Nausée, c'est "un écoeurement douceâtre", "une sensation sourde et organique", un vague sentiment de dégoût que ressent Antoine Roquentin, historien désoeuvré et solitaire, dans le décor d'une petite ville de province, bourgeoise et embrumée. Revenu de tout, désabusé, sans espoir ni projet de vie, l'homme s'ennuie, a l'impression d'avoir "manqué sa vie", comprend que ses voyages et ses "aventures" passées lui donnaient la fausse impression d'exister mais qu'ils ne sont plus que souvenirs qui s'effacent...
Ecoeuré par le bonheur d'autrui, les contingences humaines et les rituels sociaux destinés à "tuer le temps", il finira par vivre une sorte de révélation mystique dans la contemplation d'objets inanimés, comprendra "l'inconsistance des choses" au-delà des mots avant d'entr'apercevoir un monde invisible et irrationnel dans lequel "tout peut arriver".

A travers les états d'âme du personnage principal, "La Nausée" préfigure donc les contours de la philosophie existentialiste dont les maîtres mots seront liberté, action et existence. Liberté totale de l'homme face aux choix de vie qui se présentent à lui, ce qui implique à la fois la négation de la volonté d'autrui et la suppression de toutes les structures sociales mais aussi la naissance d'une angoisse existentielle face au néant, à l'isolement, à la responsabilité et à la trop grande liberté individuelle de pouvoir choisir, décider et agir. 

Opposé au déterminisme ("qui stipule que l'homme est le jouet de circonstances dont il n'est pas maître") et au structuralisme (pour lequel "chaque homme est imbriqué dans des structures qui le dépassent"), l'existentialisme de Sartre rejette aussi l'humanisme des Lumières et rejoint évidemment la pensée de sa compagne Simone de Beauvoir et son célèbre "On ne naît pas femme : on le devient" ! 

Refusant toute idée de dépendance, de reconnaissance ou de structure sociale, Sartre refusa la Légion d'honneur en 1945 et le prix Nobel de littérature en 1964. Hélas pour lui, biologistes et sociologues s'accordent aujourd'hui pour affirmer que l'Homme est à la fois un animal social doué d'empathie en plus d'être un animal politique soumis à des lois. La solitude n'est plus une option à l'heure de la pensée unique et du triomphe des réseaux sociaux qui ont définitivement privé l'individu de sa liberté et de son libre-arbitre. Jusqu'à la nausée !

Tonton Daniel

 

la nausée

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #littérature

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Publié le 12 Août 2020


Bonjour à tous

A l'heure où des milliardaires américains envisagent la colonisation à grande échelle de la planète Mars, peu se souviennent que le premier être vivant mis en orbite autour de la Terre était une petite chienne nommée Laïka ("Aboyeuse" en russe). Lancée dans l'urgence par l'URSS à bord du satellite Spoutnik 2 le 3 novembre 1957 pour le 40e anniversaire de la Révolution d'octobre, Laïka ne survivra que quelques heures dans l'espace mais aura prouvé aux hommes qu'ils pouvaient résister à l'accélération d'un décollage et voler en apesanteur.

Rien ne prédestinait cette petite chienne anonyme trouvée dans les rues de Moscou à un destin aussi extraordinaire que tragique. Hélas pour elle, l'entrainement fut impitoyable ! Maintenue enfermée dans une cage minuscule pour l'habituer à l'exiguïté du vaisseau, soumise au calvaire de la centrifugeuse et à des vibrations intenses, alimentée avec un gel nutritif artificiel, Laïka décolla sans encombre mais périt quelques heures après le lancement à cause d'une défaillance du système de régulation de température, ce que l'on n'apprit seulement qu'en octobre 2002 ! Spoutnik 2 ne se consuma en rentrant dans l'atmosphère terrestre que le 14 avril 1958, emportant avec elle la dépouille de Laïka.

Ce que l'on ignore souvent, c'est que Laïka n'était pas la seule à être entraînée par l'agence spatiale russe. 57 chiens auraient en effet été sélectionnés et "utilisés" pour la recherche spatiale soviétique, dont beaucoup périrent pendant les essais suborbitaux entre 1951 et 1956. Les zoonautes ne devaient pas dépasser 35 cm ni peser plus de 6 kg, et les seules à embarquer furent des femelles, présumées plus calmes et présentant l'avantage de ne pas lever la patte pour leurs besoins alors collectés dans des combinaisons spatiales adaptées.

Si la disparition de Laïka déclencha un débat international sur les questions de la maltraitance à l'égard des animaux et de l'expérimentation animale pour les besoins de la science, toutes les chiennes firent néanmoins l'objet d'un certain culte en Russie et leurs images reprises sur d'innombrables assiettes, jouets, timbres et autres poupées russes ! La première chienne à revenir vivante d'un vol orbital en 1960 fut Strelka ("Petite flèche") qui eut six chiots à son retour et dont l'un, Pouchinka, fut offert en 1961 par Nikita Khrouchtchev à Caroline, la fille du président John Fitzgerald Kennedy.

A l'heure où quelques milliardaires sont prêts à débourser des fortunes pour faire du tourisme spatial, on retiendra qu'à une autre époque des chiens sans race ni pedigree œuvrèrent malgré eux à la conquête de l'espace et à la gloire de l'Union Soviétique, choisis en pleine Guerre Froide pour être "le parfait reflet d'un monde ouvrier humble et dévoué"... Jusqu'au sacrifice et à la mort !

Sources : Magazine Ciel et Espace n°572 (août 2020) / Internet

Tonton Daniel
 

les chiennes de l'espace

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #astronomie et espace, #russie-urss, #zoologie, #le saviez-vous

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Publié le 7 Août 2020


Bonjour à tous

Parmi les nombreux mystères qui jalonnent l'histoire mouvementée de la Russie, celui de la bibliothèque perdue du tsar Ivan IV le Terrible est certainement l'un des plus curieux. A son accession au trône en 1547, le premier Tsar de toutes les Russies Ivan IV hérite de la toute nouvelle couronne mais aussi de centaines d'ouvrages collectés au XVe siècle par son grand-père Ivan III le Grand, époux de la princesse byzantine Sophie Paleologue, elle-même accompagnée à son arrivée à Moscou de centaines de manuscrits récupérés par sa famille dans les mythiques bibliothèques de Constantinople et d’Alexandrie afin de les soustraire aux pillages et aux convoitises. 

Toutes ces pièces uniques, cartes, parchemins, documents rédigés en grec, latin, hébreu et arabe, papyrus égyptiens et même textes chinois seront traduits en russe par les scribes du souverain et probablement abrités dans des galeries creusées spécialement sous les fondations déjà labyrinthiques du Kremlin de Moscou afin de les protéger des incendies qui ravageaient fréquemment la capitale.

Mais à la mort du despote, la "Libereya" disparait sans laisser de trace ! Détruite involontairement dans un incendie, cachée et oubliée dans un souterrain, déplacée hors de Moscou vers Sergeyev Posad, Vologda ou le Kremlin d'Alexandrov, nul ne sait ce qu'est devenue ce trésor littéraire. D'aucuns affirment que la bibliothèque remplissait trois salles complètes et que le monarque avait jeté une malédiction sur les curieux, d'autres que les envahisseurs polonais du XVIIe siècle auraient mangé les couvertures en cuir, d'autres encore, faute de la moindre preuve ou du moindre témoignage précis, prétendent que la bibliothèque n'aurait jamais existé... 

Recherchée dès le règne de Pierre le Grand, par les enquêteurs du Vatican puis par les derniers dirigeants soviétiques, la légendaire bibliothèque perdue est restée introuvable pour tous les archéologues, les historiens et les aventuriers. Forte de son histoire mouvementée, la ville de Moscou regorgerait dans ses entrailles de cryptes, de caveaux, de bassins souterrains, de bunkers secrets ou de postes d'écoute du KGB, autant de cachettes possibles pour l'une des bibliothèques les plus énigmatiques de l'Histoire !

Tonton Daniel

 

la bibliothèque d'ivan le terrible

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #secrets et mystères, #russie-urss

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