arbres

Publié le 22 Octobre 2018

"L'étonnant sommeil des arbres.

Les arbres aussi suivent un rythme circadien et "s'endorment" la nuit venue, voyant leur branches s'affaisser. Des chercheurs européens ont, pour la première fois, observé le phénomène en conditions réelles sur une espèce de bouleau (Betula pendula).

À quoi rêvent les grands feuillus ? Et si le bois dormant, sans sa belle, sommeillait lui-aussi comme une souche ? Une équipe de chercheurs finlandais, autrichiens et hongrois a mis en évidence, à travers un article publié dans Frontiers in Plant Science, le relâchement au cours de la nuit des branches et feuillage d'une espèce de bouleau (Bouleau verruqueux, ou Betula pendula)... et ce n'est pas de la faute du vent. Les branches voient leur hauteur nocturne fluctuer spontanément, l'amplitude du déplacement pouvant même atteindre 10 cm. En bref : l'arbre s'incline vers le sol par oscillations délicates puis se redresse au petit matin.

C'est un fait connu depuis des siècles : le règne végétal possède ses propres biorythmes, le tournesol (Helianthus annuus) représentant l'un des exemples les plus populaires.  Directement dépendantes de la photosynthèse, les plantes doivent naturellement s'adapter au mouvement du soleil et à l'alternance jour/nuit. Les scientifiques avaient déjà réussi, en laboratoire, à observer le repos circadien d'espèces végétales de petite taille. Cette prouesse restait encore à accomplir sur le terrain, à l'échelle d'un grand arbre dans son environnement forestier.

Mais comment observe-t-on un arbre dormir ? L'équipe de chercheurs a eu la bonne idée de recourir à des lasers en guise de capteurs, une instrumentation facile à déployer sur le terrain et capable de détecter les plus petites déformations géométriques. Afin de s'assurer que le vent ne puisse pas influencer les résultats, l'expérience a été répétée sur deux sites distincts en Autriche et en Finlande. Il a aussi fallu choisir des jours de météo clémente pour écarter toute action mécanique du vent, et suffisamment proches de l'équinoxe d'automne pour que le soleil soit le plus proche possible du zénith. Une telle technique d'imagerie laser appliquée aux arbres est une première dans le champ des sciences végétales, et demande désormais à être généralisée à d'autres espèces que le bouleau. D'autant plus que cette étude doit encore être doublée d'une analyse physiologique précise qui confirmera les causes exactes du phénomène : “Ces oscillations nocturnes sont certainement liées à des fluctuations dans la quantité d'eau et sa pression dans les branches”, estime Eetu Puttonen, auteur principal. De quoi intéresser la science, mais aussi les industriels. “Mieux comprendre les cycles d'activité végétaux pourra par exemple aider les sociétés forestières à mieux planifier leurs périodes d'exploitation.” 

Source : https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/l-etonnant-sommeil-des-arbres_105096 (09.2016)

 

le sommeil des arbres

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #arbres

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Publié le 26 Janvier 2018


Bonjour à tous

Bercé depuis toujours de légendes germaniques anciennes et désireux de nous révéler "la vie secrète des arbres", l'ingénieur forestier Peter Wohlleben nous entraine avec son dernier ouvrage dans une formidable promenade à la rencontre des habitants de la forêt. Au-delà des sujets connus comme l'éclosion des bourgeons, le repos hivernal des feuillus, le voyage des graines ou la communication olfactive entre individus soumis à un stress, l'auteur nous incite à ralentir notre marche, à nous attarder au pied des sapins et des chataigniers, à regarder sous l'écorce des pins, à observer le sol et les fourmis, à écouter le bruissement des feuilles et le chant des pinsons...

Première surprise, malgré son air paisible et son aspect figé, la forêt, écosystème caractérisé par une profusion de vie, se comporte comme un superorganisme très actif ! Grâce au "plancton terrestre" concentré dans l'humus et à la symbiose récemment découverte entre le réseau racinaire des arbres et les champignons forestiers, Peter Wohlleben imagine un "Wood Wide Web" dans lequel tous les végétaux seraient interdépendants, ou pour le moins interconnectés, et grâce auquel des pins morts continuent par exemple à produire des aiguilles vertes ! Hélas, la vie en réseau et en communauté entraine bien souvent des problèmes auxquels la forêt n'échappe pas, elle est un monde violent où règne souvent la loi du plus fort : combat pour l'eau, compétition pour la lumière, guerres entre espèces...

Peu à peu, l'auteur nous propose une vision très romantique et pour le moins anthropomorphique des forêts dont il a la garde. Il nous présente ainsi des forêts "heureuses", des arbres "individualistes", capables de "comportement social", d'entraide, d'apprentissage, de perception du temps qui passe, d'intelligence, de stockage de connaissances dans un "cerveau" végétal... Des ormes, des sorbiers et des épicéas ayant besoin de sommeil, des saules, des peupliers et des merisiers réclamant à boire par ultrasons, des hêtres "racistes" et intolérants envers des chênes...

De manière beaucoup plus pragmatique et scientifique, on relèvera aussi tous les problèmes induits par l'Homme sur son environnement végétal, et notamment en ville où les arbres souffrent beaucoup. Souvent maltraités car mal compris par les Hommes, platanes, érables et tilleuls urbains subissent terre compactée, températures élevées, air sec, gaz d'échappement, absence de champignons ou sels de déneigement. Non préparés génétiquement ou naturellement, leurs cousins soumis aux incendies provoqués ont peu de chance de survie et tous sont soumis aux espèces déplacées devenues invasives, aux hybrides et aux cultivars. Enfin, arme à double tranchant, la lenteur des arbres leur permet de vivre longtemps mais leur donne très peu de chance de modification génétique par lésion ou mutation aléatoire. Il leur est donc difficile de s'adapter aux évolutions rapides de l'Environnement souvent imposées par l'Homme.

Peter Wohlleben aborde évidemment les changements climatiques. Malgré la lenteur des forêts primaires à se régénérer (200 à 500 ans), l'auteur rappelle que les arbres comptent parmi les plus réactifs des marqueurs du climat. Pour pallier l'effet fertilisant de la concentration croissante de CO2 atmosphérique, il conseille de planter et de laisser vieillir les arbres, d'augmenter les surfaces forestières, de mettre en place un mode d'exploitation raisonnée qui assure la permanence de la forêt comme la "futaie jardinée" et rappelle aussi que les arbres sont des acteurs essentiels au cycle de l'eau en créant à leurs cimes de véritables "nuages forestiers" : "Laissons faire la Nature" !

Maltraités, surexploités, incendiés ou abattus sans raison, les arbres sont pourtant bien utiles ! Usines à oxygène, régulateurs du cycle de l'eau, "aspirateurs à CO2" et puits de carbone, refuge de biodiversité, ils offrent aussi de nombreux bienfaits physiologiques et psychologiques, enseignent la patience, alertent sur l'évolution du climat comme ces "arbres ivres" qui penchent suite à la fonte du pergélisol ou ces bouleaux qui migrent vers le nord pour cause de réchauffement. Ils peuvent aussi nous interroger sur notre propre comportement, Peter Wohlleben écrivant à propos de certains arbres : "Quelle espèce ne prend pas tout ce qu'elle peut prendre ?" Et plus loin : "Le groupe qui est trop avide, qui prend beaucoup sans offrir de contrepartie, se condamne à l'extinction par destruction de ses moyens d'existence." Comprenne qui voudra !

Tonton Daniel

 

la vie secrète des arbres

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #littérature, #arbres

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Publié le 3 Janvier 2018


Bonjour à tous

Réputée pour être la plus grande hêtraie d'Europe avec ses 17.300 hectares, la forêt d'Iraty a longtemps été l'un des endroits les plus reculés et les plus mystérieux du Pays Basque...

Située à cheval sur la frontière franco-espagnole, la futaie d'Iraty a longtemps été d'accès difficile mais a toujours été exploitée par charbonniers, forestiers, forgerons, mineurs et bergers. Grâce à ses arbres exceptionnels, elle fournissait des mâts de navire aux marines française et espagnole dès le XVIIe siècle.

Aujourd'hui protégée, la forêt d'Iraty est peuplée à 90 % de hêtres, espèce aujourd'hui fragilisée par le dérèglement climatique, de sapins, de houx et de sorbiers. Une grande biodiversité animale y est abritée dans plusieurs zones préservées, oiseaux (roitelets, rouge-gorges, pics), petits mammifères (musaraignes, loirs, rats musqués), petits carnassiers (chats sauvages, putois, belettes, martres, renards, blaireaux) ainsi que de nombreux cerfs, sangliers et chevreuils.

Les métiers d'autrefois ont aujourd'hui laissé place aux skieurs de fond et aux randonneurs, les petits chemins sombres se sont transformés en sentiers pédestres "d'interprétation" et les cabanes de bergers ont été remplacées par le village de loisirs des Chalets d'Iraty construit dans les années 60. Et pourtant... Loin des Hommes et dès la nuit tombée, le visiteur égaré ici perçoit parfois le murmure discret des Basajaun et des Laminak qui fait renaitre inlassablement dans la forêt silencieuse et isolée tout le mystère et la magie des légendes basques...

Tonton Daniel

 

la forêt d'iraty

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #arbres, #pays basque

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Publié le 3 Décembre 2017


Bonjour à tous

Le saviez-vous ? Contrairement à la plupart des conifères monoïques qui portent à la fois des fleurs mâles et femelles sur un même pied, l'if commun (Taxus baccata) est un arbre dioïque, soit mâle soit femelle. Comme le ginkgo biloba, le peuplier, le saule, le cannabis ou l'actinidia chinensis qui donne les kiwis, chaque if commun est monosexué et ne produit donc que des fleurs mâles avec étamines ou des fleurs femelles portant pistils. Les pieds mâles de l'if produisent des fleurs jaunâtres au pollen abondant, les pieds femelles produisent des fleurs verdâtres qui se développent après fécondation en petits fruits rouges aux graines très toxiques, les arilles.

Heureusement, rien n'est jamais figé dans la Nature ! Réputé pour être l'un des plus vieux arbres d'Europe, l'if de Fortingall aurait largement plus de 2000 ans. Situé dans le cimetière d'un petit village écossais, il n'avait jusque ici rien de spectaculaire en dehors de son grand âge mais il attire désormais les regards des spécialistes du jardin botanique royal d'Édimbourg. Pied mâle depuis toujours, il développe depuis 2015 sur une de ses branches supérieures une grappe de baies rouges, fruits portés uniquement par les spécimens femelles !

Commun chez de nombreuses espèces animales, oiseaux, poissons, insectes ou crustacés pour lesquels on parle de protandrie ou de protogynie, le phénomène de changement de sexe, partiel ou total, a déjà été observé sur des végétaux, en particulier sur de vieux conifères ayant subi un stress parasitaire ou environnemental, sécheresse, transplantation ou bouturage. Dans le détail, les botanistes s'accordent à expliquer cet hermaphrodisme par un déséquilibre hormonal, les phytohormones ou hormones végétales induisant l’expression des caractères sexuels de la plante. Quant aux raisons de ce déséquilibre hormonal, d'aucuns n'hésitent plus aujourd'hui à pointer du doigt le réchauffement climatique de la planète...

Symbole de vie éternelle grace à son feuillage persistant, l'if évoque depuis toujours "la rigueur morale, l'ordre et le respect de la loi sacrée"... N'en déplaise aux intransigeants et aux intégristes de tous bords, celui de Fortingall pourrait bien changer cette croyance millénaire... Les voies de la Nature sont elles aussi impénétrables !

Tonton Daniel

(Sources : Internet - Magazine Sciences et Avenir n°827 Janvier 2016 - Dictionnaire des symboles Corinne Morel Ed. Archipoche)

 

un arbre transsexuel

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Rédigé par tonton daniel

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Publié le 14 Août 2017


Bonjour à tous

Témoins immobiles et silencieux de l'insondable bêtise humaine, les arbres de nos villes subissent le plus clair du temps de nombreuses agressions, vandalisme, dégradations, attaque des sels de déneigement, taille excessive, pollutions chimique ou lumineuse. Autrefois plantés dans les villes fortifiées comme source de réserve de bois ou comme maintien des remparts, ils ont souvent été victimes de batailles, de guerre ou de terrorisme. Parmi ces témoins exceptionnels, les arbres ayant survécu à la bombe atomique d'Hiroshima (dont un célèbre Ginkgo biloba), le chêne de Guernica ayant défié les nationalistes durant la guerre civile espagnole ou le poirier de Manhattan rescapé des attentats du 11 septembre 2001.

Surnommé "The Survivor Tree," ce dernier se trouvait entre les deux tours jumelles et fut retrouvé sous les décombres un mois plus tard, branches cassées et brûlées mais bien vivant. Déplacé pour être soigné, il fut replanté sur son emplacement d'origine en 2010, repousse aujourd'hui vigoureusement et représente pour beaucoup un symbole d'espoir, de résistance, de résilience et de renaissance. Les plus pragmatiques y verront aussi le rappel quotidien de l'agressivité et de la folie des Hommes...

Tonton Daniel

 

le poirier de manhattan

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #arbres

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