Publié le 6 Février 2022


Bonjour à tous

Inspiré d'une affaire de viol bien réelle, "Les choses humaines" de la romancière française Karine Tuil dresse le portrait sans concession mais très réaliste d'une famille de privilégiés évoluant dans "l'entre-soi" et le microcosme politico-médiatique parisien évoqué en son temps par Raymond Barre. Issus de Polytechnique, de Sciences Po ou de l'ENA, luttant dans les hautes sphères de l'administration, des médias ou de la politique, les membres de ce clan n'ont aucun sens commun, sont incapables de la moindre empathie et se révèlent tous odieux, méprisables, insupportables d'orgueil et d'égoïsme.

Réseaux sociaux, fake news, ghosting et shows médiatiques servent de décor très contemporain à la deuxième partie du roman, beaucoup plus glaçante que la première. Une accusation de viol contre le fils de famille, jeune homme instable mais à fort "potentiel social", va permettre de dévoiler quelques secrets enfouis, faire chuter masques et réputations et ressurgir les personnalités de chacun. Rejetés et disqualifiés par leur caste, les protagonistes de Karine Tuil seront-ils finalement soumis, comme le commun des mortels, à la justice, aux épreuves et aux échecs ?

Le récit très cru et très réaliste du procès détaillé au scalpel par l'auteure rappelle quelques grands scandales récents mêlant sexe et pouvoir, la "liaison" Clinton-Lewinsky en 1998, le procès DSK en 2011 ou les viols de Cologne au nouvel an 2016, sans oublier l'affaire Weinstein en 2017 qui a permis la libération de la parole à l'échelle mondiale, la création des mouvements #MeToo dans de nombreux pays et #BalanceTonPorc en France.

Adapté au cinéma par Yvan Attal en 2021, "Les choses humaines" évoque également la tuerie de Charlie Hebdo en janvier 2015, le communautarisme religieux et l'islamisme radical et a reçu les Prix Interallié et Goncourt des lycéens en 2019. Une analyse sociologique et un instantané de civilisation à lire par tous ceux qui croient encore que l'argent ou la position sociale font le bonheur et par tous ceux qui souhaitent appréhender la réalité intemporelle du harcèlement physique, des agressions sexuelles et de la condition féminine.

Tonton Daniel

 

les choses humaines

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #littérature

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Publié le 2 Février 2022


Bonjour à tous

Aurait-on enfin trouvé la réponse au célèbre mais controversé "Complexe de Napoléon" grâce à une mystérieuse photographie ? Sur ce cliché mal cadré, reposant dans un petit coffret de taille indéterminée, un objet étrange est présenté comme... le pénis de Napoléon Ier, ex-Empereur des français et ancien conquérant de la moitié de l'Europe ! Rabougri, désséché, informe, il ne ressemble à rien mais son histoire est néanmoins rocambolesque !

Mort dans des circonstances toujours indéterminées le 5 mai 1821 sur l'île de Sainte-Hélène, au milieu de l'océan Atlantique Sud, l'ex-empereur déchu sera autopsié selon sa propre volonté afin de découvrir les causes médicales de son décès. Il craignait en effet être victime d'une maladie héréditaire déjà cause du décès de son père Charles Bonaparte et possiblement transmise à son fils le Roi de Rome. Après la prise d'empreintes pour trois masques mortuaires, la dépouille est placée sous la responsabilité du docteur anglais Archibald Arnott par le gouverneur de l'île, Hudson Lowe, mais c'est le docteur et prosecteur Francesco Antommarchi, assisté de sept médecins britanniques, qui assurera l'autopsie, mesurera le corps (5 pieds 2 pouces soit 1,68 m) et prélèvera publiquement le foie, l'estomac et le coeur avant de refermer le cadavre.

Le rapport médical décrit un sexe de 1,5 pouce soit 3,8 cm et l'histoire officielle rapporte aussi que Marie Louise d'Autriche, seconde épouse de Napoléon et mère de l'Aiglon, ne recevra jamais le coeur que son mari désirait lui léguer. Plus tard, le second valet de Bonaparte rapporta que les témoins de l'autopsie avaient tous fui les lieux à cause des odeurs pestilentielles et affirma que le médecin en profita pour prélever furtivement deux côtes, des dents, des ongles, des cheveux... et le sexe du cadavre ! Une légende raconte qu'Antommarchi gardait rancune à son patient qui l'aurait rayé de son testament, le praticien aurait donc pu récupérer quelques futures "reliques" dans le seul but de les monnayer discrètement plus tard. 

Proche du médecin, l'abbé Ange Paul Vignali récupère l'organe impérial et le fait rapatrier immédiatement en Corse. Sa famille la gardera près de cent ans jusqu'à sa mise en vente en 1916, le catalogue le présentant pudiquement comme un "tendon momifié". Racheté en 1924 par le richissime collectionneur américain Abraham S.W. Rosenbach surnommé en son temps "Le Napoléon des Livres", le trésor est prêté en 1927 au Museum of French Arts de New York et exhibé en vitrine sur un petit coussin de velours. La presse le compare alors à "un bout maltraité de lacet en peau de daim", "une anguille ridée" ou "un morceau de boeuf séché" ! L'organe passe alors de main en main et change trois fois de propriétaire entre 1940 et 1960. Après Donald Hyde, John Flemming et Bruce Gimelson, c'est l'urologue John K. Lattimer qui l'achète en 1977 pour 3.000 dollars, le fait scanner, certifie qu'il s'agit bien d'un pénis humain et le conserve amoureusement dans une petite valise cachée sous son lit avant de le transmettre à sa mort en 2007 à sa fille Ewan. Cette dernière le cache depuis lors et aurait refusé une offre d'achat de 100.000 dollars !

Le corps du "Petit Caporal" ayant été incinéré et ses cendres rapatriées aux Invalides à Paris en 1840, tout ce qui en reste officieusement est donc toujours caché dans le New Jersey aux Etats-Unis, réduit à un objet de la taille d'un doigt de bébé, avec "de la peau ridée blanche et de la chair beige" selon les très rares témoins oculaires et une mystérieuse photographie mal cadrée. Aucune analyse ADN n'ayant été pratiquée, nul ne sait s'il s'agit bien du zizi de "Napoléon le Grand", celui qui confia un jour de décembre 1812 à son ancien aumônier, l'abbé de Pradt : “Du sublime au ridicule, il n'y a qu'un pas.”

(Sources : Le gros livre du pénis - Ed. First / Différents sites internet)

Tonton Daniel
 

le pénis de napoléon

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #histoire, #sexualité, #secrets et mystères

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Publié le 28 Janvier 2022

Bonjour à tous

Ombre anonyme et muette passant furtivement sur la pellicule, il est celui qu'on ne remarque pas, qu'on ne voit pas, qui vit entre lumière et déguisements. Evoluant dans une parenthèse, il est "l'acteur de complément", silhouette discrète qui rêve parfois de gloire, travaille pour l'amour du cinéma ou entend vivre quelques heures par procuration en espérant laisser derrière lui une trace fugace, une image trompeuse, un souvenir éphémère...

L'un d'eux, "Le Figurant" de Didier Blonde, se souvient du tournage de "Baisers volés", revoit François Truffaut dirigeant Jean-Pierre Léaud, Delphine Seyrig et Claude Jade, se rappelle les cafés de Montmartre, les évènements de mai 68 et "L'Affaire Langlois"... Quarante-cinq années ont passé, la Cinémathèque de Chaillot a déménagé, Truffaut repose au cimetière de Montmartre... Qu'est devenue cette fille blonde et mystérieuse, intermittente comme lui sur le plateau des "Baisers" et figurante de passage dans le film bien réel de sa vie à lui ? Aurait-elle pu y jouer un rôle principal ? Oublier les coulisses, les illusions, les décors factices ? Au-delà des apparences, se poser face au miroir, "côté face", et ne plus désirer rentrer dans l'écran ?

Avec une grâce extraordinaire, le détective Didier Blonde part une nouvelle fois sur les traces d'une figure féminine énigmatique, enquête sur une disparition, traverse Paris et les époques à la recherche d'un rêve, d'un fantôme... "Que reste-t-il de nos amours ?" chantait Charles Trénet sur la bande originale des "Baisers". Hélas, la découverte de la vérité et de la réalité est bien souvent cruelle et entraine avec elle la fin de l'espoir et la dissolution des sentiments. Faute d'être la vedette de son propre film, notre figurant sans nom ne trouvera alors la sérénité que sur un nouveau plateau, au milieu des siens... Silence ! Moteur ! Action !

Tonton Daniel
 

le figurant

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Rédigé par tonton daniel

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Publié le 22 Janvier 2022


Bonjour à tous

Porté plusieurs fois à l'écran depuis sa publication en 1923, "L'Equipage" du romancier et journaliste français Joseph Kessel a bien vieilli aujourd'hui ! Cette histoire en noir et blanc d'aviateurs emportés dans leurs fragiles biplans à hélice par le tourbillon de la première guerre mondiale est aussi celle d'une amitié et d'une trahison entre deux hommes formant équipage. En permission loin du front, le plus jeune séduira sans le savoir la femme de l'autre et sera tiraillé jusqu'au bout entre amour passionnel et fraternité d'armes. Même au milieu des combats et enveloppé du parfum de la mort, l'ennemi n'est pas toujours celui que l'on croit !

Style affecté, scénario mélodramatique fleurant la poussière, la naphtaline et le tabac froid, personnages caricaturaux englués dans le mensonge et les questions d'honneur, on retiendra plutôt de Kessel ses romans plus tardifs ("Le Lion" ou "Les Cavaliers"), son engagement dans la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale ou la composition avec son neveu Maurice Druon du Chant des partisans, hymne de la Résistance et de "L'Armée des ombres". Joseph Kessel sera élu à l'Académie française en 1962.

Tonton Daniel
 

l'équipage

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Rédigé par tonton daniel

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Publié le 15 Janvier 2022


Bonjour à tous

Afin de laisser les morts dormir en paix, voici "une histoire à ne pas faire circuler" prévient la dernière page de "Beloved", extraordinaire récit de la romancière américaine Toni Morrison, auteure encensée dans le monde entier et disparue en août 2019. Inspiré d'une histoire vraie mais nuancé de fantastique, le roman retrace le destin d'une famille d'esclaves noirs dans le sud des Etats-Unis au XIXe siècle, le commerce des corps et des âmes et la violence parfois insupportable à laquelle ne répondent ni colère ni révolte : "Il n'y avait pas d'autre malchance en ce monde que les Blancs"...

Sous un soleil de plomb et dans un décor de rêve, le chant des esclaves au travail, hommes et femmes "vendus, capturés, volés, gagnés ou saisis pour dettes", bétail humain marqué et parqué dans des cages, portant parfois le mors à la bouche, dont les mâles sont loués pour des saillies à d'autres fermes et les femelles utilisées uniquement comme des "reproductrices", peuple opprimé pour qui "le travail sérieux de la journée consiste à refouler le passé" et dont "l'avenir se limite au coucher du soleil".

Dans cet univers monstrueux mais bien réel où des nouveaux-nés sont jetés à leur naissance, une femme va commettre l'irréparable, un infanticide par amour afin d'éviter à sa fille Beloved de connaitre le racisme, les lynchages et la prostitution, les chaines d'acier autour du cou, les cicatrices du fouet sur le dos d'une femme enceinte, les noyés flottant sur la rivière, "les draps fantômes qui parlent" ou les pieds des pendus se balançant sous les plus beaux arbres du monde...

Mais "ceux qui ont eu une mauvaise mort ne restent pas dans la terre", la jeune fille reviendra auprès des siens, fantôme pas toujours bienveillant, accompagné de souvenirs, de caresses venues de l'au-delà et de visions de choses à venir. Dans la maison hantée, les sourires, la vie et l'espoir renaîtront-ils avec l'affranchissement, la liberté et le retour des esclaves guidés dans leur fuite par les arbres en fleurs ou au contraire laisser place à la folie, à la mort et à l'oubli ?

Afin de "tenir le passé en respect", le devoir de mémoire envers ceux et celles qui ont connu l'enfer sur Terre impose la lecture de ce réquisitoire bouleversant contre toute forme d'oppression, de ségrégation et d'aliénation, message contre les superstitions longtemps entretenues par le manque d'éducation et l'interdiction de lire.
Lauréate de nombreuses récompenses, Toni Morrison obtiendra le prix Pulitzer en 1988 pour ce roman exceptionnel et le prix Nobel de littérature en 1993 pour l'ensemble de son oeuvre.

Tonton Daniel

 

beloved

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Rédigé par tonton daniel

Publié dans #littérature

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