Bonjour à tous
Le Sahara Occidental est un territoire désertique de 266 000 km² bordé par le Maroc, l'Algérie, la Mauritanie et l'océan Atlantique. Son statut politique est contesté, classé territoire non
autonome par l'ONU depuis 1963, mais revendiqué et administré de facto depuis 1975 et la fameuse "Marche verte" (et après le retrait mauritanien en 1979) par le Maroc sur 80% de sa surface. Il
est également revendiqué par la République arabe sahraouie démocratique, proclamée en 1976 par le Front Polisario, qui en contrôle 20 %, et qui considère les forces marocaines comme de nouvelles
forces d'occupation. Sa population est estimée à environ 380 000 habitants, mais 165 000 réfugiés sahraouis se trouveraient en Algérie, en Mauritanie, aux îles Canaries, à Cuba et en Espagne. Du
côté sahraoui, à l'est du territoire, on ne compterait que quelques milliers de personnes, en majorité nomades.
"Territoire non autonome selon l'ONU, cette ancienne colonie espagnole n'a toujours pas trouvé de statut définitif sur le plan juridique, plus de trente ans après le départ des Espagnols en 1976.
Le Sahara occidental est en proie à un conflit reflétant à la fois la lutte de certains Sahraouis pour leur indépendance et la rivalité hégémonique du Maroc et de l'Algérie dans cette région.
Devenu un enjeu global, le dossier saharien bloque toujours la construction de l'Union du Maghreb arabe (UMA). Le territoire est revendiqué à la fois par le Maroc et par la République arabe
sahraouie démocratique (RASD), fondée par le Front Polisario en 1976. Celui-ci est un mouvement dont l'objectif est l'indépendance totale du Sahara occidental ; il est soutenu militairement,
financièrement et diplomatiquement par l'Algérie.
L'ONU tente d'organiser un référendum d'autodétermination, sous l'égide de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO) depuis 1991."
"Le Sahara occidental est un enjeu majeur de la rivalité entre le Maroc et l'Algérie. Le Maroc accuse celle-ci de chercher une ouverture sur l'océan Atlantique, tandis que l'Algérie affiche la
volonté d'endiguer ce qu'elle a appelé « l'expansionnisme chérifien », « grave danger » pour tous les voisins de l'est et du sud. La rivalité a longtemps été entretenue dans le contexte de la
Guerre froide, le Maroc étant soutenu par l'Europe occidentale, les États-Unis, les monarchies du golfe Persique et Israël, tandis que l'Algérie était appuyée par le Bloc de l'Est, notamment
l'URSS et la Libye."
"L'Union Africaine a reconnu en 1982 la République arabe sahraouie démocratique, et l'a accueillie comme État membre, sous l'impulsion de l'Algérie. Cette reconnaissance a conduit le Maroc à se
retirer de l'Union Africaine en 1985."
"Le Maroc affirme que le Polisario fait partie de la mouvance islamiste, et que certains de ses dirigeants sont liés avec des réseaux jihadistes. Il ne reconnaît pas officiellement le Polisario
comme organisme représentatif de la population sahraouie, et considère qu'il s'agit d'un mouvement manipulé par l'Algérie, seule partie avec laquelle le Maroc est prêt à négocier."
Sous couvert de patriotisme et de nationalisme, les différentes parties en présence sont surtout intéressées par l'accès stratégique à l'Océan Atlantique et le droit d'exploiter et d'autoriser
des concessions pétrolières (des sociétés marocaines ont signé en 2001 des contrats d'exploration de pétrole au large de la côte, ce qui a provoqué la colère du Front Polisario). Intérêt aussi et
surtout pour les fabuleuses mines de phosphate, les deuxièmes au monde en importance, après celles du Maroc : pour l'anecdote, la plus grande bande transporteuse du monde (96 km) transporte le
phosphate des mines de Bou Craa à la côte près de Laâyoune.
Le plus extraordinaire est la création dans les années 1980 d'un mur de défense long de 2000 km (!) qui sépare le territoire en deux parties inégales, et qui matérialise le cessez-le-feu instauré
par l'ONU en 1991. Gardé par des Casques Bleus, ce mur, dont l'utilité "reste à prouver" comme le souligne Courrier International cette semaine (p.43), fait partie des nombreux murs de la honte
construits par les hommes au cours du temps, et qui me feraient douter que nous sommes aujourd'hui à l'ére de la mondialisation et du "développement de liens d'interdépendance entre hommes".
Voir aussi mon article du 6 octobre 2006 "Encore un mur" : http://tontondaniel.over-blog.com/article-4079610.html
Tonton Daniel
Merci à mon ami Jamal, à Courrier International et à Wikipedia pour les informations.