compost humain

Publié le 23 Octobre 2019


Bonjour à tous

Un nouveau tabou vient de tomber aux Etats-Unis, pays de l'Oncle Sam, des prédicateurs religieux et des climato-sceptiques. Dans l'état de Washington où l'on dénombre déjà de nombreux "cimetières verts", il est aujourd'hui légal de transformer le corps des défunts... en compost !

Succédant à un projet de loi élargissant les possibilités offertes aux défunts et à leurs familles, le texte permettant une "humusation des corps" a été voté en mars 2019 et sera appliqué dans la région de Seattle à partir de mai 2020. De manière très pragmatique, la loi sur la "recomposition organique" évoque également d'autres pratiques alternatives "moins chères, accessibles à plus de gens et plus respectueuses de l'environnement" comme l’aquamation funéraire (dissolution du corps dans un bain chimique par hydrolyse alcaline) déjà légalisée dans seize Etats américains, canadiens et australiens.

Testée en Belgique sur des cadavres animaux puis en 2018 par l'université de l'Etat de Washington à l'aide de six corps légués à la science, l'humusation repose sur un principe simple, la transformation contrôlée des corps par les micro-organismes contenus dans un broyat de paille, de feuilles mortes, de matières végétales et de bois d’élagage, hors sol et sur un terrain sécurisé. En douze mois, le processus permet de fabriquer environ un mètre cube de compost rendu ensuite aux familles. Il est aussi possible d'accélérer le procédé naturel de décomposition du corps par les bactéries en le plaçant dans un conteneur fermé où règnent des conditions idéales d'humidité et d'oxygénation. Dans tous les cas, dents, os, plombages dentaires, stimulateurs cardiaques et autres prothèses non biodégradables sont récupérés en vue d'un recyclage sélectif.

Les promoteurs de la "réduction organique naturelle" insistent sur les pollutions engendrées par les inhumations traditionnelles, fabrication de cercueils, ajout de produits chimiques nocifs ou pollution des nappes phréatiques par la cadavérine et la putrescine. Quant aux crémations, elles engendrent émissions de CO2, rejets toxiques dans l’atmosphère, consommation d’énergie fossile et détérioration des couches superficielles du sol lors de la dispersion des cendres.

Evoquée en mars 2016 par des groupes écologistes et soutenue par la fondation "Métamorphose pour mourir puis donner la vie", la "conversion accélérée et en milieu clos de restes humains en humus" relève aujourd'hui en France d'un vide juridique et d'une incompatibilité avec l’article 16-1-1 du code civil mais pourrait être soumise bientôt au Conseil national des opérations funéraires.

Nombreux sont les opposants à cette nouvelle approche de la mort, principalement pour motifs religieux mais aussi paradoxalement pour raisons écologiques en pointant du doigt les médicaments, conservateurs, molécules chimiques, résidus hormonaux et autres perturbateurs endocriniens contenus dans les cadavres susceptibles de contaminer sous-sols et nappes phréatiques. D'autres renâclent pour raisons économiques, principalement des entreprises de pompes funèbres qui n'apprécient guère cette nouvelle concurrence !

Néanmoins, de plus en plus nombreux sont ceux qui militent pour réduire l’impact environnemental de la mort, rétablir un "cycle naturel" de la vie, découvrir une nouvelle forme de spiritualité ou réfléchir simplement à de nouveaux modes de sépultures. Rappelant que crémation et incinération qui semblaient inconcevables il y a cinquante ans sont aujourd'hui plébiscités et que les cimetières urbains débordent pour cause de pression démographique !

Sources : internet et magazine Science et Avenir n°872 - Octobre 2019

Tonton Daniel
 

compost humain

Rédigé par tonton daniel

Publié dans #environnement, #la mort

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