1200e - instituts confucius

Publié le 5 Mai 2010


Bonjour à tous

 

Voici l'article n°1200 !

 

"Les Instituts Confucius sont des instituts culturels implantés depuis 2004 par la République populaire de Chine dans plusieurs villes du monde. Ce sont des organismes comparables à l'Alliance française, dont le but est de dispenser des cours de chinois, de délivrer les diplômes de langue HSK et de participer à la diffusion de la culture chinoise. Le siège de l'organisation se trouve à Pékin sous l’autorité du Hanban (le Bureau de la Commission pour la diffusion internationale du chinois).
Après avoir établi un institut pilote à Tachkent, en Ouzbékistan en juin 2004, le premier institut Confucius ouvre ses portes le 21 novembre 2004 à Séoul en Corée du Sud. Depuis, de nombreux instituts ont été créés dans le monde entier. Le premier à voir le jour en Europe est celui de Stockholm en Suède en 2005.
Il existe aujourd’hui 210 Instituts Confucius dans plus de 50 pays du monde. Ces instituts fonctionnent généralement en partenariat avec des universités ou des collectivités publiques".

 

En France, on compte 14 instituts Confucius à Poitiers, Paris, La Rochelle, Rennes, Arras, Strasbourg, Clermont Ferrand, Aix-Marseille, St Denis de la Réunion, Angers, Grenoble, Lyon et Toulouse.

 

(source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Institut_Confucius)

 

Vous pensez que le "péril jaune" nous menace ? Que l'impérialisme chinois va bientôt succéder chez nous à l'impérialisme américain ? Pas forcément ! Lisez plutôt l'article suivant qui indique que la polémique fait rage jusqu'à Pékin sur l'utilité et le coût de ces "instituts Confucius" :

 

"Lors de la récente assemblée générale des instituts Confucius, le siège a annoncé que, depuis l’inauguration à Séoul, en novembre 2004, du premier institut Confucius à l’étranger, 282 nouveaux établissements avaient été ouverts dans 88 régions de la planète. Soit une moyenne d’environ 55 par an, un nouvel institut voyant le jour chaque semaine dans le monde ! Beaucoup de personnes vont sans doute se réjouir face à un développement aussi fulgurant, qu’on peut considérer comme le symbole du redressement de la nation chinoise. Qu’autant d’Occidentaux, notamment, se mettent à étudier et à admirer notre civilisation traditionnelle est un fait notable. On peut dire que, le monde entier nous prêtant allégeance, l’idéal de Confucius de voir sa doctrine diffusée partout sous le ciel pourrait bien se réaliser sous peu.

 

Cependant, en y regardant de plus près, cet enthousiasme paraît quelque peu surfait. Beaucoup d’observateurs objectent en effet que cet essor des instituts favorise certains départements, qui se servent au passage et dilapident la fortune de l’Etat. Il convient tout d’abord de se demander qui paie l’addition pour ces 282 instituts Confucius implantés à l’étranger. L’organisme qui fédère les instituts a son siège à Pékin. Il est placé sous l’autorité de la Direction nationale pour l’enseignement du chinois langue étrangère, une institution qui dépend du ministère de l’Education. Les dépenses engagées par les instituts Confucius à l’étranger sont largement couvertes par l’Etat.

 

Selon Wang Daqian, secrétaire adjoint de la fondation Confucius [qui promeut les études classiques et qui est distinct des instituts Confucius], “le siège des instituts Confucius est en fait un organisme de service. L’ouverture d’un institut Confucius s’apparente à la création d’une section de chinois dans une université, à laquelle l’organisme apporte son soutien et son aide financière. Outre le financement, il apporte sa contribution sous forme de fourniture de matériel pédagogique et de personnel enseignant.” Selon ses responsables, les frais sont partagés avec les institutions étrangères, l’institut apportant en général une subvention unique d’installation. Dans les cas où le financement est difficile à monter, la partie chinoise peut prolonger son aide.

 

Interrogé par des journalistes, le directeur de l’institut Confucius de Düsseldorf, M. Cord Eberspächer, reconnaît que “les universités coopèrent pour mettre en place des instituts Confucius, car elles peuvent ainsi obtenir des crédits leur permettant notamment d’ouvrir des cours de langue et d’organiser des conférences”. Bien que portant le nom de Confucius, ces instituts n’ont pas en fait pour rôle de faire connaître sa pensée. “Au début, en entendant parler d’un engouement pour Confucius, j’étais très content. Mais j’ai découvert par la suite qu’il ne s’agissait que de promouvoir la langue chinoise. Ils n’ont de Confucius que le nom !” rappelle Han Zhaoqi, professeur à l’Ecole normale de Pékin. D’autres universitaires déplorent que, malgré leur envergure, les instituts Confucius ne proposent que des cours de chinois ou des entraînements de tai-chi-chuan. Ils n’apportent donc rien de bien nouveau. Au cours des dernières décennies, les sections de chinois langue étrangère de nos universités ont régulièrement envoyé des enseignants à l’étranger. Dans ce cas, c’étaient toujours les pays hôtes qui prenaient en charge leurs salaires. Mais maintenant, dans les instituts Confucius, c’est bien souvent les Chinois qui paient.

 

Cette façon de procéder suscite de nombreuses interrogations et révolte quelqu’un comme Xue Yong, universitaire aux Etats-Unis. Il estime que la construction d’un institut Confucius aux Etats-Unis coûte au minimum plusieurs millions de dollars. Pourtant, “les instituts Confucius ne contribuent pas à diffuser l’enseignement de la pensée confucéenne ou à permettre la réalisation d’études à ce sujet. La seule chose qu’ils font, c’est simplement apprendre le chinois aux étrangers, c’est financer l’éducation d’autrui”, regrette-t-il. “Alors que les enfants chinois reçoivent à peine 300 yuans [32 euros] par an pour leur éducation, l’argent des contribuables chinois est détourné au profit d’Américains qui bénéficient d’un enseignement dont le coût annuel est estimé à près de 70 000 yuans [7 500 euros] par personne. Leur argent sert donc à subventionner des étrangers. Cela a pour conséquence à long terme de détériorer le système éducatif et de favoriser le recul de la culture en Chine ! On peut donc se demander si en agissant ainsi on diffuse largement la culture chinoise ou si on la brade”, ajoute-t-il. Récemment, on a pu voir sur le site du ministère des Finances que l’appel d’offres pour la refonte du site Internet des instituts Confucius atteignait la somme de 35 millions de yuans [3,5 millions d’euros]. Le site le plus cher du monde est né.

 

Force est de reconnaître que le nationalisme peut constituer une opportunité commerciale pour ceux qui savent en tirer parti. Les propos ronflants invoquant la culture nationale ou la grandeur et la décadence de notre pays sont souvent utilisés pour masquer les profits réalisés sous ce couvert. Ces dernières années, combien de projets d’investissement sans aucune valeur ont détourné à leur profit une masse colossale de capitaux en jouant sur la corde de la sensibilité nationaliste ou autonome, tout cela à fonds perdus ? Dans bien des cas, la carte des valeurs nationales est seulement sortie pour ravir l’argent public sans tenir compte de la rentabilité des projets. Peut-on vraiment confier à ces instituts le soin de représenter 1,3 milliard de Chinois ? Ces dernières années, n’avons-nous pas déjà vu passer assez de projets prônant en apparence de beaux idéaux, mais recherchant au fond uniquement des intérêts commerciaux ?"

 

(source : Shidai Zhoubao (The Time Weekly) repris dans Courrier International n° 1014)

 

"Selon Confucius, "la soumission au père et au prince va de soi". On comprend que le confucianisme soit devenu le mode de pensée politique dominant en Chine jusqu'à l'arrivée du maoïsme !"

 

(source : http://tontondaniel.over-blog.com/article-20739451.html ... Et oui ! Comme l'écrivait l'académicien Charles-Guillaume Etienne au 19e siècle : "On n'est jamais si bien servi que par soi-même !")

 

Tonton Daniel

 

 

institut confucius

 

 

 

Rédigé par tonton daniel

Publié dans #chine

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