Bonjour à tous
Dépêche du jour : "La Yougoslavie n’existe plus… C’est Internet qui le dit. Pourtant, le pays a bien été dissout en 2003. Mais jusqu’à présent, les noms de sites Internet demeuraient en «.yu».
L'autorité qui gère ces noms de domaine, l'Icann, a officiellement entériné la disparition de la Yougoslavie en décidant de supprimer les noms en «.yu», a indiqué l'organisation mercredi, quatre
ans après la dissolution du pays, depuis scindé entre Serbie et Monténégro. D’ici au 30 septembre 2009, les noms de domaines en «.yu» devront être remplacés soit par des noms en «.rs» (pour la
Serbie) soit en «.me», pour le Montenegro. Certains noms de pays disparus perdurent, comme les sites en «.su» (de l'ex-URSS). L'Icann discute encore avec l'organisme qui gère le «.su» pour
assurer sa transition vers, par exemple, le nom «.ru» de la Russie."
Question : Qu'est-ce que l'Icann?
L’Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (ICANN) est une organisation de droit privé à but non lucratif ayant les responsabilités suivantes :
- gestion des noms de domaine de premier niveau pour les codes génériques (generic top level domain ou gTLD comme ".com") et les codes nationaux (country codes top level domain ou ccTLD comme
".fr"),
- gestion du serveur racine d'Internet,
- gestion des éléments techniques du DNS (Domain Name System) qui associe l'adresse de protocole internet IP de chaque ordinateur à un nom de domaine (ex : “www.icann.org” au lieu de
“192.0.34.163”).
La gestion des codes est souvent déléguée à d'autres organismes comme VeriSign pour les domaines .com et .net ou l'AFNIC pour le domaine .fr.
Pour les noms de domaine de premier niveau, voir :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Domaine_de_premier_niveau
http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_domaines_de_premier_niveau_d%27Internet
Les règles relatives aux transactions financières, le contrôle du contenu sur Internet, les messages électroniques à caractère commercial non sollicités (“spam”) et la protection des données
n’entrent pas dans le cadre des responsabilités de coordination technique de l’ICANN.
L'historique de sa création et sa gestion interne actuelle alimentent une polémique internationale :
"Le rôle de l'ICANN est régulièrement remis en question, notamment à cause de ses liens avec l'administration américaine. L'ICANN a en effet été fondée suite à une directive du Département du
Commerce américain et l'ICANN fonctionne toujours sur la base d'un mémorandum avec ce ministère.
La compétence de l'ICANN est mondiale et ses décisions s'imposent de fait aux États, alors même qu'elle est de droit californien, se trouve soumise de ce fait à l'Attorney général (ministre de la
Justice) de cet État et relève en dernière instance du département américain du Commerce.
De nombreux pays aimeraient que la fonction dévolue actuellement à l'ICANN soit prise en charge par un organisme dirigé par l'ONU. L'ONU elle-même a indiqué avoir des projets dans ce domaine,
mais l'administration Bush s'y oppose fortement.
D'autres personnes préféreraient une autre organisation sous forme coopérative qui ne soit, ni l'ONU (qui est inter-gouvernementale et où la société civile n'est pas représentée), ni l'ICANN, qui
est purement américaine."
Autre point de discorde, la création d'un suffixe ".xxx" pour tous les sites érotiques et pornographiques :
"9 Janvier 2007 : Evincée des débats en mai 2006, l'extension destinée aux sites pornographiques pourrait prochainement revenir animer les débats de l'Icann. L'organisme chargé de la régulation
des noms de domaine au niveau mondial vient en effet de publier une nouvelle version du contrat potentiellement destiné à réguler le .xxx. Ouverte aux commentaires jusqu'au 5 février, cette
nouvelle version sera ensuite discutée en interne au sein de l'Icann, qui décidera s'il convient ou non de mettre en place cette nouvelle extension, ou TLD (Top-Level Domain).
Historiquement, le .xxx suscite d'importantes réticences au sein du Congrès américain. En mai dernier, la Commission européenne avait déclaré que le refus de cette extension par l'Icann,
organisme prétendument libre de toute pression étatique, témoignait de l'ingérence des Etats-Unis dans la gestion des noms de domaine. Le récent passage à une majorité démocrate aux Etats-Unis
n'est peut-être pas étranger à cette reprise des négociations. En attendant qu'une décision soit prise, les commentaires laissés sur le fil de discussion ouvert par l'Icann témoignent de la
complexité du problème."
Et on pourrait encore ajouter la bataille autour des "WHOIS", bases de données pour l'enregistrement des noms de domaine, entre les autorités américaines (Federal Trade Commission ou FTC) et
l'ICANN d'une part, et le gNSO (generic Names Supporting Organisation) qui regroupe les gestionnaires d'extensions génériques d'autre part. Les premiers veulent l'accès à toutes les données pour
tout contrôler alors que les seconds (dont la CNIL en France) voudraient limiter les WHOIS à un rôle de bases de données uniquement techniques.
Tonton Daniel