zoologie

Publié le 14 Février 2024

Caractéristique des eaux froides des deux hémisphères, le fulmar est un oiseau marin gris et blanc aussi grand qu'un goéland. Résolument hauturier en dehors de la saison de reproduction, il niche en grandes colonies sur des falaises rocheuses. On le trouve sur les côtes françaises principalement dans la réserve du Cap Sizun dans le Finistère.

Autrefois, l'espèce était chassée pour en extraire de l'huile mais n'a heureusement jamais été en voie d'extinction. Son nom viendrait du vieux norrois "full" (puant) et "mar" (mouette) car ses représentants ont toujours été connus pour leur capacité à régurgiter et à projeter sur d'éventuels prédateurs le contenu de leur estomac, une substance huileuse et nauséabonde constituée en partie de poissons semi-digérés et normalement destinée à la nutrition des oisillons. Les adultes, oiseaux de haute mer souvent absents du nid, emploient également cette huile odorante afin de marquer leur territoire.

C'est ce même comportement étonnant qu'utilise le poussin du fulmar, grosse boule de duvet gris, quand il est seul au nid et qu'il se sent menacé par un prédateur. Nourri une seule fois par jour par ses parents, l'oisillon expulse violemment le contenu de son estomac sur son assaillant, mélange collant et puant d'huile gastrique et de vomi jaune-orangé qui repousse l'ennemi, alerte les parents et fait perdre son imperméabilité au plumage de l'intrus.

Quand fulmar fâché, lui toujours faire ainsi !

Sources : Wikipedia + "Ca pue !" - Clive Gifford - Ed. La Martinière

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Publié dans #zoologie

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Publié le 9 Février 2024

Présentées aujourd'hui par la magnifique exposition Parfums d'Orient à Paris comme ingrédient animal à la parfumerie orientale au même titre que le musc, la civette ou l'ambre gris, les intrigantes et mystérieuses "Blattes de Byzance" ont de quoi effrayer et questionner le visiteur le plus sceptique !

Oubliez les produits cosmétiques à base de bave d'escargot, de venin de serpent, de peau de poisson, de plumes de volailles ou de cochenilles broyées... Cet oxymore rapprochant un insecte rampant à la réputation sulfureuse et la fastueuse cité antique dissimule un matériau beaucoup moins répugnant que les cafards et cancrelats qu'il évoque. Ces "blattes" sont en réalité des opercules de mollusques à coquille comme les Lambis et les Strombus que l’on trouve essentiellement en mer Rouge, dans l’océan Indien et dans le golfe Persique et qui, par leur taille, leur forme et leur couleur, ressemblent en effet à des insectes noirs et allongés.

Importés en Méditerranée dès l'antiquité, ces trésors, appelés aussi "unguis odoratus" ("ongles odorants" en latin), transitaient par le port du Bosphore avant d'arriver en Occident, transportant avec eux des images exotiques de contrées arides, de routes caravanières, de souks débordants d'épices et de hammams surchauffés. Rares et coûteux, ils voyageaient en compagnie de la myrrhe, de l’encens, du bois de oud et d'essences florales à base de rose ou de jasmin et étaient employés seuls comme de l'encens ou dans la composition de parfums comme fixateur et stabilisant.

Aujourd’hui, les mêmes mollusques gastéropodes sont toujours pêchés, consommés et commercialisés en mer Rouge et l'on trouve encore leurs opercules sur les marchés de la péninsule Arabique et de la Corne de l’Afrique. Chantées depuis des siècles par les poètes arabes et persans, les richesses et fragrances de l'Orient continuent toujours d'alimenter l'imagination du visiteur le plus romantique ! 

Sources : exposition Parfums d'Orient - IMA - 01.2024 / Dossier de presse de l'exposition / wikipedia.org

Tonton Daniel
 

les blattes de byzance

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #le parfum, #zoologie

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Publié le 29 Janvier 2024

Saviez-vous que l'un des animaux les plus dangereux pour le réchauffement climatique juste après l'homme et la vache serait... le termite ? Selon des calculs controversés, l'ensemble des 2.600 espèces de termites émettrait en effet 20 millions de tonnes de méthane par an et serait ainsi la deuxième plus grande source naturelle de méthane bionique de la planète (3 % du total selon certaines estimations) !

Insectes sociaux présents dans tous les milieux naturels, les termites sont xylophages et se nourrissent donc de bois et de fragments de feuilles. Tout comme celle des vers de terre qui transforment la matière organique en humus, leur action de "minéralisation" est capitale dans les cycles biochimiques de nombreux écosystèmes. Mais après fermentation intestinale et dégradation bactérienne anaérobie, leur système digestif libère aussi le carbone du bois sous forme de méthane (CH4) et de dioxyde de carbone (CO2), deux des principaux gaz à effet de serre.

Un termite qui dégaze, pas de problème ! Hélas, les termites seraient environ 2.4x10 puissance 17 cachés dans leurs termitières, soit une biomasse totale de 100 millions de tonnes, l'équivalent de la biomasse humaine ! Des chiffres évidemment invérifiables mais il faut néanmoins rappeler que le méthane, dont le pouvoir de réchauffement est 21 fois supérieur à celui du gaz carbonique, est heureusement décomposé rapidement par le rayonnement UV solaire et a donc une durée de vie limitée à douze ans dans l'atmosphère.

D'aucuns rappellent également que les termites sont sur Terre depuis des centaines de millions d'années et que "le taux de méthane dans l'atmosphère terrestre est quasi constant depuis l'apparition de la vie sur Terre". Bref, accuser les termites de tous les maux ne devrait pas servir à quelques-uns à masquer des responsabilités beaucoup plus humaines !

Sources :

Livre "Ca pue !" - Clive Gifford - Ed. La Martinière
https://fr.wikipedia.org
https://www.topito.com
https://www.noovomoi.ca
https://www.courrierinternational.com/article/climat-les-termites-sont-comme-de-petites-vaches-qui-au-lieu-de-roter-petent-du-methane

Tonton Daniel
 

les pets de termites

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Publié dans #zoologie, #dérèglements climatiques

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Publié le 4 Novembre 2023

"Nous sommes à l'âge du poison" déclarait dès 1962 la biologiste américaine Rachel Carson. Seule contre tous, lanceuse d'alerte avant l'heure, la scientifique visionnaire signait cette année-là "Printemps silencieux" (Silent Spring), succès international traduit en seize langues et vendu rapidement à deux millions d'exemplaires, ouvrage fondateur de la pensée écologiste, à l'origine de la création de l'Agence américaine de protection de l’environnement en 1970.

Extraordinairement documenté, fourmillant d'exemples concrets, de références, de noms, de dates, de faits réels, ce titre culte dénonçait l'usage massif, systématique et aberrant dans les campagnes américaines de produits chimiques de synthèse à usage de pesticides à large spectre, dits encore non sélectifs (insecticides, fongicides et herbicides). La liste de ces pesticides et des molécules qui les composent est interminable, hydrocarbures et naphtalènes chlorés (DDT, chlordécone, chlordane, lindane, heptachlore, aldrine, dieldrine, toxaphène...), phosphates et phosphorés organiques (malathion, parathion, glyphosate...), triazoles, carbamates, composés à l'arsenic, etc...

Après diffusions souvent massives et répétées dans les champs et sur les arbres, toutes ces substances tuent indistinctement et à plus ou moins long terme parasites et insectes pollinisateurs, abeilles, coccinelles et papillons, oiseaux et "mauvaises herbes", poissons et crustacés dans les cours d'eau, bactéries, champignons et vers de terre dans le sous-sol... Tous rejoignent nappes phréatiques et rivières, persistent longtemps dans l'environnement et s'accumulent le long des chaînes alimentaires jusqu'à l'Homme. Enfin, nombre d'entre eux sont soupçonnés d'engendrer mutations génétiques et chromosomiques et de favoriser ainsi chez les insectes une résistance à tout traitement et chez l'être humain infertilité et cancers.

La liste des coupables est bien longue elle aussi. Coupables, les industriels qui jouent aux petits chimistes inconscients et subventionnent la recherche sans aucun scrupule. Coupables, les administrations et autorités publiques négligentes, incompétentes, coupables de désinformation, soucieuses d'intérêts économiques privés et industriels. Coupables, tous ceux qui troublent volontairement "l'ordre établi de la Nature" en dépit du bon sens. En partie interdit grâce au livre dans de nombreux pays dès les années 1970, le DDT est toujours présent dans certains sols en raison de sa persistance élevée. Soixante ans après la parution du texte, de nouveaux produits tout aussi terrifiants et dévastateurs ont été commercialisés. Depuis les années 1990, les insecticides systémiques comme les néonicotinoïdes à base de soufre ou de chlore ont remplacé le DDT et ses complices, faisant naître de nouvelles craintes et de nouveaux combats !

Heureusement, une voix isolée s'élève parfois et arrive à se faire entendre. Afin de remplacer ces poisons que l'auteure qualifie de "biocides" et retrouver des printemps pleins de chants d'oiseaux, de nombreuses solutions existent : "observer et imiter la Nature", laisser agir les prédateurs naturels des nuisibles, utiliser "des méthodes et des réponses biologiques et non chimiques" éprouvées par les générations précédentes, éviter les monocultures, réapprendre la patience, ne pas "vouloir contrôler la Nature", accepter de perdre une petite partie des récoltes, regrouper citoyens, consommateurs et victimes dans une "société civile" organisée afin d'influencer les politiques gouvernementales, enseigner et rappeler au public que "l'Homme appartient lui aussi à la Nature"... Et enfin, relire "Printemps silencieux", à la fois enquête édifiante et courageuse et portrait d'un Homo sapiens bête à pleurer !

Tonton Daniel
 

printemps silencieux

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #littérature, #environnement, #zoologie, #homo absurdus

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Publié le 4 Octobre 2023

Johan Eklöf, chercheur, zoologiste et enseignant suédois, est formel ! Dans son dernier ouvrage "Osons la nuit" paru en 2022, le spécialiste des chauves-souris affirme que la pollution lumineuse mondiale est la cause principale de la réduction des populations d'insectes, juste devant l'utilisation de produits phytosanitaires ! Sous-titré "Manifeste contre la pollution lumineuse", le récit rappelle que la nuit noire, avec son cortège d'obscurité et de pénombre, demeure une condition vitale à l'équilibre fragile des écosystèmes et à notre propre santé.

Accompagnée d'explications scientifiques très claires, cette promenade bucolique nous entraine à la rencontre de la faune nocturne, hérissons, chauves-souris, grenouilles, chats, chouettes, grillons, lucioles... pour qui les autoroutes, les phares de véhicules, les serres éclairées jour et nuit, les parcs d'attractions et la lumière urbaine dérèglent communication, migrations, reproduction et prédation. Ceux qui connaissent le "phénomène du pare-brise" savent-ils que les papillons de nuit ont un rôle pollinisateur aussi important que celui des abeilles qui, elles, sont diurnes ?

Dans les océans, nous suivons ensuite la reproduction des coraux et des tortues au gré des cycles lunaires, la migration nocturne verticale du plancton vers la surface, la chasse dans les ténèbres permanentes des abysses grâce à la bioluminescence... bientôt perturbées par les projecteurs de fermes piscicoles, les plates-formes pétrolières, les paquebots de croisière ou les grands navires de commerce et de transport.

Dans nos villes, Johan Eklöf pointe du doigt toutes les sources d'éclairage artificiel, les dérèglements physiologiques et hormonaux qu'elles engendrent et le gaspillage énergétique aberrant qui les accompagne : immeubles de bureaux, parkings, candélabres et lampadaires, illuminations de monuments publics, décorations de noël, vitrines et enseignes lumineuses... Il rappelle aussi que l'être humain est un mammifère qui a perdu progressivement son sommeil biphasique naturel et un animal diurne qui a un besoin vital de sommeil à cause de son horloge biologique interne (rythme circadien).

Vers le ciel et l'espace enfin, l'auteur nous fait découvrir l'échelle de noirceur de Bortle utilisée par les astronomes, il nous indique la voûte céleste, les étoiles filantes, la Voie Lactée et les aurores polaires... désormais voilées ou cachées par les halos lumineux urbains et les constellations de satellites artificiels.

Les lumières électriques et artificielles qui ont permis l'essor du travail industriel et de la productivité au XIXe siècle ont très vite remplacé les lumières philosophiques et rationnelles du XVIIIe. Quant au XXe siècle, début de l'anthropocène, il est désormais pollué par d'autres rayonnements électro-magnétiques invisibles, ondes radio, ultraviolets agissant sur la flore, systèmes de radio-navigation, téléphonie sans fil ou lumière polarisée.

Heureusement, la pollution lumineuse est un problème environnemental relativement simple à résoudre. Afin de protéger notre environnement, ralentir l'érosion de la biodiversité et éviter la "sixième extinction", des solutions existent : adaptation des éclairages, limitation de leur durée, extinctions partielles, décisions politiques, législation appropriée, création de réserves de ciel étoilé, opération "Earth Hour" et avant tout... pédagogie ! Commençons en effet par enseigner, répéter, éduquer et répéter encore... Place à la logique et au bon sens... Et osons la nuit !

Tonton Daniel
 

osons la nuit

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #littérature, #zoologie, #environnement

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